Sunday, February 26, 2012

Méthode




Je commençais un livre. Je décidais d’avoir une vie intérieure, une vie privée, dont personne ne saurait rien. Cette vie ne saurait être solitaire. De l’aveu même de sa présence, le monde était fini. Ce livre était presque un jardin. Comme disait la chanson : « Ma maison est un bois, mais c’est presque un jardin ». La plus belle des filles qui s’y promenait n’égalait pas… les rossignols… occupés à tout le tintamarre… du monde. Par la fenêtre, orientait ce tintamarre. Il y avait eu le vent, il y avait eu le vert, maintenant il y avait le feu. Il s’agissait de caresser un paysage fait de chair en y mettant le moins possible de violence. Douceurs et sexe étaient incompatibles. Le moins possible de sexe. C’était toute l’astuce. Le contournement du pré fleuri. J’avouais mon astuce. Un paysage d’eau claire et de roses volées. Pour allonger le pas dans le livre, il fallait se souvenir. Il fallait se souvenir de ne jamais se souvenir. Car la vie éteinte, la vie intérieure, la vie privée n’est pour jamais faite de remembrance, mais d’astuce à y lier (à y mourir lié). J’avançais dans les ténèbres, comme disait Fanny Ardant, je tâtonnais, je poussais des portes en y tâtant. Je poussais des portes dans les ténèbres. J’avais décidé d’user de mon corps à des fins inavouables de douceur (j’avais promis). Le monsieur était un jardinier, il agitait son sexe entre les roses. Et « je » n’était pas un autre, mais tous les autres.
Les pages s’enchaînaient aux pages déchirées par le vent.

« Douce habitude d’aimer, si nécessaire à la vie ! »
Douce habitude de la parler, la vie, si atrocement nécessaire au mourir. Je t’aime et je réponds à la question
Du journaliste
Qui disait – mais où ? – d’où venons-nous, où allons nous, qui…
A moins – si je reprends mes notes imaginaires, un bout de journal, une feuille de vigne –, qu’il ait voulu écrire
Tandis que la salade de tes yeux gentiment s’oxydait
La salade du dimanche
Tu m’écrivais des messages sans message, toi – « Eternelle question : que faire de sa vie ? Avec qui vivre, aimer ? »



« Les éphèbes de treize et quatorze ans étaient les plus périlleuses ; car ne sachant ni ce qu’elles veulent, ni ce qu’elles vous veulent, elles mêlent avec séduction votre image à un monde de fables, de rubans et de fleurs. »

...

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– Tu cherches un comédien ?

– Toujours !

– Quel genre ?

– Jeune, beau, heureux de vivre, disponible

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Tout n'est qu'amour



Cherche comédien à la voix d'ange. C'est un genre prisé par la maison - et rare. Ceux que je connais sont souvent pas libres, Jonathan Capdevielle, Thomas Gonzalez, Olivier Normand...

Ah, oui, j'oubliais, pas le moindre, François Chaignaud !







« Il y avait aux Champs-Elysées un café que j’affectionnais à cause de quelques rossignols suspendus en cage au pourtour intérieur de la salle. »

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Homme sans but

Alexandre Barry. (Cliquer sur le titre.)
Yves-Noël Genod est un ancien poète, un poète de cour. En ce temps-là, il n'y avait pas de choix, il fallait






« Il est évidemment très double, comme tous ces poètes-là, il aime autant les garçons que les filles. »

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Le petit roman de juillet




« Juillet est une fête permanente à l’haleine chargée d’alcool, les nuits blanches s’enchaînent aux soirées, sans trêve. Le schéma est toujours le même : de grande baraques vides émergent de l’opacité de la compagne comme des territoires hantés, hurlantes de cris aigus et de rires hystériques. Entrer par erreur dans des pièces où ça nique, halètements de portes closes passé minuit, l’arrogance et la désinvolture, puis le gerbe et l’ennui, le vide côtoyant la folie sous d’immense ciels flamboyants…
Les parents quant à eux ont déserté la scène,laissant nos corps d’adolescents ivres morts errer dans leur espace. C’est en toute confiance qu’ils nous laissent les clefs et contribuent de manière irréversible et bien malgré eux à l’anéantissement des sanctuaires familiaux, des équilibres fragiles. »

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