Sunday, March 23, 2014

F ête mondaine


« Je sortais d’un théâtre où tous les soirs je paraissais aux avant-scènes en grande tenue de soupirant. »

« Aimer une religieuse sous la forme d'une actrice !... et si c'était la même ! — Il y a de quoi devenir fou ! c'est un entraînement fatal où l'inconnu vous attire comme le feu follet fuyant sur les joncs d'une eau morte... Reprenons pied sur le réel. »

« Je me perdis plusieurs fois dans les longs corridors, et, en traversant une des galeries centrales, je fus frappé d’un spectacle étrange. Un être d’une grandeur démesurée, — homme ou femme, je ne sais, — voltigeait péniblement au-dessus de l’espace et semblait se débattre parmi des nuages épais. »

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N ous sommes prêts


Pour les fans — et je sais qu’il y en aura — je veux dire : en plus de moi qui me baigne tous les jours dans cette merveille — ce son-et-lumière — 1er Avril — pour la réalisation de laquelle je ne suis que de peu d’intervention à part prévenir quand ça me plaît (presque toujours) et quand ça me plaît moins (ça peut arriver) — il est possible de voir le spectacle 6 fois de suite sans payer ! et cela me réjouit, vous pensez bien, plaisir d'offrir... 3 avant-premières arrivent immédiatement les 28, 29, 30 (sans réservation : 21h), suivies de 3 soirées d’invitations officielles offertes par la Maison, les 1er, 2 et 4 (me demander le carton à cette adresse : ledispariteur@gmail.com). (Durée estimée : 2h15)

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M essage du spectacle : voir enfin passer l'amour


« Autour d'elle, on avait fait le vide
Emmanuelle se déchaînait, splendide
Je voyais enfin passer l'amour » 

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C oncomitance (note aux acteurs 6)


« Montaigne disait : « Vous êtes la mort pendant que vous êtes la vie », et Dante ajoutait : « Je ne mourais pas et je ne restais pas vivant », parlant d’un état à la fois dans la mort et la vie. »


« La pensée commence quand quelqu’un pense qqch qui n’a jamais été fait. »

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« Un lac ne permet d’aller nulle part, mais il propose une profondeur dans laquelle il faut puiser. »

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L es Armes secrètes, Julio Cortázar


« Devant les parois de verre, la fascination est comparable à celle d’Axolotl, une nouvelle de l’Argentin Julio Cortázar, où le narrateur est fasciné par les larves aquatiques du Jardin des Plantes au point de traverser la vitre et devenir l’une d’entre elles. Dans le texte, miracle d’immersion littéraire, Cortázar écrit : « Dès le premier instant, j’avais senti que quelque chose me liait à eux, quelque chose d’infiniment lointain et oublié qui cependant nous unissait encore. (…) Je les imaginais conscients, esclaves de leur corps, condamnés à un silence abyssal, à une méditation désespérée (…) Ils me voyaient peut-être, ils captaient mes efforts pour pénétrer dans l’impénétrable de leur vie. Ce n’étaient pas des êtres humains mais jamais je ne m’étais senti un rapport aussi étroit entre des animaux et moi ». »

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1 er Avril, lecture dramaturgique de Youness Anzane (du 22 mars)


premier geste : la servante
Lucifero, le porteur (fero) de lumière (luci)
l'ange préféré de Dieu
après la chute : la lumière de l'aube, la première lumière

le ciel 
l'enfer
le monde (scène mondaine)

sons du début = écoulement du temps
 > clepsydre 
La clepsydre fut utilisée pour mesurer de courtes périodes, comme :
• la durée d’un discours ou d’une plaidoirie en Grèce ;
• les durées des gardes dans la légion romaine ;
• la durée de moments courts lors d’expériences, comme celle de Galilée en 1610 sur la chute des corps.
La clepsydre fut aussi utilisée pour mesurer le temps lorsqu’il faisait nuit, ou lorsque les conditions météorologiques ne permettaient pas l’utilisation des cadrans solaires.
(Wikipédia)

chants du début comme des griffures derrière la brume
un Dragon dont la bouche serait vers le fond scène cour et qui nous montrerait son cul

temple ou théâtre romain
sacrifices > on lit dans les entrailles... du théâtre : que lit-on dans ces entrailles ? quel présage ? « Il n'y a pas de spectacle »

le pépiement d'une aube
LA PRESENCE DES OISEAUX DANS CE TRAVAIL
Uccellacci Uccellini (Des oiseaux, petits et gros) de PP Pasolini
(on entend un extrait de La Flûte enchantée, de Mozart — la musique du duo sur le bonheur conjugal, et pour finir le mot AMORE)

Synopsis
Totò et son fils Ninetto errent dans la périphérie et les campagnes qui entourent Rome. Faisant chemin, ils rencontrent un corbeau.
Le corbeau leur raconte le récit de Frère Ciccillo et de Frère Ninetto (eux aussi interprétés par Totò et Ninetto Davoli), deux moines franciscains à qui Saint François ordonne d'évangéliser les faucons (les humbles) et les passereaux (les pauvres). Si les deux moines réussissent à évangéliser les deux « classes » d'oiseaux, ils échouent à mettre fin à leur rivalité, les faucons continuant à tuer les passereaux : Saint François leur explique la guerre dans une perspective marxiste et les invite à reprendre leur évangélisation.
La parenthèse du récit du corbeau étant refermée, le voyage de Totò et Ninetto continue. Le corbeau les suit en continuant à pérorer. Les personnages rencontrent successivement : des propriétaires terriens dans le champ desquels ils se soulagent et qui les chassent à coup de fusil ; une famille vivant dans la misère et à qui Totò ordonne de le payer ou de quitter la maison ; un groupe d'acteurs itinérants à bord d'une Cadillac ; un congrès de « dentistes dantesques » ; un propriétaire à qui, cette fois, c'est au tour de Totò de devoir de l'argent. Enfin, ils se retrouvent aux funérailles du dirigeant communiste Togliatti et finalement rencontrent une prostituée.
À la fin du film, les deux, fatigués du bavardage du corbeau, le tuent et le mangent.
(Wikipédia)

oiseaux de tableaux
taxidermie et fantômes d'oiseau
la vanité, la plume comme emblème
CF PIECES JOINTES


miniature persane
plume
Jardin des délices

« Il n'y a pas de spectacle »
l'espace est un trou noir
l'esthétique tourne autour de spectres de cinéma
le mouvement de la mise en scène me semble adopter certains principes de la peinture d'avant la perspective (bas-relief, fresque, Piero della Francesca)
il y a quelque chose de l'ordre de l'anéantissement de la profondeur
et ça a lieu justement dans un théâtre emblématique comme les Bouffes du Nord
« Il n'y a DONC pas de spectacle »

cinéma 1 : Bertrand et Jeanne
la belle et la bête
la bête à 2 dos
la belle comme une bête (à 4 pattes)

rupture 1
orage et glissement du profane au sacré

cinéma 2 : Jeanne et Simon
Le rouge et le le noir, La Chartreuse de Parme, Stendhal, la cristallisation de l'amour
ou bien Max Ophuls (la grisette et le soldat dans La Ronde)
dont voici une sorte de résumé en accéléré (le résultat est d'ailleurs fort intéressant)

rupture 2 
descente de la servante
on va vers le noir 
strip-tease à la bougie 
>
Jeanne chante l'air de Charlotte (du Werther de Jules Massenet) « Va ! Laisse couler mes larmes »
la douceur et le renoncement
on est entre ciel et terre, le sacré revient en partie
le ventre plein (encore des entrailles), le tulle étoilé, les larmes de la musique, l'amour impossible > on a le motif de l'amour dans sa dimension mystique

cinéma 3
de la formation de l'amour à sa déréliction
Des Enfants qui s'aiment (in Les Portes de la Nuit, Marcel Carné) à la mort de Didon : de la durée de l'amour
il y a l'amour éternel, celui pour l'humanité, Dieu ou je ne sais quoi, et il y a la multitude de petites amours qui ont une vie de papillon et qui « font le travail » pour que cet amour infini soit nourri et existe
les divers duos du spectacle sont les petites rivières qui font l'océan de l'amour à venir
QUESTION : QUE SERAIENT LES SCENES DE GROUPES DANS CETTE LOGIQUE ? RETENUES D'EAU AVANT LA GRANDE CATARACTE DU DÉSIR ? NAIADES VERSATILES DONT LA FONCTION EST DE REMUER ET DE VIVIFIER L'EAU DE L'AMOUR ?
je divague là ;-)
mais il faut trouver un sens aux scènes dites mondaines 

changement de régime
Louis comme intrusion d'une nouvelle temporalité
il est comme la servante du début, archange aussi, mais sur le mode de l'incarnation (c'est facile, mais bon, la trompette du jugement...)

cinéma 4
arrivée de la couleur (le rouge, le bleu de Philippe), cinéma en couleurs !
on entend l'air « Lascia chio pianga » qui est un tube
la musique si belle et si connue... 
on a les chaises pliantes (camping ?)
l'amour quotidien, la beauté des choses simples
avec Ana la fresque murale s'anime d'un peuple nouveau
place à la danse, à la troupe, et à la couleur :
La comtesse aux pieds nus de Joseph Mankiiewicz
> le duo Mario / Ana
la troupe dans cette prière apparition (avec fourrure, Dante, hoplite, milicien, gigolo, magicien, etc.) peut-être bohémienne, ainsi que la décrit Flaubert dans ce texte qui a un peu tourné sur FB en soutien aux Roms de France
« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. (Gustave Flaubert, Lettre à George Sand, Correspondance de Gustave Flaubert, Lettre à George Sand, 12 juin 1867, éd. de la Pléiade, tome 5, pp. 653-654.)

le texte de Clément Rosset en suite logique et non comme insert
on sort de l'univers jusqu'ici conjugué du cinéma et de l'opéra
la troupe d'acteurs un peu gitans donne naissance à un numéro qui est d'abord une voix (avant d'être un discours) 
cette voix se matérialise en un acteur mi-romain mi-variétés
très beau déchaînement final qui danse la haine aimante du monde selon Cioran

cinéma 5
seconde scène de groupe
la scène mondaine 
dans le sens « du monde » ? qui s'opposerait au Ciel 
ou du « petit monde » ? celui des élites bourgeoises...
IL Y A UN CHOIX A FAIRE ICI
si on continue dans la voie « petit monde », la scène de groupe 2 serait l'autre face de la médaille de la scène de groupe 1 = soit une populaire (issue du travail de septembre, la place de La Chapelle) et une des classes supérieures, champagne, Pierre Berger et Belzébuth en personne, on y chie des crânes, l'inquisition passe au fond
Antonioni plus que Fellini ici, pour moi...

la fin
on éteint le projecteur du cinéma imaginaire
le cinéma se matérialise pour cette fin de 1er Avril
le film sera philosophique, politique, érotique
il contient des chanteurs, un violoniste, une danseuse
on y évoque l'image de Dieu (son imagerie), celle de l'homme, celle de la femme
on y parle d'art plutôt que de théâtre
de beauté
d'amour
on invite Nerval ?
son-et-lumière

(je sais que c'est un peu tôt, mais j'essaye de mettre des mots sur cette fin... si ça peut aider...)







Précisions au téléphone

Sur l’amour
Présence de la religion
Ce grand amour. L’opéra, le sujet, c’est l’amour, le cinéma aussi
Déterminer cet amour qui passe pour plein de gens, qui n’est pas seulement Roméo et Juliette, amour du social, de l’humain, du beau ?
Les signes tendent vers l’imagerie religieuse
Le mot de la fin, il est à toi, convergence d’éléments disparates, il faut le traducteur (et c’est toi), le message (c’est chez Cioran qu’il y a la clé).
La fin spectacle sans spectacle
La troupe sans metteur en scène comme dans Pirandello, ils sont un peu largués
Le théâtre dans le théâtre, c’est la fin : le son-et-lumière… on n'est plus… c’est la transcendance même du spectacle le spectacle qui se transcende lui-même
C’est la dynamique même du spectacle qui évoque sa propre transcendance
Les 25 mn sont l’abstraction de tout ce qu’il y a eu avant (ce son-et-lumière que l’on préparait avant) une lumière qui est sa propre apothéose, concert, spectacle dans le spectacle finalement le monde s’efface pour laisser place à cette paix, cette beauté, mais, là, il faut une distance, il faut mettre de l’humour dans la scène mondaine et de la sensualité à la fin. Fin érotique entièrement. Bertrand l’enlève, sa robe de bure, c’est un moment fort [raconter l’histoire de l’homme nu de la Bastille de Marguerite Duras], le violon, c’est le diable
Tout ces éléments de transcendance sont là mis, poussés à leur maximum de beauté et de sensualité (charnel). C’est la thèse, le concentré dans son abstraction, les grandes lignes, un lac ou là dedans nage des bonnes sœur à poil et on se dit : Ah, c’est ça, Dieu est là, pas dans le ciel mais dans le lac…
Les bonnes sœur font un massage des pieds à Dieu (Dieu est peut-être sous nos pieds et, quand on marche, on le caresse : on allait au bûcher pour ça, et des gens sont morts simplement parce qu’ils aimaient Dieu au fond de l’œil d’un personnage d’un tableau de Nicolas Poussin, mais, dire ça, c’est érotique, dire que le beau, c’est Dieu, pour les gens qui sont trop dogmatiques c’est pas ça, c’est trop résumé
Etat de vérité d’amour, une religieuse, un moine, une danseuse, un musicien et de dire Dieu est sous nos pieds, il n’est pas ailleurs (c’est pour les Yves-Noël Genod du XIVème siècle qu’on a brûler qu’il faut faire cette fin)

Tout le mouvement des Béguines, en Flandre, kibboutz de femmes qui voulaient pas se marier, pratique d’artisanat, mais aussi d’art et de connaissance et qui ont été zigouillées alors qu’elles ne faisaient de mal à personne. Qu’on vit dans le monde et que Dieu est monde, ça, ça passait pas. Pensée pour les sorcières. Dieu a priori a été inventé pour les exclus alors, ne les oublions pas, c’est pour eux qu’on a fait ça et pourtant c’est les derniers servis… 

L’endroit de l’humour potentiel (la fête mondaine)…

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C hacun sait que dans les rêves on ne voit jamais le soleil


Photos Gaétan Besnard d'après des images vidéos de Patrick Laffont
Simon Espalieu, Jeanne Monteilhet, Louis Laurain et Bertrand Dazin dans 1er Avril

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L a Nonne italienne


Une  sœur, me dit Jeanne

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