Tuesday, January 26, 2021

P olitis, en kiosque jeudi, page 27


Superbe article ! Je suis très fier. Il restera. Et il est très précis sur la formule de par-ti-ci-pa-tion. Je l’envoie au Carreau (qui flippe un peu sur les deux «  représentations » de 15h samedi et dimanche — pourtant la solution est simple : contrairement à ce que j’ai fait jusqu’à maintenant (transformer les répétitions en représentations), il faut maintenant (re)transformer ces « représentations pros » en répétitions ; c’est la seule solution (pour qu’on nous fiche la paix), je crois… Votre titre est très bon. J’ai aimé aussi quand le synonyme de foule apparaît dans le texte : multitude. C’est ce mot qu’emploie à plusieurs reprises Flaubert dans la scène des Comices de notre Madame Bovary

Au plaisir, 

Yves-Noël 

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Je voudrais mettre sur mail ce que nous nous sommes dit au téléphone, à bâtons rompus, chère Maïa. Il y a un risque de destruction — en dernière ligne — d’une expérience exceptionnelle — une des plus belles de ma vie. Si jouer dimanche cette « représentation », c’est devant trois pelés et deux tondus de la Ville de Paris qui viennent vérifier les normes, alors il vaut mieux annuler cette « représentation pour les pros » et reporter ces personnes lors de la représentation publique de manière à les noyer dans la masse. Et faire alors ce que nous avons toujours fait depuis le 19 septembre : répéter, transformer (selon la méthode de Klaus Michael Grüber) la répétition en représentation — et si des gens veulent venir — y compris, bien sûr, des pros, mais pas pour nous emmerder de leur nihilisme — ils sont pris par cette expérience : ils PAR-TI-CI-PENT, ils regardent, ils sont actifs comme un ami me l’écrit : « Je crois que je commence à comprendre ce que tu veux dire. C'est le spectateur qui travaille. Comme un ornithologue aux bois. Ou un garde (champêtre). Armés de leurs fidèles jumelles ils scrutent l'orée et hument l'air, décelant la beauté là où elle est. J'ai cru me promener en forêt, et en ces jours emprisonnés dans nos urbaines cabanes c'est une aubaine non négligée. » Il est à noter qu’au départ — et pendant longtemps — je voulais même qu’ils se baladent au milieu, ne pas mettre de chaises. Il s’agit absolument — j’en ai conscience — de coincer l’être humain afin de le défaire de sa fonction et de lui faire retrouver, reconnaître, hurler enfin comme une bête sa condition de poète selon Hölderlin : « Plein de mérites, mais en poète, l’homme habite sur cette terre » — et c’est une guerre que je mène, j’en ai bien conscience. Bruno Latour dit dans « Libé » qu’un conflit existe entre les Extracteurs et les Ravaudeurs. Je suis ravaudeur. Et nous le sommes quand nous voulons bien l’être. Alors, il s’agit de trouver la bonne formule, légère QUI AIDE LE SPECTACLE. J’ai pensé que ce n’était pas mal de s’approcher d’une forme plus conventionnelle, avec un horaire et une invitation (jusqu’à maintenant ceux qui regardaient étaient comptés comme par-ti-ci-pants et entraient et sortaient quand ils le voulaient), mais j’ai vraiment peur que cette forme (avec tickets, etc.) nous ramène à ce satané « monde ancien » dont NOUS NE POUVONS PLUS. Ce qu’il s’est passé au Carreau appartient au monde qui est là, qui vient (celui des Ravaudeurs) et vous et moi pouvons en être vraiment fier ! S’il y a le moindre risque de destruction de cette avancée qu’il faut au contraire surprotéger tant elle est précieuse (il faudrait mettre des vigiles comme autour du Collier de la Reine), il vaut mieux annuler cette « représentation pros » — si elle ne nous aide pas par sa négativité à nous approcher de la représentation grand public que nous espérons un jour. Alors faire ce que nous avons fait tous les weekends est la meilleure solution pour nous en approcher.

Je te laisse Maïa, soumettre ce texte au reste de l’équipe, 


Yves-Noël Genod

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L a Farandole


Fellini

https://www.arte.tv/fr/videos/083883-027-A/blow-up-c-etait-quoi-federico-fellini/

C’est à 03:36

kiss

C


Que c’est beau ! C’est vraiment ce qu’il y a de plus beau, Fellini… YN


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