Friday, December 13, 2013

H e Made The World In 7


J’ai failli ne pas sortir. Le journal indiquait de ne pas sortir. La pêche en eau profonde n’avait pas été interdite, je l’avais appris sur la côte où j’avais passé 2 jours spectaculaires (la tendresse et la splendeur de la nature). Les gens chez qui je vivais, Gus, recevaient « Le Monde » et il y avait eu une pleine page de « publicité » du lobby de la pêche comme il est d’usage d’appeler, en démocratie, les gros salopards qui ne tiennent qu’à s’en mettre plein les poches au mépris de tout le reste (puisque le système demande qu’on s’en mette plein les poches…) La loi n’était pas passée. Il y avait cette phrase dans la page (à quel prix) achetée : « Ils ont tranché [ils, les «  grands inquisiteurs moraux »] : s’il faut choisir entre nourrir les hommes ou sauver les poissons, ce sera le poisson ! » Et, dans ma tête, je pensais : « je choisis le poisson, je choisis le poisson… » (parce qu’il n’y a pratiquement plus de poisson sur les côtes bretonnes). J’étais rentré à Paris pour pénétrer — de la splendeur — dans le pic de pollution, depuis déjà 5 jours disaient les journaux et les journaux préconisaient de ne pas sortir. J’étais sorti exprès. Personne n’écoutait les consignes, les enfants dans les poussettes… Pourtant, le teinturier (que du chimique) se plaignait que moins de monde depuis 3 jours, il ne savait pourquoi. Pic de pollution. Particules cancérigènes. Allergies, Asthmes, perte de l’odorat, dépression… « Ah, c’est pour ça, alors, disait l’employée du teinturier, moi, j’ai des picotements dans le nez depuis qq jours… » C’était bien la peine, mais j’avais pris le Vélib’, suivi un cours de danse, un cours d’Alexander et j’étais rentré intoxiqué, avec mal de mer, je veux dire : le regret de l’eau et de l’air et le regret infini de la vie détruite… Je m’adressais à Dieu qui allait m'accorder des circonstances atténuantes pour préférer le poisson parce que ma vie avait été bien abîmée par la pollution, bien rendue difficile...

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D eath is not final


Objet : genod du genoux

choux, hiboux, genoux,

hello kitty,

mon ami, comment vas tu? es tu monté sur tes grands cheveux? oui, certainement.
je voulais te demander plusieurs choses.

veux tu qu'on fasse un spectacle ensemble à actoral ou pas? sinon j'en fais un tout seul.
veux tu faire un truc pour le festival d'automne avec moi l'année prochaine?


choisissons un truc ou non. et faisons le, qu'en dis tu fist fucking?



et sinon, 
je travaille en ce moment sur des banderoles avec des proverbes, mots, dictons, citations, textes sur l'HISTOIRE, LE PASSE, LE PRESENT, LE FUTUR, LA JEUNESSE....

pourrais tu m'envoyer des choses mon ami, j'ai confiance en ton savoir et tes belles phrases...?

envie de rien, besoin de toi.


adieu

dieu






Mais oui, bien sûr, je veux faire des spectacles avec toi !

Je suis au bord de la mer. 

Je te conseille un poète que je viens de découvrir. Il y a une heure. Jack Spicer. 

Pour tes banderoles. 

Je t'aime

(suis-je assez laconique ?),

Yvno







JE VAUX MIEUX !
JE VEUX PLUS !








Tout ce que tu veux !

Tu veux quoi ? 

Du nu ? 






ma femme, 

oui je veux du nu,

mais j'aimerai surtout des phrases, des mots, des textes, des citations sur la jeunesse, 
le temps qui passe, le passé, le futur... et le présent.

je travaille actuellement sur du « commentaire » de ruines, à l'aide banderoles géantes de manifestation.

et aussi qu'on fasse un spectacle avant que tu sois trop vieux


la jeunesse







C'est très bon, du « commentaire de ruines ». Les phrases, est-ce que tu veux que je les écrive ? Ça, n'y compte pas ! Si je savais écrire, ça se saurait ! (j'ai déjà bien assez de mon blog fastidieux...) Les trouver ? Je peux te brancher sur un dramaturge très sympa qui m'aide de temps à autre... Il s'appelle Youness Anzane, il est marocain et il ressemble à une petite chèvre — et, même, tu sais, j'ai oublié le mot, cette sorte de mouton du Thibet ou de je ne sais où qui sert à faire des toques, etc. ? Pour les spectacles ensemble, je veux bien tout. Mais je n'ai plus trop d'idées. Est-ce qu'on représentera Hermès l'année prochaine ? Et Hubert ? Il avait l'air l'autre soir de vouloir te le proposer à toi seul... Si, une idée : on pourrait se proposer pour faire un spectacle de sortie d'une école de cirque !
Je rentre sur Paris (je t'écris du train) avec un peu le cafard. J'ai vu la mer et le vent et la pierre et la blessure et l'eau si vivante que j'ai vraiment le cafard et que je n'aime plus les hommes... leur arrogance, leur prolifération et... la faiblesse de mon esprit... Bises, Yvno





pauvre crevasse,
crevette pauvresse,

comme la petite sirène, sortie des eaux tu hais le monde.
mais non... tu l'aimes le monde des hommes... tu as juste bu la tasse

j'aimerai les phrases des autres, pas les tiennes... mais quelques-unes de ton choix.
allez, sois mignon, participe à mon beau projet, hein

je te fais une petite tendresse pour te calmer la tête

bon baiser mon poster

t






     
Mais enfin tu m'écoutes au lieu de te gaver de coke ! Je t'ai DIT la source de mes phrases pas les miennes : actuellement  : Jack Spicer ! et c'est pas un mince cadeau, en plus ! Par ex : « Death is not final. Only parking lots. » Mais tout... Allez, fous-toi au boulot et qu'on n'en parle plus ! Moi, j'ai vu la mer, je peux mourir. Par ex, dans ce pic de pollution d'aujourd'hui à Paris. « Ils » préconisaient de ne pas sortir, je suis sorti exprès. Presque mort, Yvno

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N ous vidions l'espace


Il me fallait écrire. Écrire pour qui, pour quoi ? Pour témoigner. Pour témoigner de certaines choses. J'étais de passage. Les phrases s'enchaînaient facilement. J'étais de passage dans ce lit — et dans ce temps. Des roses se fanaient parmi des hortensias. La mer refluait, magique et seule vivante — les poissons dans la mer. Nous vivions l'espace. L'espace comme une matrice entière. Si les phrases s'enchaînaient, l'interruption aussi menaçait. Menaçait ? Je savais de quoi je parlais… L'ami du producteur de cinéma... J'avais une bourriche d'huîtres (vérifier le mot)... Mais l'enfant criait et s'énervait — ce n'est pas de ça dont je voulais vous parler. Sa mère le calmait, son père était passé. Je voulais écrire — voilà mon projet — un texte de fausses phrases, chacune en indiquant une autre et ainsi de suite, phrase après phrase, un autre texte. Et cet autre texte serait comme le dédoublement du soleil...

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Château d’espoir
château du Moyen-Âge 


    

« J’allais dire que là se manifestaient les dangers de la création, la difficulté qu’il y a de porter en soi, avec équilibre, et simultanément, plusieurs consciences. »

U ne vague cohérence de l’Univers


Circonspection dans nos jugements

Tout est ouvert et je n'ai pas le choix

Ce voyage en métro

« Confus comme un héros »

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B lueprint


« Let us fake out a frontier — a poem somebody could hide in with a sheriff’s posse after him — a thousand miles of it if it is necessary for him to go a thousand miles — a poem with no hard corners, no houses to get lost in, no underwebbing of customary magic, no New York Jew salesmen of amethyst pajamas, only a place where Billy The Kid can hide when he shoots people. »

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S cènes de voyage










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G oing North


« I am going north looking for the source of the chill in my bones. »




« We are all alone and we do not need poetry to tell us how alone we are. »

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Yves-Noël,

J'ai lu ce texte (il n'y en a qu'une partie ici) et j'ai pensé à toi...

« Ce dont vous avez besoin, vous autres jeunes écrivains, c'est tout simplement de la vie même, de la beauté et de la flétrissure du monde ; du lopin de mon père et de l'endurance inouïe de ma mère, du combat intérieur auquel doivent vous mener votre propre faim et votre propre flétrissure, de la soif de reconnaissance qui poussait Verlaine et Baudelaire à descendre aux enfers. Ce qu'il vous faut, ce n'est pas des prix d'encouragement, des bourses ou des assurances sociales ; c'est le déracinement de votre âme et de votre chair, la désolation, la déréliction quotidiennes, le gel quotidien, l’impasse quotidienne, le pain pas plus que quotidien, qui ont engendré autrefois des créatures aussi magnifiques et misérables que Wolfe, Dylan Thomas et Whitman, qui ont fait surgir des villes et des paysages de la poussière, les témoignages d’une existence tourmentée, inamendable, qui se consume d’heure en heure dans le seul but de créer de nouveaux et puissants poèmes. Ce qu'il vous faut, c'est tous les lieux où quelqu'un se lève puis meurt, où la pluie lave la pierre et où le soleil pèse comme un couvercle.
Or où êtes-vous, vous qui adorez qu’on vous dorlote en tant que poètes de la nation, vous qui déambulez sur le pavé en songeant déjà à l’édition de vos œuvres complètes ? Où êtes-vous ? Que faites-vous du temps qui, à vous comme à nous tous, n'est donné qu'une seule fois, et qui fond dans votre bouche avant même que vous l'ayez goûté ?
[…]
Votre prose ne connaît ni printemps ni été, ni automne ni hiver ; elle n'est ni noire ni rouge ; elle colle au palais tel un fade brouet d'avoine. Or c'est parce que vous ne vivez pas comme des brasseurs, des saurisseurs, des vendeurs ambulants et des gitans, parce que vous craignez la férule du temps qui passe et votre propre désespoir, que vous n'avez plus rien à dire. 
[…]
C’est sûr, plus personne ne dépérit aux marges de la terre ! Plus personne ne déchoit dans la gloire des poètes. Mais personne ne connaît plus non plus l’herbe et les ruisseaux ! »

(« Un mot aux jeunes écrivains », Sur les traces de la vérité, Thomas Bernhard)

A bientôt, j'espère...

Elsa






Oui, c’est très beau, Thomas Bernhardt ! Mais aussi tellement méchant et, à cause de cette méchanceté, un peu con (-plaisant). Merci de me faire connaître ce texte ! surtout là où je suis, au bord de la mer où il y a les saisons, les matières, la boue et l’air, la mer, la rivière, l’eau partout et les huîtres, les terrains (spongieux, granitiques)… et où les poètes ont les songes réels : les « couchers de soleil » (puisqu’on dit encore toujours ainsi) sont violents et les apparitions sont douces où les bêtes vous regardent, rares bêtes, comme nous, rares, où tout peut se déverser dans la nuit et dans la mort : savais-tu que la profondeur moyenne de tous les océans du globe était de 3800 m ? Mais nous pourrions en parler toujours et we will ! Boris voudrait que je vienne avec lui te voir à Genève, mais ça ne m’enchante pas des masses, Genève… On verra… Je veux la montagne ou la nature, c’est acquis… mais Genève… (ville de tous les transferts).
Des bises, attendant,

YN

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Sophie Cusset
Je profite, Yves-Noël, de la vision de ton cousin breton ramoneur pour te dire un peu tardivement — c'est nul ! — que j'ai trouvé Un petit peu de Zelda vraiment sublime ! Emotion rare face à ce réflecteur blanc d'icônes. Dément, l'espace, la princesse Blow Up, la princesse porteuse d'ananas, les voix qui te foutent le frisson, le marsupilami peroxydé et ce danseur incroyable ! et la disparition d'Iggy blond en Slimane qui dit du Baudelaire. Magnifique ! Merci

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« L a volonté d’établir un profil poétique bas »


Il faut la matière, il faut le cri, il faut la poésie (le langage) (le langage d’ameublement), il faut la vie-nuit. Et même la route qui passe les camions les voitures au bord de la mer — mais le bout de terrain, même le bord. Le fossé. Même le bord. Et, sur la route, les huîtres. Avec le bel homme (dents parfaites).

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R acines en Bretagne (surtout ramonage...)



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