Saturday, May 06, 2017

S i Marguerite


Sinon, Mathilde, une autre idée pour votre festival de soli, ce serait de faire une création. Ce ne serait certes pas moins cher (mais, bien sûr, plus cher), mais ça rentrerait peut-être pour vous dans un autre créneau qui vous le permettrait.
Je travaille sur deux projets : Oscar Wilde (tout, pour le moment) et Les Illuminations, de Rimbaud…
D’autre part, j’ai aussi à vous proposer un solo qui n’est pas de moi (mais que je mets en scène), une chose extraordinaire. C’est une danseuse japonaise avec qui j’ai beaucoup travaillée (parce qu’elle est très douée) qui donne L’Amant, de Duras. Je n’ai jamais eu un choc de cet ordre : l’exactitude absolue. Elle se plaint d’ailleurs que je lui fasse peu de notes, mais je lui dis : « Ce que je peux te dire, c’est que si Marguerite Duras était encore là pour voir ça, elle tomberait à la renverse. » Elle avait commencé ce travail en japonais à Lyon où je l’ai rencontrée (j’ai eu le théâtre de Gwenaël Morin à ma disposition pendant quatre mois) et ensuite elle est passée au français (qu’elle parle sans accent). C’est sublime et assez troublant parce que ça inverse, c’est l’Asiatique qui est la jeune Duras, si vous voyez… Elle s’appelle Yuika Hokama. 
Voilà donc trois autres possibilités auxquelles j’ai pensé…
Bien à vous, 
Yves-Noël

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J ardin zen


« Dans un jardin zen rien ne se comprend, théâtre du destin, il rend toute chose étrange, il participe à la renaissance de la perception. »

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Cétait bien de se voir et ce lancement ! Je suis daccord avec (finalement) Yves-Noël Genod, une comédie française, dans le sens dun film offensif, qui aille à lassaut. Cest vrai, ça pourrait être cool d’imiter le Macron, de prendre le pouvoir en un an. Bon, en un film et, nous, ce nest pas le vrai pouvoir. Mais ce qui me fait horreur jusquà maintenant, avec toi mamuserait. Cest une question de confiance. Tu me parais être lhomme de la situation. Faut prendre le pouvoir, là, de toute façon, cest l’ambiance. Tout le monde se dit : j’ai un coup à faire. Tout le monde ressent le chaos. Avec plus ou moins d’intelligence de la situation. Mon avantage ? Ma bêtise peut-être plus profonde — comme un puit, comme une ivresse — que la leur… 
Valeurs refuges (le théâtre) est bien aussi. (Je relis mes notes.)
« Je n’ai pas de problème avec le luxe », c’est bien aussi. (Il faudrait quand même penser aux costumes… Arnys ?)
Bisous, 
Yvno

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Mon vote pour Macron est un vote d’adhésion. S’opposer à Le Pen provoque mon adhésion

L a Politique de village


« L’obsession contemporaine pour la ‘politique’ est par contre, plus mystérieuse pour moi. Comme l’on sait, le mot politique est un calque du grec. Depuis le petit âge on nous apprend du miracle grec, d’une invention extraordinaire. Depuis le même âge, on nous apprend à réunir et condenser dans ce mot ce qu’il y aurait de plus important, sacré, et au même temps humain, civilisé, haut. On nous apprend, donc, à considérer la relation entre hommes et femmes est plus homogène, plus important, plus sacré que tout autre relation (des humains avec des divinités, des humains avec la matière ou les autres êtres vivants, des humains avec le cosmos). On nous apprend à oublier que la relation entre hommes et femmes pouvait primer sur la relation entre humain et non humain seulement grâce à l’esclavage : si la politique se constitue sans véritable connexion à la ‘chrématistique’ ou à la science naturelle c’est parce que toute relation avec le non-humain était prise en compte par des humains réduits à de non-humains. Et on nous apprend, surtout, à oublier ou à négliger que la polis n’était rien d’autre que ce qu’on appellerait aujourd’hui village — ce qui plus est un village extrêmement sexiste et extrêmement raciste, c’est-à-dire dominé par la minorité masculine et soi-disant « autochtone ». La nation de ce point de vue (l’institution politique par excellence) n’a fait qu’amplifier le mode de vie propre au village. 
Penser politiquement la cohabitation humaine signifie vouloir façonner notre vie comme si nous étions dans un village : il signifie continuer à s’imaginer que la nature est hors les murs, et que à l’inverse, ‘dehors’ c’est un synonyme de non-humain, au sens physique et moral ; il signifie prolonger l’illusion qu’ici et seulement ici nous sommes entre nous et chez nous, car ici et seulement ici nous partageons quelque chose de commun et d’originaire, ontologiquement différent de ce qui est ailleurs ; il signifie perpétuer l’illusion que ce qui nous concerne en tant qu’hommes (possiblement de sexe masculin, hétérosexuels et adultes) est plus important pour notre futur et le futur de la civilisation que ce qu’il arrive aux autres. Malgré et contre l’esprit du temps, la politique reste un condensé de superstition humaniste archaïque et archaïsant. Et, surtout, elle est toujours animée par une volonté de purification : elle veut distiller du pur humain d’un monde où tout homme n’est qu’un croisement de matière et esprit végétal, animal et organique ; elle veut séparer le local, le territorial, le purement terrestre, de l’étendu céleste où tout homme occupe le monde dans sa totalité et ne pourra jamais être réduit à un seul espace. »

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V ous êtes en moi


« vous êtes en moi exactement comme à chaque fois que je regarde dehors de ma fenêtre le soleil est dans mon corps et dans mon esprit »

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