Friday, October 11, 2013

T rop ambitieux...


— Bonsoir,
je m'appelle Joël Kone, j'ai entendu parler du projet de la « Ménagerie », je me permets de vous demander si je peux postuler et comment !


— Oui, bien sûr. Il faut être libre entre le 7 et le 14 nov. Si c'est le cas, il faut que l'on se voit pour faire des essais. Je vous donne le calendrier des poss (où j'ai la salle) (ci-dessous). Ce qui est difficile, c'est que je cherche des ensembles aussi, des gens qui travaillent très bien ensemble comme mari et femme, copains, pour qu'il n'y ait pas à travailler, que ce soit tout fait (ready made), cela à cause du manque de temps et aussi parce que, ce que je recherche, ce que nous essayons de capter, de recueillir, d'appréhender, d'étudier, c'est la vie elle-même, donc ce n'est pas la peine de perdre du temps à tout ce qui n'est pas la vie elle-même (comme si elle était prise dans la rue...) Je suis dans la salle ce soir à partir de 18h30. Venez si vous pouvez (ou demain de 10h jusqu'à 14h). Venez avec de très beaux vêtements, si vous avez : costard, smoking, nœud pap, chemise blanche, pompes, etc. manteau, ou de la couleur, de la sape ou, au moins, avec un beau slip ! très looké, si poss. pour qu'il y ait immédiatement un « personnage » (comme dans la vie), qu'il puisse y avoir presque le vide à l'intérieur de cette apparence, mais, ça, c'est de la poésie, je vous expliquerai, c'est aussi que, quand c'est bien, il n'y a qu'une apparence (« Il est possible que pour le soleil, apparaître, c'est être ») et, à l'intérieur, n'importe qui ; c'est ce qui est émouvant : c'est qq'un et c'est... n'importe qui ! tout le monde… le secret le mieux partagé du monde, c'est ce que je recherche... si ça vous dit ! mon tél : 06 84 60 94 58.

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L e monde septembrisait en octobrisant lentement vers novembre (un très beau titre)



R encontrer

     
Je suis un peu inquiet. Je ne trouve pas les gens que je cherche, pour la Ménagerie. J’aurais voulu des gens complètement disponibles, nouveaux. Les dates disponibles pour travailler passent, les jours tombent les uns après les autres, mais je vois très peu de gens et ceux que j’ai vus ne reviennent pas. Hors c’est très difficile, ce que je demande, je sais, mais je pensais que ça intéresserait plus les gens de le faire… Il reste demain matin, mais il n’y a qu’une personne et puis lundi, mardi, mercredi, jeudi soir et c’est fini. Il n’y a plus de périodes d’essai, il n’y a que les répétitions pour le spectacle, c’est-à-dire la mise en place et on joue. Mais avec qui ? Je n’aurais rencontré personne ? Et pas de Blacks ? C’est étrange… A moins que je trouve des gens dans le stage (où près de 200 personnes ont postulé, j’en ai retenu 60) — mais où il n’y a aucun Black… Et les années passent et la vie file entre les doigts…

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E lle et lui























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B oîtier manquant


C’est super de travailler avec toi ! (Ton énergie de soignant.) Cette lumière va être fabuleuse — si seulement j’arrive à la remplir de figurines et uniquement de figurines, ce qui est très difficile… c’est une qualité très volatile à faire apparaître chez les comédiens. Quand elle est apparue, à certains moments de certains spectacles, c’était tellement magique, tellement inattendu que je n’en parlais pas de peur que le ou les interprètes perdent cette magie de Temple (« invoquée ») (cette magie qui venait sans doute du fait qu’ils ne se rendaient pas compte de ce qu’il se passait). Kate en robe rose assise sur une enceinte avec son gosse (Marcus) en train de bouger des tas de cordes au fond de cette immense salle de Gennevilliers et c’était toute l’Amérique et le désespoir d’une fille seule avec son fils dans ces déserts immenses, immenses absolument désespérés, absolument sans espoir comme dans l’éternité… Je ne sais pas ce que Kate jouait à ce moment-là (je ne lui en ai parlé qu’après le spectacle). Ou, au Rond-Point, quand, certaines fois, apparaissaient 3 filles à la fin (la fin de tout), une blonde (Dominique), une brune (Marlène) et une châtain (Valérie). Là aussi, la force de ce trio — on ne savait pas ce qu’elles jouaient et elles ne le savaient sans doute absolument pas (et que jouaient-elles ?) —, c’était le plus beau, le plus mystérieux, le plus vaste. On peut juste prier, pas nommer. Je leur en ai parlé, mais ce n’est pas ça qui a fait qu’elles aient pu le refaire ! La difficulté, pour moi, vient aussi de trouver les personnes disponibles pour ce genre de travail à l’aveugle (il faudrait du temps et faire énormément d’essais dans le lieu et en lumière). Mais, voilà ! Renseigne-toi auprès de Christophe pour les projecteurs où les trouver et aussi pour ce problème du boîtier manquant, etc. Tiens, un poème qui parle de ce qu’on veut faire, il est de Wallace Stevens…



The Glass of Water

That the glass would melt in heat,
That the water would freeze in cold,
Shows that this object is merely a state,
One of many, between two poles. So,
In the metaphysical, there are these poles.

Here in the centre stands the glass. Light
Is the lion that comes down to drink. There
And in that state, the glass is a pool.
Ruddy are his eyes and ruddy are his claws
When light comes down to wet his frothy jaws

And in the water winding weeds move round.
And there and in another state — the refractions,
The metaphysica, the plastic parts of poems
Crash in the mind — But, fat Jocundus, worrying
About what stands here in the centre, not the glass,

But in the centre of our lives, this time, this day,
It is a state, this spring among the politicians
Playing cards. In a village of the indigenes,
One would have still to discover. Among the dogs
and dung,
One would continue to contend with one's ideas.




YN

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Q ui veut travailler avec Stephen Thompson ?


— Aussi dis-moi si tu as une idée de qq'un avec qui tu aurais envie de travailler (ça peut être un immense interprète ou ton frère, je ne sais pas... je cherche des ensembles...) (et des Blacks...)

— My big black brother Antonija Livingstone can come on the 10th just to say. Otherwise at the moment I have no idea. But sounds exciting. Any cute young beautiful boys are also favored !!

— I see... On peut mettre une annonce... (Mais quand j'ai mis une annonce pour les Blacks, j'ai eu des dizaines de mess de... Blancs ! Ça marche pas toujours aussi bien qu'espéré...)

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T he Unconceivable Idea of the Sun (lettre aux stagiaires de Vitry)


Mes centres d’intérêt, en ce moment : Nerval. Aussi, cette pièce de Peter Handke : L’heure où nous ne savions rien l’un de l’autre… J’aimerais que ce soit la vie… C’est-à-dire des personnages ultra dessinés comme dans la rue et en même temps vidés, désinvestis comme dans la rue aussi. (Les gens ne sont pas ce qu’ils sont… il paraît que c’est sartrien.) Les dessins sont nets, littéraux, mais dans tous les sens (selon la phrase de Rimbaud). J’aime aussi la pièce de Botho Strauss Grand et petit, que je connais par cœur et que je viens seulement de retrouver dans la traduction du spectacle de Claude Régy qui a bouleversé ma vie (vu à Lyon quand j’étais encore un enfant). Et que je vous apporterai (celle que l’on trouve n’a rien à voir, très mauvaise). Vous pouvez vous intéresser à Wallace Stevens, c’est exactement ce que l’on cherchera à faire. Il y a pas mal de poèmes en anglais (en français, je ne sais pas) sur le Net. Par ex, cette phrase est de lui : « La vie est une affaire de personnes et non de lieux. Mais pour moi la vie est une affaire de lieux et voilà la difficulté. » Oui, c’est ce sur quoi nous allons travailler : « I am what is around me ». (Par ailleurs, dans ce poème intitulé Theory, il dit pourquoi les femmes sont meilleures en général dans ce métier : « Women understand this. / One is not duchess / A hundred yards from a carriage. ») Je me permets donc de ré-insister sur les costumes, l’extrême précision de l’apparence car, ce que nous voulons dire, c’est que l’apparence est tout et qu’à l’intérieur, l’être, c’est n’importe qui. Quand c’est vraiment beau, on a vraiment l’impression qu’il s’agit de n’importe qui, « le secret le mieux partagé du monde parce qu’il l’est par tout le monde », dit François Tanguy, le comédien (ou l’auteur, le peintre, etc.) a disparu. Wallace Stevens le dit aussi, bien sûr, beaucoup, et aussi dans une phrase que je n’ai pas retrouvée, qqch comme : « Il est poss que, pour le soleil, apparaître soit être ». C’est ce que nous faisons, nous aussi, du show. Tchekhov, bien sûr, très apprécié, Shakespeare, toujours… etc. Tout et rien. Car c’est la rue. Révisez ce que vous avez déjà traversé, c’est-à-dire les matières, des scènes dont vous avez déjà la mémoire. Les « talents cachés » doivent être partagés ! Si vous pouvez danser, chanter, jouer d’un instrument, faire le clown, marcher sur les mains… vous êtes bénis des dieux ! Si vous êtes beaux, vous l’êtes aussi. Mais créez la beauté autour de vous (ça ne devrait pas être trop difficile à Vitry) et glissez-vous-y comme dans un gant, c’est facile et ce n’est rien car c’est impossible et, si ça arrive, c’est que vous serez bénis ! Celui qui a un chien vient avec son chien, celui qui a un bébé vient avec, celui qui a la musique vient avec, celui qui a la vie vient avec,

YN

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Photos Patrick Laffont

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T he Crack Up


Ok je vois avec le Steven ...
Tu connais la sublime nouvelle de Fitzgerald reprise infiniment par Deleuze The Crack Up / La Fêlure ?
Savoir que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer. 
C'est l'aiguille flambante du tragique. 
Faire tout en sachant que ne pas, figure inversée et somme toute plus bandante que Bartelby...
Je participe à la performance I feel awkward, de Enna Chaton à 20h ce soir à la Loge si tu veux venir, 

Fitzgeraldons, 


VV 

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