Wednesday, April 22, 2015

T riomphe


On annonçait Marivaux et il y avait, à l'avant-scène, à jardin, des casiers de bouteilles, des bottes, une table avec toile cirée, chaise en formica retournée — et aussi, au troisième rang, sur ce fond, deux jeunes filles voilées d'un très beau bleu roi que j'imaginais aussitôt faisant partie de la mise en scène. En voyant la mise en scène de Michel Raskine, je voyais un peu de l’ascendance de Gwenaël Morin tandis qu'en voyant hier le Soulier de satin  par le collectif X, je voyais un peu de sa descendance. En tout cas, je vois que ce que j'aime chez Gwenaël, je ne pourrais, moi, ni en être l'ascendance ni la descendance. (Je suis donc d’autant plus fier de son invitation.) La pièce est excellente, le Triomphe de l’amour ; je me suis demandé comment il était même possible, pour un homme, d’être si intelligent, ça m’a fait peur, aussi plein d’intelligence que Marivaux. Les deux comédiens qui jouent les vieux sont exceptionnels, j’apprends leur nom, Marief Guittier, Alain Libolt. Je parle un peu avec eux dans le foyer du théâtre. Alain Libolt me dit qu’il a vu Je m’occupe de vous personnellement et qu’il était dans le O’Neill de Célie Pauthe que j’ai tant aimé. Je reparle encore de ce rapport passionnel que j’ai avec Duras qui m’a fait haïr tout au contraire la Maladie de la mort jusqu’à le crier. Dans le foyer du théâtre, ce théâtre assez récemment refait, un peu à l’ancienne, plus à l’ancienne que dans ma jeunesse car c’est mon théâtre, le TNP, je n’y étais jamais revenu, comme le temps passe, c’est ainsi, ça, la vie, on s’absente quelques minutes et d’autres ont l’idée, comme ça, vous loupez des saisons, de refaire un théâtre… Dans le foyer du théâtre, les autres acteurs, très bien distribués, ressemblent encore à ce qu’ils ont été sur scène, Arlequin continue d’être tout fou, etc. On me demande ce que je fais à Lyon, je dis que je vais y travailler pendant quatre mois et que je cherche un logement

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