Wednesday, November 04, 2009

(Orient)

dans la nuit dans le lit
vous avez le jour clair qui bouge
dans la maison de la forêt
qui pleut
alors
une goutte d'eau
coule sur la feuille vernie

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Belles de jour

"Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter."

"Quelqu'un emploie-t-il à tout propos le mot "vie" ? - sachez que c'est un malade."

"Maintes fois je me suis retiré dans cette chambre de débarras qu'est le Ciel, maintes fois j'ai cédé au besoin d'étouffer en Dieu !"

"Je prends une résolution debout : je m'allonge - et l'annule."

"A mesure que nous liquidons nos hontes, nous jetons nos masques. Le jour arrive où notre jeu s'arrête : plus de hontes, plus de masques. Et plus de public. - Nous avons trop présumé de nos secrets, de la vitalité de nos misères."

"On ne lie partie avec la vie que lorsqu'on dit - de tout cœur - une banalité."

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The wind from nowhere (Dépaysement dans la durée)

Je suis comme une éponge (a sponge). Ça y est, je n'dors pas. chacun son tour. La nuit dernière, c'était Martina et Boris qui n'ont pas fermé l'œil. On mettra ça sur le compte du jet lag ! Donc je suis comme une éponge. C'est ce que je voulais expliquer ce soir pour pouvoir le dire demain matin. J'ai besoin de temps pour aller chercher en moi-même, si je devais le faire, ma propre voix. Au moins un jour. Sinon je n'aurai rien comme à Saint-Nazaire. Parce que je suis comme une éponge. Alors ces réunions toute la journée pour moi ce n'est rien, ce n'est connecté à rien. C'est très intéressant, je n'dis pas. Je rencontre des gens passionnants. Mais, enfin, je passe mon temps, moi, à trier, moi, ce que j'absorbe, à mettre en ordre le discours des autres. Ce qui fait que ça me rentre par une oreille et ça ressort par l'autre, ce qui fait que samedi je n'aurai rien, comme à Saint-Nazaire, y a pas de raison.



C'est pour ça que je réussis bien les lectures. Parce que je ne suis pas du tout gêné par ce que je pense. Je ne pense rien.

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Le film de l'avion

(Le Scaphandre et le papillon)







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Reality or conspiracy ?

Le monde est paralysé even if it goes quicker and quicker. Il est paralysé dans sa finitude. Il veut toucher le mur, il le touche. Mais inside the world, there are two things which are not paralized, they are its imagination and its memory.

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The illusion of the museum (something wrong with the screen)



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Dans le lieu sans nom

J'étais chez Dior yesterday et les serveurs professionnels me demandaient de leur séduction professionnelle (les Singapouriens sont des commerçants) d'où je venais, qui j'étais et où j'allais performer et je ne savais pas le leur dire. Non, pas à L'Esplanade (le nouvel "opéra d'Sydney" ou "Guggenheim de Bilbao"), non, c'est près de la rivière. Vous savez, la rivière. "Jusqu'à la rivière, c'est S.Thala. - Et après la rivière ? - Après la rivière, c'est encore S.Thala", c'était la phrase que Marguerite Duras préférait avoir écrite. C'est ce qu'elle disait. La rivière, c'est la rivière de Singapour qui était son port et qui n'est plus maintenant qu'un canal bétonné enclavé dans le n'importe quoi de la mort bétonnée. Le quartier is very new. Tout a été détruit en quelques années vous explique-t-on avec un peu de fierté, semble-t-il (mais les Asiatiques sourient tout le temps, pour tout, difficile de savoir).

En fait, le théâtre n'a pas de nom. Ça a été expliqué par Ong Keng Sen aujourd'hui. Pour ne pas devenir une étiquette, un logo, le lieu n'a pas de nom. Juste l'adresse. Et encore l'adresse est mouvante puisque le quartier bouge et change - ou tout au moins les numéros se déplacent. On dit donc, actuellement : 72 - 13 space 2.

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Le monde réel

Derrière les murs de la réunion, on entend les mainates. Nous pourrions être partout dans le monde et vraiment les Singapouriens ont vraiment fait tous leurs efforts pour que la ville paraisse de nulle part et de partout, la ville-monde. Mais, voilà, nous sommes sur l'équateur. C'est ça, la folie, le bonheur. Il y a des réserves dans ce monde détruit. Elles sont plus belles qu'un magasin Dior. (Franck Smith m'envoie l'information d'un ACR d'Hédi Slimane le 22 novembre à vingt-trois heures.) Hier, j'étais au zoo. Mais ce n'est pas un zoo où les bêtes sont tristes. Non, là, les bêtes sont très intelligentes, bien vivantes. Un hôtel cinq étoiles, un palace. Même l'ours polaire a la clim, alors. (On nous explique sur un panneau que, si on ne le voit pas, il est rentré se reposer dans ses appartements climatisés.) Il faut marcher un bon bout avant de voir le début ou la fin de la queue d'un crocodile : chaque "pavillon" est noyé dans la verdure. Los Angeles. Il fait très beau et il fait des orages. Quand il fait l'orage, toutes les bêtes rentrent s'abriter (sauf les grenouilles, j'imagine). Elles ont l'habitude, c'est tous les jours. Moi aussi, j'ai trouvé une cabane dans la rainforest. Bien sûr il y a une tristesse dans ce zoo, c'est la conscience ravivée par les panonceaux que pratiquement toutes les populations présentées vont disparaître du monde réel.

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The constant state of desire








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A hollow at the base of a large tree

J'essaye toujours de faire des spectacles les plus vides possible.
En un sens, c'est oriental (c'est oriental au sens européen).
Il n'y a jamais de thème par exemple.
Sauf une fois, le racisme, et ce spectacle est mon préféré*.



* Monsieur Villovitch, à Marseille, 2007.



Le sujet (subject), c'est le vide lui-même, mais le vide comme a garden with flowers, comme on dit. C'est à dire l'amour.

Un musée de l'Espoir.

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