Sunday, June 19, 2011

Mes débuts au cinéma

Mercredi 22 juin, présentation du film de Jeanne Balibar (où j'interviens) intitulé : Par exemple, Electre. C'est à 21h, au cinéma Le 104, 104 avenue Jean Lolive, à Pantin, métro Eglise de Pantin, ligne 5, dans le cadre du festival Côté Court.
Soirée composée du film (long métrage), d'une performance (avec Thomas Scimeca, etc.) et d'un concert de musique africaine qu'apprécie Jeanne... Welcome !











Barbet Schrœder.

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J'ai quitté sans regret chacun des stagiaires, tous plus cons les uns que les autres, plus cons et plus moches aussi...

Vincent Dedienne (stagiaire dans le stage) se fout de ma gueule. Mon Dieu, j’adore les pastiches ! Celui-ci me fait beaucoup rire.






A Pontempeyrat

Cher Journal,
Ici, il fait si froid et je me sens si seul.
J'écrivais, il y a peu : « Pontempeyrat, c'est ma maison », quel imbécile ! Pontempeyrat, c'est ma geôle, oui, c'est mon Rikers Island à moi !
Il pleut, nous avons froid, je ne te l'ai pas dit, mais ils m'ont refilé la caravane la plus pourrie, elle brinquebale et fuit. Que c'est moche, une caravane qui fuit ! Ma caravane n'est pas la seule à souffrir de déficience esthétique : tous les stagiaires (tous, sans exception) sont moches comme des poux. Des poux très moches. Comble de malheur, il s'avère qu'ils sont tous très tactiles et adoooorent me toucher, tout partout, en permanence. Je me sens glué !
Il n'y a plus de pudeur, cher Journal, plus d'intimité, et tu sais comme ce sont des notions qui comptent pour moi. Comme disait Duras, ou bien était-ce Borges ? Ou bien Lonsdale en répétition, non, peut-être que je l'ai lu sur le blog d'un ami, ou alors c'est Duras, ou un ami de Duras, ou Flaubert dans sa correspondance, ou Artaud, ou – oh, je ne sais plus, je ne sais plus ce que je voulais te dire, cher Journal..
Tu vois, je suis fatigué, je suis épuisé de faire semblant d'être heureux quand ils sont là (voilà que je cite du Dalida maintenant, ou bien est-ce une strophe de Lady Gaga que j'aurai traduite pendant mon sommeil ?...)
Oh, je ne sais plus, je voudrais des vacances, sur l'île d'Elbe ou bien à Avignon. Je voudrais de l'espace, du temps rallongé, des après-midi lentes passées dans les livres. Paris me manque, ma Chapelle, ma garde-robe…

Soi-disant je serais un individu solaire au bois duquel il fait bon se chauffer. Un stagiaire m'a dit ça (ou peut-être l'a-t-il seulement pensé ?) Toujours est-il que leurs mains baladeuses sur mon grand corps me tachent et m'épuisent. Alors je prends une demi-douzaine de douches par jour pour me laver de leurs empreintes.
Je n'en peux plus, je sens que je craque, cher Journal : ce soir, j'ai demandé à Laurence de me vernir les ongles pendant le film du soir (encore un Blier !) Je rate ma bouche quand je bois mon café le matin, et mes cheveux tombent en désuétude. Si tu n'étais pas que du papier cher journal, je t'appellerais à l'aide.
Heureusement il y a toi. Et Yann Barthes.
Bonne nuit, cher Journal, heureusement que tu es là, pour me consoler de cet exil AFFREUX.
Ton YNG






Cher Journal,

Voilà. Le stage à Pontempeyrat est enfin fini. Je n'en pouvais plus. Je vais pouvoir reprendre une vie normale, me refaire une beauté et couler des jours heureux loin de l'Anse, des prairies débiles et des caravanes insalubres. O mes théâtres, ô mes dîners en ville, ô mes métros !
J'ai quitté sans regret chacun des stagiaires, tous plus cons les uns que les autres, plus cons et plus moches aussi. Dieu qu'ils étaient moches, pauvres enfants.
Je dois confesser, cher Journal, que je leur ai fait faire n'importe quoi : se lever en pleine nuit pour écouter du Rachmaninov saturé dans un volcan, imiter Michel Berger, porter des tenues ridicules. Et ils le faisaient !
Ils écoutaient tout, ne s'inquiétaient de rien. Je pouvais dire « Gifle-le », « Embrasse-la », « Pleurs ! » ou même « Suce-le », ils le faisaient.
J'espère, cher Journal (et je te demande de croiser les doigts avec moi) qu'aucun de leurs parents n'engagera de poursuites pénales contre moi.
Cher Journal, je te quitte en te donnant un dernier conseil : n'écoute jamais parler de la Haute-Loire, ne vois jamais les films de Blier et ne bosses jamais avec des acteurs non pudiques.
Bonne nuit, cher Journal
YNG

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Marseille-Revue

L’Opérette marseillaise des origines jusqu’à Nathalie Quintane



Il y a quelque temps, j’ai passé commande à Nathalie Quintane (dont j’avais monté la remarquable pièce intitulée Blektre) de chansons pour Jonathan Capdevielle, Marlène Saldana et Thomas Scimeca. Elle m’a écrit une comédie musicale située à Marseille qu’elle a dénommée « opérette » : Marseille Massacre. Elle y fait référence à un genre aujourd’hui presque totalement disparu, la revue marseillaise. Pierre Courcelle a mis en musique ce livret et nous en avons donné une première version à France Culture en avril 2010. Lorsque j’ai rencontré Fabien-Aïssa Busetta qui m’a proposé, au nom du collectif La Réplique, d’organiser un stage à Marseille, je lui en ai parlé, presque par hasard. Bien m’en a pris. Fabien-Aïssa Busetta m’apprend qu’il est un descendant direct des propriétaires de l’Alcazar, à Marseille, le fameux music-hall détruit sauvagement après la guerre pour une opération immobilière. Il me parle aussi d’un théâtre magique appartenant à l’association caritative Art et Charité, le théâtre de L’Œuvre, où se donne encore, une fois par mois, un spectacle de music-hall. Les chanteurs sont très âgés et les spectacles sont sublimes. C’est ce théâtre à l’acoustique parfaite et qui ressemble à un théâtre fantôme comme ceux qui hantent les films de David Lynch que Fabien-Aïssa a réussi à obtenir pour le déroulement de ce stage. On ne pouvait mieux rêver.

Je bâtis tous mes spectacles à partir des lieux. Je transforme les théâtres en décor, en costume. Je l’ai toujours fait, plus les espaces sont beaux, plus, a priori, les spectacles sont réussis. « Le parfait voyageur ne sait où il va », a dit Lie Tseu, il y a très longtemps, en Chine. Oui, mais il y a les lieux. Les théâtres sont ces lieux du voyage immobile où l’on ne sait pas où l’on va…

C’est la première fois que je propose un stage sur un thème et avec des exigences si précises.

Ici, il s’agit d’un stage musical. De théâtre musical. Les participants doivent savoir chanter. Il s’agira d’explorer un genre musical populaire tombé en désuétude, mais, si on le retrouve dans sa source, extrêmement riche, varié et coloré, l’opérette marseillaise, genre lui-même venant de la « revue marseillaise » qui, pendant des générations, a rythmé, d’année en année, la vie des Marseillais (à partir du second Empire). Il s’agira d’explorer les manières de ce genre, d’explorer aussi ses liens avec l’opérette brechtienne, de voir aussi comment un genre, un art fantôme, plein de mémoire dans une ville elle-même pleine de mémoire et d'oubli, presque fantôme, peut servir à nous entretenir du monde moderne et de notre vie sentimentale dans la cité.

Il s’agira tout autant de partir d’un genre que d’un théâtre, le théâtre de l’Œuvre. Et, par là même, d’une ville et d’un « tout » : vivre dans la cité, vivre tout court. Vivre soi, les autres, Antigone

Un assistant pianiste et compositeur servira aussi ce travail à partir de l’opérette et à partir de l’espace même du théâtre de l’Œuvre, mais qui mettra les stagiaires-interprètes au centre.

Une présentation de fin de stage est prévue devant un public dans le cadre du festival actOral (dirigé par Hubert Colas).

Un stage dont la précision et l’ambition – remettre au goût du jour un art populaire de haute mémoire (art qui continue de hanter Marseille) – devrait attirer beaucoup d’artistes « vrais », c'est-à-dire passionnés.

Des auditions seront organisées si nécessaire (pour départager les candidats).



Yves-Noël Genod






Objectifs du stage :

Mise en relation du stagiaire avec le répertoire de la revue marseillaise.
Travail à partir de ce répertoire.
Travail à partir des outils offerts par ce répertoire et ce genre (tel que les a définis l’historien Pierre Echinard dans le texte placé en annexe).
Mise en relation avec le répertoire de Brecht/Weill.
Mise en relation avec l’œuvre contemporaine de Nathalie Quintane, Marseille Massacre.
Mise en relation avec la réalité urbaine. Inventer Marseille.
Lien de la fantaisie et du réel.
Lien avec la chanson populaire contemporaine (Lady Gaga…)
Travail plus spécifiquement théâtral d’ « habitation » du lieu, le théâtre de L’Œuvre, travail à partir d’un lieu, inspiré et déterminé par un lieu, un décor.
Création de chansons et de scènes spécifiquement inventées par l’interprète à partir de ses improvisations, soit en se servant de musiques existantes et en inventant des paroles (comme le faisait la revue marseillaise), soit en mettant en musique des paroles existantes, soit en inventant l’ensemble, parole et musique.
Travail de création de personnages archétypaux contemporains sur le modèle des revues marseillaises, réalisme burlesque, naïveté, fleur-bleue, etc. – et leur mise en relation dans des saynètes, des tableaux. Travail sur le costume, les accents, etc.
Travail de création d’un spectacle in situ. Construire.
Travail avec les autres.
Etre soi-même. Etre « vrai ». Jouer. Jouer à l’être. Ne rien faire. Vivre. Vivre avec les fantômes. Etc. Vivre avec ses contemporains. Avec le monde. La nature du monde. Etc.



Yves-Noël Genod







« En huit tableaux et une apothéose, sur fond de Vieux-Port ou de Canebière, défilaient les personnages les plus divers : un vieux maçon, deux garçons de café, un député, un forçat, un camelot, un agent, deux gendarmes, un toréador, un pompier, une élève du Lycée de jeunes filles, une sœur de charité, un Brésilien, un chef de fanfare, un pharmacien, quelques allégories, la statue de Thiers et celle de Puget. Parmi les morceaux de bravoure : une « Fête de la Presse », habile moyen de se concilier les critiques, avec, figurés dans des costumes d'une grande richesse et d'une grande originalité, dix-sept journaux et périodiques marseillais. Autre réussite, une « bataille de fleurs ». Succès final, enfin, pour l'apothéose : « Salut de Marseille à Paris et à la France ! ». » (Extrait d’une étude de Pierre Echinard, Les Revues marseillaises.)

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« Le narrateur ne demande pas la lune. Il voudrait seulement marcher sur une « terre nue » à la lumière naturelle et « que le noir, de temps à autre, soit lavé de rose ». »

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« Quel est le genre d’homme que vous aimez l’plus ? – Le constructeur. – Et celui que vous détestez l’plus ? – Le destructeur. »



« Si on prend la vie comme une chose, heu, très amusante, ben, dame, évidemment, alors, en avant pour « l’amour » – et alors avec toute sa vulgarité… »

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Vers le soir

A l'heure lyrique,

l'émotion étant (trop) grande toute à l'heure – nous quittant, toi et Boutaïna, à la station Philippe Auguste – vous laissant dans la rame. Et regagnant nos solitudes. Après ces trois semaines-bonheur, pour moi : vivre « vivRE VIE », dit Nijinski.
Je tairai tout le reste, ne voulant toucher au sentiment.
Juste dire – de joie (de vivre) – de joie d'être, en vie – de théâtre, j'ai entendu ce que Hölderlin nous a écrit : « transmis vivant ».
Et toute l'humanité. Et toute l'humanité.


Merci (c'est peu) infiniment
B.

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Laisser les gosses

« What’s the Gaga’s secret ? – I like to live halfway between reality and fantasy, so my life is theater. »



C’est étrange, on a laissé les gosses. On a laissé les gosses. J’ai mal dormi cette nuit, j’ai eu froid, j’avais laissé ouverte l’aération de la caravane, le chauffage chauffait les étoiles. Et les oiseaux qui se taisaient. J’ai entendu les derniers fêtards rentrer vers trois heures et demie. J’ai pissé dans le ciel étrange. Plein de « Chateaubriand », d’effets Chateaubriand, enfin, vous comprenez, des effets décrits par Chateaubriand, la lune, les nuages, la vie là-haut, partout, loin, la terre… J’ai pensé ça parce que je voulais dire que le château était resté éclairé, comme la nuit précédente. Allons, concentrons-nous. Peut toujours s’arrêter d’écrire. C’est un miracle apparent, d'écrire. L’un des miracles apparents. Donc je me suis rhabillé, j’ai dormi tout habillé, avec le bonnet, doubles chaussettes, j’ai quand même attrapé froid, l’aération de la caravane était ouverte, le chauffage chauffait les étoiles, les pensées, les rêves. La dissolution dans la nature. Ce que nous avions voulu faire, essayer de, mourir, disparaître, vivre aussi bien, pas de formes, pas de recueillements, disparaître et dissoudre… Aimer.

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L'Avenir

Genuine relationship

« J’ai le sentiment que mes fans savent ce que j’pense. Ou qu’ils devinent à quoi va ressembler mes vidéos, par exemple. Qu’ils vont effectivement pouvoir imaginer la couverture de mon album avant qu’il sorte. C’est vraiment étrange. Y a vraiment une symbiose entre nous. »

It’s my duty

« Vous savez, vraiment, j’identifie les véritables relations avec mes fans, ce qui est vrai. C’est qqch de réel et j’ai une obligation morale envers eux, en tant qu’amie et aussi comme une personne qui fait partie d’une génération – je n’suis pas un leader, je suis une voix parmi d’autres et c’est vraiment mon devoir de formuler ce que mes fans, ce que les gens veulent à l’avenir. »

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Pierre et l'univers

ou Pierrot dort

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