Saturday, September 20, 2014

C œur brisé



C omme dans la mauvaise vie


Valérie,
Tu sais, ça m’abat un peu cette histoire. Déjà les acteurs ont une tendance névrotique à se demander toujours : est-ce qu’il me désire ? est-ce qu’il me désire vraiment ?, mais les assistants sont normalement la partie solide de l’équipe (justement pour rassurer les acteurs qui en ont toujours besoin). Déjà le fait d’arriver le 11 m’avait semblé une entorse au contrat, mais partir comme ça, sans m’en parler — visiblement j’ai été le dernier mis au courant hier, pas par toi —, je comprends pas. Ça fragilise beaucoup le projet. Le côté « hostellerie espagnole » est justement ce qu’il faut éviter à tout prix. Il faut que les gens se sentent concernés quant à leur désir, n’ait pas de doute quant à leur place à cet endroit (sinon c’est impossible). Sans doute, j’ai été léger avec toi, tu m’as dit que tu étais dans une période fragile de ta vie, mais cette légèreté n’est que superficielle et les liens me semblaient profonds et s’approfondir. C’est dommage que ce moment dans lequel je croyais que toi et moi nous mettions tant de sens n’en ait plus (je m’émerveillais de ta disponibilité). Cette nuit, j’ai eu une insomnie, à l’aube, je pensais que c’était les problèmes que me pose le film, mais j’imagine maintenant que c’est le moment de ton départ, un problème chassant l’autre (comme dans la mauvaise vie…) — Je me recouche, tiens !
Bon, moi, je trouve que tu devrais juste reprendre le train dans l’autre sens immédiatement, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? reviens quand tu veux…

YN

Labels: