Saturday, April 01, 2017

V ézelay


« Toujours même absence d’harmonie, de raison. Tantôt heureux, buvant, riant. Plus tard à la fenêtre, sans souffle, sous le clair de lune baignant la vallée, la terrasse aux lignes de buis. Un peu après, jeté à terre, sur le carreau froid de la chambre, implorant la mort à voix basse.
Les fleurs si belles dans les bois, l’épuisement de la guerre (oppressant), les désordres divers, les besognes, la nourriture, toutes choses me paralysent, me bousculent, m’annulent.
Avec la chute du jour cesse l’agitation angoissée : je vais sur la terrasse m’étendre dans la chaise longue. Des chauves-souris tournent, filant comme aveugles, elles sortent du bûcher, de la chambre où nous nous lavons, rasant les toits, les arbres, les visages. Le ciel est pur et pâlit, des hauteurs en ondulations s’étendent au loin, par-delà le calme des vallées. Je décris soigneusement, avec insistance, ces lieux où j’imagine passer l’année : la maison étroite au milieu des toits délabrés se hérissant, se dominant les uns les autres, une longue bande de terrain que divise une allée de buis forme terrasse : cette terrasse, au-dessus des remparts du village, domine l’étendue des forêts des collines.
Après une longue détente, l’absence du ciel étoilé me fit rire. »

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L 'Isoloir



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Sais-tu pour qui tu voteras le 23 avril ? ça me tarabuste... Biz

Je m'abstiens (pour la première fois de ma vie), je les trouve tous archi cons avec leur rime en on et je suis persuadé que Le Pen va passer. (La dernière fois que j'ai voté, ça a été pour Juppé parce que je pensais qu'il pouvait faire un barrage à la Merkel.) Comme j'espère me tromper, il est possible que je me déplace au dernier moment pour celui que j'imaginerai avoir le plus de chances, mais c'est difficile de prévoir... Sinon, si la situation était plus drôle (moins tragique), j'aurais bien voté pour Poutou que je trouve, lui au moins, charmant, YN

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M exico



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D e Pierre Courcelle


« Dans cet appartement haut-perché, il y a des murs bleus, mauves, verts, rouges, du velours dans la voix, un lit posé sur une armoire, des armoires qui baillent, un flacon de parfum disparu mystérieusement, une cafetière en aluminium mais lourde, des contes de danseuses, des fluides spectaculaires, quelques minuscules fruits secs pleins de rêves d’énergie, des chevelures profondes, et le temps qui passe sans s’en apercevoir.

Dans un autre appartement, un plafond bleu nuit sans étoiles, un parquet doré, des fauteuils en rotin, un grand bol de thé, des retrouvailles matinales, et tant de livres sur tous les murs, chapitres de désirs, humeurs et lumières, erreurs et scandales, vies et colères, naissances et ruptures, amours et chants d’amour…

Ailleurs, les murs et le stuc brûlés d’une scène circulaire, un comédien feuilletant l’écran d’une tablette qui projette sur son visage la lumière d’un texte adoré, le damas cramoisi d’un pyjama de jour, la doublure animale d’une longue pelisse, l’argent incongru des bottes, la blondeur désordonnée des cheveux, et la trame complexe d’une voix décrivant d’innombrables motifs avant les ténèbres. »

P edro et le paysage

E t si le temps m’offrait / L’aumône de lui-même



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L e Cinéma d'Adam & Eve


« Je pense souvent à ses Notes sur le cinématographe, où il dit que plus on part d’un sujet extrêmement simple, comme une relation entre deux personnes, plus il y a matière à travailler dessus, la fouiller et en extraire le maximum. Et il y a une chose qu’il disait aussi, qui à l’époque m’inhibait totalement : rien n’a été fait dans le cinéma et il y a encore tout à faire. Il disait ça avec une conviction extrême. »

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