Monday, December 15, 2014

R ester vivant


Ce soir, dernière avant-première en entrée libre (dans la limite des places disponibles) pour ce spectacle dont la première est demain, ce spectacle si spécial, long, lent, lourd avec la mort massive à traverser pour la beauté, certes la beauté, pour entendre un peu de la voix folle et existante, criarde, de Charles Baudelaire... C’est dans le noir total. C’est gothique. Ça dure 2h1/2 (mais avec possibilité si on n’en peut plus — par d’habiles raccourcis de lumière — de s’en sortir bien avant). Oui, c'est très spécial, c'est très chargé de l'idée de la mort, du fond du caveau, la beauté, certes, qui, dans cette salle (comme le lieu ne s'y prêtait pas), a été travaillée comme à la radio avec un montage de voix anciennes, de bouts effacés, de disques rayés et comme l'enregistrements de séminaires au dictaphone... « What we have called matter is energy, whose vibration has been so lowered as to be perceptible to the senses. There is no matter », a dit, paraît-il, cet Albert Einstein. Un train fantôme.

Rond-Point, Paris, 21h — et jusqu’au 31 décembre.

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D ans les caveaux d'insondable tristesse


Photo Philippe Gladieux

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R ester vivant, livre d'or, 1


Véronique Theau
Miracle :-) Après quelques longues minutes de panique me disant : « ça va pas être possible », le noir est devenu Velours... presque rassurant et je suis restée jusqu'à la fin et je buvais votre voix, son souffle, ô douceur ! ô poison !... Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles.
Yves-Noël, vous êtes très fort !  j'en suis sortie avec une sensation de... comment dire ? de plénitude. Remplie, enveloppée... Vivante !
Nuit de velours à vous. Merci beaucoup.
Véronique T.

Xavier Leroy
Merci pour ces moments sombres à souhait et de m'avoir donné envie de lire ou relire Baudelaire. 
Bon spectacles à venir,
Xavier

Chloé Dudzik
Yves-Noël, je ne t'ai plus retrouvé après le spectacle hier. C'était vraiment magnifique, beau, touchant, innovateur, tellement juste ! Et on entendait les poèmes, et les voyait ! donc Bravo ! et merci ! J'espère à très vite, Chloé


Bertrand Dazin
Que dire à propos de ce nouveau chef-d'œuvre ?... où la parole chante poétique à l'unisson des sons et des noirs entrecoupés de lumières... intérieures !
Je n'ai pas senti passer ces deux heures trente de poèmes, j'aime ces voix en une seule ! Allez tous au « pestacle de Vive Noël Genod »... Rester vivant, au théâtre du Rond-Point...

Frédérique Pierson
J'ai embarqué hier sur Les Fleurs du mal pour une traversée onirique et primitive entourée de vivants fantômes car absorbés par un noir absolu-aveuglant qui oblige à fermer ses yeux et ouvrir toutes ses issues. Noir lacéré, arraché d'éclairs de lumière, de lune rousse trempée et d'étoiles qui s'éteignent pour mieux filer douce. Noir que des voix, les voix d'Yves-Noël absent, aigu, troué de mémoires organiques et poétiques qui nous balancent au gré des flots baudelairiens... qui s'éteignent pour mieux filer. Noir qui fait revivre des fantômes

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