Friday, January 03, 2014

J uste après avoir lu le compliment d'Ariel

   
« Il ne s’agit plus d’un processus d’intériorisation, de refuge dans sa vie intérieure, mais d’extériorisation radicale. Se détacher des biens extérieurs suppose en effet d’abord de se laisser (lassen) soi-même, de sortir radicalement de soi (ûzgehen, ou ussgehen en allemand moderne), de ne plus être qu’une place vide, libre, inoccupée (ledig), de s’anéantir soi-même (Vernihtung) — ce qui ne veut pas dire mourir « pour de bon », mais mourir en tant que créature, donc mourir en tant que néant, pour vivre d’une vie divine ici-bas. « Il doit d’abord se laisser lui-même », écrit Eckhart au chap III de ses Entretiens spirituels ; « Il aura de la sorte laissé toutes choses. En vérité, l’homme qui laisserait un royaume, voire le monde entier, et se conserverait lui-même n’aurait rien laissé. Mais l’homme qui se laisse lui-même, quoi qu’il conserve, richesse, honneur, n’importe quoi, cet homme a tout laissé. » Là réside selon nous le sens exact de la discrétion : non pas se retirer du monde en emportant son trésor avec soi, mais briser tout attachement propre en soi en laissant être (Gelâzenheit) tout trésor autour de soi. »

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O blativité


Ce qui est moi et ce qui s’effrite.
Les poèmes d’Arthur Rimbaud tels que je les conçois. Je les écris comme je le veux. (Dans l’ineffable moire de l’été.)

Ils se sont mis des vêtements et des couvertures et des fourrures. Vous avez tous les mots, ils s’effacent. Ils créent.

Bouts de mur, bouts de stupre, bouts de stupeur… (les agrès.) Rêves et songes et trépassements. Là, dans la réalité, qq’un se lève, qq’un s’éveille.
« Madre generosa ! »
Le héros ne meurt jamais. Il est plus beau à la fin du film. Le faux et le vrai des herbes.
Toujours le vent du songe et les poudres… Je suis arrivé au bout.

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« Le champ — est celui de la parole, le mode — est celui de la contamination, les consignes se répercutent de proche en proche ou de distance en distance. Qqch veut être exposé quels qu’en soient le scandale et le silence, mais le plus fort et le plus vrai, est que l’ensemble se passe de titre. L’écriture est un travail de désir et d’horreur, je n’ai vécu que ds ce trouble. »

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L es Vœux d’Ariel Kenig


BONNE ANNEE YNG !
— Oh ! le plus bel homme de ma vie qui m'envoie un mess laconique comme je les aime (et auquel je réponds avec déjà 4 lignes parce que justement, moi, je ne m'aime sans doute pas assez...) Tous mes vœux de splendeur, cher Ariel !
— Ah, ah, ah !
Je ne suis pas laconique, mais je te « vois » 365 jours par an sur Fb, ce qui mérite quand même des « Meilleurs vœux » !
— Ah, mon Dieu… on croit être seul... « Laconique », c'était sans doute pour le mot « nique » (Monique ?) qu'il contenait. Tiens, voici des contrepèteries que m'envoie ma cousine : « Bonne année à vous. Ici le gros temps sévit, un vrai champ de coton, il faut des bottes et cirés... (3 contrepèteries pour bien démarrer 2014). BIZ de la part de ta cousine de Fouesnant »
— Je n'ai jamais su lire les contrepèteries / j'entends le double sens des mots au cas par cas / non tu n'es pas seul = tu es toujours dehors & je trouve ça rassurant.
Je te souhaite plein de succès, de fables & d'amour.
— Mmmhhh...

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« Il puise dans les découvertes récentes de la neurologie, de la cybernétique, de la génétique, dans la théorie du steady state opposée à celle du big bang, l'idée maîtresse qu'il n'y a pas de commencement. Donc pas de causalité linéaire. Ni de narration linéaire. Contre la ligne, l'auteur défend et prône la tache. »

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C ette magnifique manie


Si je lis le mot « Il est dangereux… », je vois les étangs de la Dombes… Ce n’est pas dangereux, mais il est vrai qu’il y a l’espace de « Il est dangereux… » dans la Dombes. C’est l’ouvert, peut-être, ce que je veux dire, ces étangs… — bleus miroirs du ciel qui vibre — qui vibre de loin en loin par ces étangs et ces chemins. Vous avez vu sur la carte ? de quoi je parle… Il y a cette abbaye aussi… et ces châteaux… Que dit le pape ?
Ecrire, il ne s’agit pas de mots et pourtant c’est de la poésie.
Vous êtes à New York, c’est de la poésie. 



Il y a dans ce château de verre (le parc de la Tête d’or, à Lyon), un paysage nocturne et vibrant — où vont les bêtes quand elles dorment ?

En fait, ce qui me démange, c’est la vie.
Et puis point final. (Pas la peine de tergiverser !)

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L ’Inversion


Pour les filles, je suis sauvage, pour les garçons, aimable.
Des êtres simples, je m’adresse toujours à des êtres simples.
« So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. »

L e Parc


Je suis obligé de revenir à Lyon. Ce qu’il s’est passé dans ce parc en bord de ville. Ce parc de la Tête d’or. Le plus beau de France. Certainement. Et où il y a des bêtes. Oui, comme des lions. Les lions sont là, au parc de la Tête d’or. Le zoo est gratuit. Contrairement à partout ailleurs. Le zoo est gratuit parce que le parc l’est. Le parc posséderait en son sol, en sous-sol une tête d’or. Oui, c’est ainsi qu’il faut l’entendre. Une légende. Et par-dessus son sol, il y a l’eau — et les oiseaux.

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« Avant je pensais qu’il fallait composer, se dire : Tiens, ça, je vais le jouer comme ça, mais j’ai appris qu’il ne faut pas courir derrière un rôle, il faut le dévoiler, se contenter d’être là. »

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T ête d'or



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C onfiance / distance


On ne sait pas ce qui est précieux, puisque le précieux est partout ; il y a quelques indications. C’est ce que nous partageons les uns les autres. Dominique Fourcade est un immense poète, esthète, proche de la peinture. Il m’envoie de temps en temps des lettres déjà belles sur l’enveloppe et l’écriture à la main (on a beaucoup perdu de cela sur Internet). Ce sont quelques mini pages d’un texte imprimé — et elles aussi surchargées d’une dédicace trop précieuse (je veux dire pour le rustre que je suis). C’est un poème, bien sûr, mais qui « dit des choses », adressé. Par ex :
« Je ne puis dire les choses qu’ainsi : ds une pièce, un poète éclate en sanglots du fait de la confiance que l’époque lui fait, qui l’entraîne dans un gouffre. Comprendre : le gouffre de l’époque même. Cette confiance est plus lourde à porter, plus déplacée et plus piégeuse que toute autre marque du destin, de toutes ses forces il voudrait s’y soustraire. Dans une pièce contiguë un poète sanglote du fait de la distance entre l’époque et lui, elle aussi abyssale, insupportable de douleur. En poésie en existence, ces situations sont toujours couplées, on en éprouve un isolement sans borne, une mortelle culpabilité. J’ajoute que très tôt, j’ai su que je ne voulais ni du don de la prophétie ni de celui de la persuasion. »
C’est de la poésie, pourquoi ? parce que le lecteur le comprend et imagine l’avoir écrit. C’est une manière de ses vœux.

D ombes



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