Wednesday, October 18, 2017

V ia ma chambre


« Petit, j'étais désordonné, mais désordonné comme il n'est pas possible de l'être. J'étais champion toutes catégories de désordre. Ma mère disait que le désordre dans ma chambre était à l'image du désordre dans ma tête. Et elle avait raison. J'en ai beaucoup souffert. Pas tant du désordre lui-même que des jugements réprobateurs qu'il m'attirait et de la culpabilité qui en résultait. Toutes mes tentatives de rangement se sont toujours soldées par des échecs épuisants, physiquement et moralement. En dépit de mes efforts pour mettre de l'ordre dans ma tête via ma chambre, je ne suis jamais arrivé à rien parce que je ne parvenais pas à concevoir un principe d'ordre satisfaisant. Et j'abandonnai. »

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Titre :
Il n’y avait pas Internet

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« Nous avions pensé le livre un peu comme on pense une phrase : un bloc cohérent de langage-durée, à parcourir à sens unique entre ces deux butoirs, les premiers mots et le mot de la fin. »

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C e salon


« J'aimerais être assis dans ce salon avec toi. Dans ce petit salon agréable. Et papoter. Mais pourquoi ne bois-tu pas d’alcool ? Un bon whisky fonctionnerait je pense. »

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M oi, la grammaire


« Moi, la grammaire, j’en pense pas beaucoup de bien, tu le sais. »

« Wittgenstein disait : « L’éthique, c’est donner du front entre les bornes du langage ». »

« Non, j’ai jamais pensé qu’un livre était fini, heureusement, tu te rends compte, quelle horreur… »

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P as le rôle


Je ne vais pas faire le rôle. Je suis désolé. J’en avais l’intuition, mais tu as insisté si aimablement d’ailleurs. J’ai enfin regardé le film, même deux fois, ici, à Vézelay où je suis en résidence, et ça été très dur parce que ce cinéma est tout ce que j’abhorre. Que du toc (bien sûr, ce toc est ici justifié pour « faire théâtre »), que du carton-pâte pour évoquer des horreurs réelles, je trouve ça médiocre, indécent. C’est sans doute — de loin — le plus mauvais film de ce cinéaste (je ne les ai pas tous vus). Seule l’histoire d’amour est belle qui se dégage finalement de tout ce fatras et peut-être, un peu, le rapport à l’enfant comme à lui-même. Je comprends que ce cinéaste ait cherché à faire grand public, cinéma populaire, bluette, et comme acteur pourquoi pas, mais alors ramené au théâtre, non. Le rôle de Lucas Steiner est très facile à jouer, mais, au théâtre, je ne pourrais que m’ennuyer à le faire et même cela finirait par me dégoûter comme la vision entière de ce film me dégoûte : des gens qui jouent aux Juifs, qui jouent aux résistants, des images d’Epinal, des « bons souvenirs ». Ça ne correspond en rien de ce que je vis du théâtre. Ni ce que je vis de cette période quand je lis Modiano (sublime). Désolé de faire faux bond si près de la date du début, mais je sais (d’expérience) qu’on trouve toujours — puisqu’il le faut — une idée plus forte quand un acteur se désiste. C’est ce que je te souhaite, cher bel ami à qui je manque, désolé...

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« La nudité reste secrète même si le corps est dévoilé »

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L e Pouvoir


« Dans le passé, la censure opérait en bloquant le flux de l'information. Au XXIe siècle elle opère en inondant la population d'informations non pertinentes. Nous ne savons précisément pas à quoi prêter attention, et passons souvent notre temps à débattre des problèmes annexes. Dans les temps anciens, avoir le pouvoir voulait dire accéder aux données. Aujourd'hui, cela signifie savoir ce qu'il faut ignorer. »

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Bonjour Mr Genod,
Désolée de ne vous écrire que bien tardivement. Vous ne vous souviendrez pas de moi mais sachez juste que nous nous sommes croisés à Clermont lors d'un des rdv secrets. Ma fille s'appelle Swan (proustien en diable à une lettre près !) 
Je tenais à vous adresser ce petit mot bien modestement pour vous remercier encore de ce moment passé en compagnie de Proust, Oscar Wilde, Baudelaire... Nous en avons rediscuté avec des amis comédiens belges qui vous avez vu aussi. Vous nous avez marqués. 
Le lien est créé.  
Au plaisir de vous lire, de vous entendre, de vous voir jouer Ici comme ailleurs.
Bonne continuation,
Elise, une spectatrice conquise

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L e Directeur sait recevoir


Patrick de Rham 
J'en ai vu quelques-uns, des spectacles d’ Yves-Noël Genod. De la fumée, des éphèbes nus, de la beauté comme moteur de l'imaginaire. Thomas Gonzalez en réminiscences de statue antique, chantonnant Julio Iglesias, Marlène Saldana et Jonathan Capdevielle en partouzeurs déglingos dans les hôtels de Bologne, Thomas Scimeca en skieur suisse, à poil parce que chez Genod on est souvent à poil. Parce que le désir, il sait ce que c'est et il sait quoi en faire. A ce que j'en sais, il travaille comme cela, Yves-Noël. Il projette son immense bibliothèque esthétique sur ses personnages, il les fait se mouvoir et puis, quand il en attrape en retour un rayon de sublime, il le reconnait, le concentre et surtout sait évacuer le reste. Et ça donne, presque à chaque fois, un spectacle merveilleux, à la fois simple, riche de références et d'audaces.
J'en ai vu de ses spectacles, encore et encore parce que c'est addictif, mais je ne l'avais jamais vu seul en scène. Il y avait bien sûr ce fameux solo, cet hommage à Shakespeare dans le off d'Avignon en 2010 : des centaines de coups de foudre, mais je n'y étais pas. Et puis voilà qu'il lisait Proust cette année aux Bouffes du Nord.
Et là, il y avait bien sûr le champagne et le décor, mais j'ai vu un Genod différent, incapable de tout maitriser comme à son habitude. Là, c'est lui qui est à poil.
Du 1er au 5 novembre à l'Arsenic. A ne pas manquer, donc.

(Générale ouverte et gratuite le 31 octobre 19h30)

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O rlando


« et comme dirait mon ami Orlando il n'y a pas d’homos pas d’hétéros, il n'y a que des hétéros mal dragués »

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