Saturday, December 08, 2012

L’Allemagne



« Ecoutez, quel est le pays qui était, au vingtième siècle, de loin le premier pour la musique, la littérature, la philosophie, les beaux-arts, etc. l’enseignement, la médecine, la science, etc ? C’était de loin l’Allemagne. Et cette Allemagne-là qui était la plus cultivée de toutes les nations — mais, cette vieille culture, elle l’a protégée de quoi ? c’est ça, ma question. La question est vraiment très grave. Cette vieille culture, de quoi a-t-elle protégé l’Europe ? Réponse : de rien. C’est quand même terrible de penser que ce vieux monde-là tellement cultivé, tellement inouï — c’est vrai qu’il était inouï, y a pas en effet de pays plus cultivé à un moment que l’Allemagne, cette culture-là ne l’a même pas protégé des pires horreurs. Alors, là, c’est un problème... là, je peux vous répondre de façon presque dramatique et tragique. — Oui, vous avez raison, c’est un problème tragique... — Tragique. — dont nous ne sommes pas sortis. — Donc on ne peut pas faire l’éloge de l’ancien monde de façon générale, voyez, puisque, là, on a une expérience cruciale terrifiante. — Oui, mais je pense que la question que je posais aussi était tragique. »

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Tête externalisée


Je suis vieux, mais sexy. 
Je suis malade, mais sexy. 
Je suis pauvre, mais sexy. 
A l’instar de Berlin (c’est le mot de son maire, « Berlin ist arm aber sexy »), je vais devoir développer ces oxymores si je veux plaire encore. Oh, pas encore aux pédés, ils veulent pas de moi, c’est réglé, on va pas les forcer — mais aux femmes et (à la rigueur) aux hétéros. Mais, si j’ai les femmes, j’aurai les hétéros. Il y a une incroyable homosexualité de fait chez les hétéros, c’est ce que j’avais constaté quand, du jour au lendemain, j’avais été admis dans le main stream. J’avais gagné sur tous les tableaux... 

Il y a comme Noël dans l’air, ces derniers jours, à Paris : pas assez de présent, trop de futur. Comment se calmer, ne pas se projeter, pour être dans l’avion uniquement quand ça arrivera ? Il y a si peu à prévoir. Ce n’est ni la fin du monde ni le début d’un autre. « Demain, je quitte la France ! », disait parfois Marguerite Duras pour un voyage en Italie. Et ses amis se moquaient : « Marguerite, vous pourriez dire : Demain, j’envahis l’Italie ! » A moi, le Nouveau Monde, conquistador ! Je suis dans cet état, c’est lamentable... Les heures passent à rien. Alors que je voudrais goûter comme nectar les dernières lueurs de l’hiver pluvieux gris.

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