Monday, September 20, 2010

La Main (de P.)

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Réunionite

Projet, devenir un chat – pour vivre avec P. (Il n’aime pas les chiens.) Mais P. me dit, après une longue journée de travail harassante (Panique au ministère) que lui aussi voudrait devenir un chat, qu’on serait deux chats (alors). Je l’imagine aussi devenu un chat au ministère, sa cheffe le cherchant et l’appelant partout, « P. ? Enfin, où est-il ? » « Miaou… » P. me raconte des choses atroces du ministère, souvent en me disant : « Tu ne le mets pas sur le blog, hein ? » (Du off comme les politiques avec les journalistes.) Mais je serais bien incapable de décrire ce qu’il me raconte. Lui pourrait. « Plus tard », dit-il. Il y a un livre d’une super belle fille qui parle de ça. Aurélie Boullet. Absolument dé-bor-dée, ou le paradoxe du fonctionnaire.

Faire semblant

« J’arrive dans le bureau que je partage avec Monique, l’une des chargées de mission avec l’Intrigante. Une des clés de la réussite dans ce service est de donner une impression d’intense activité. A peine arrivée, je retourne mon sac et en étale consciencieusement le contenu sur le bureau : programme national de réforme français, pavé de gestion financière des collectivités locales, rapports législatifs, clé USB, agenda, bloc-notes et deux épaisses chemises cartonnées dont j’ignore le contenu. Il n’y a plus un centimètre carré de libre. Je suis officiellement prête à faire semblant de travailler. »

Réunionite

« Les réunions sont l’occupation favorite des fonctionnaires territoriaux, juste devant les comités de pilotage et les groupes de travail. Si la réunion se passe vraiment bien, s’ils réussissent à la faire traîner suffisamment longtemps, alors ils pourront s’octroyer le plaisir d’en fixer une deuxième le lendemain afin de "finaliser" ce qui aurait dû être décidé lors de la première. Avec un peu de chance, ils feront alors le compte rendu et l’analyse du retard pris lors de la première réunion durant la troisième, la quatrième ou, si vraiment ils vont au fond des choses, durant la cinquième. »

Jargon

« L’exposé s’achève dans un entremêlement de termes barbares : projet de service, objectif à court terme, indicateurs, prospective, imputs, benchmarking, management, engineering. C’est tellement éloigné de la réalité que je me demande un instant si c’est bien de ce service dont il est question. »

Blackberrymania

« The Boss est un Français moyen. De taille moyenne, d’intelligence moyenne, sans signe distinctif particulier si ce n’est la panoplie de gadgets qu’il a moissonnés au fur et à mesure de son ascension dans l’organigramme de la collectivité. Son Blackberry dernier modèle est sans doute la seule preuve tangible de sa qualité de directeur général. Dès lors que les réunions deviennent techniques il prend un air affolé qui révèle que lui aussi se pose la question à laquelle je cherche la réponse depuis mon arrivée : comment a-t-il fait pour en arriver là ? »

Doucement après les vacances

« Dialogue avec une membre du cabinet du maire :
– Je n’aime pas vos manières, c’est du n’importe quoi, je rentre à peine de vacances que vous m’envoyez un mail en m’ordonnant de faire des cartons d’invitation, vous me prenez pour qui ?
– Le chef de service du protocole…
– Ça suffit, ne jouez pas sur les mots, je rentre juste de vacances, alors…
Existerait-il dans cette collectivité une loi secrète, selon laquelle, après les vacances, il y aurait une période de transition où l’on ne fiche rien avant de s’y remettre ? »

Ce n'est rien, c'est de la gnognote, c'est du folklore à côté de ce que P. me raconte. Aurélie Boullet a été suspendue par sa direction (conseil de discipline). On lui a dit : « Vous êtes méchante. » Il est hors de question de raconter ce que P. me raconte sur ce blog. J'en serais d'ailleurs bien incapable. Il suffit de regarder la télé, d'ailleurs – et de multiplier par cent. Moi, je regarde « Le Grand journal ». Tout est vrai, c'est juste à multiplier. Par cent.

Pour Marlène

Bds

"J'ai deux nouvelles pour vous, dit le docteur, une bonne et une mauvaise. Je commence par laquelle ? "La bonne", répond le patient. "La bonne nouvelle, c'est que vous n'êtes pas hypocondriaque...""

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Belle de jour

"Je pense que cela commencera ainsi : l'aube. Les coquillages sur une plage ; et puis je ne sais pas, des chants de coqs et de rossignols ; et puis tous les enfants assis à une longue table... Alors la personne qui est devant la table pourra à tout moment appeler n'importe lequel d'entre eux ; et cette personne fera naître l'atmosphère, en racontant une histoire..."

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Belle de nuit

"Je quittai moi aussi le parapet où j’avais pris quelques notes, je continuais d'examiner tout ce qui s'offrait à mes regards, et j'allais insensiblement, sans penser à mon chemin."

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Lignes de vie des demi-dieux




Cher Yves-Noël,

Je t'ai envoyé le contrat signé au courrier ce matin.

Merci encore de ta participation à cette Indépendance, à ce moment incroyable que tu as su partager avec Papi et Dino, et merci à Thomas et Marlène et leur présence incroyable.

J'ai été ravi de cette proposition, des images immenses et fortes, de l'intelligence de ton rapport aux gens et aux choses (même si tout cela était nettement plus visible à la première du samedi).

Je crois que les spectateurs et les acteurs se souviendront de ce moment, intensément, de cet échange comme tu le souhaitais.

Nous allons préparer avec mon graphiste ce petit document que relatera cette Indépendance... si tu souhaites nous confier quelques photos ou lignes, avec ton autorisation, je serais ravi de cette contribution.

Tenons nous au courant des projets futurs, échangeons, je l'espère, dans les jours qui viennent, sur tes projets, et, qui sait, les miens.

Je t'embrasse, très sincèrement

Philippe



Merci à toi, Philippe, de m'avoir permis cette rencontre avec... avec quoi ? Quelque chose de grand, de vrai, etc., difficile à définir, de vivant. Dans le train, avec Marlène, on parlait des qualités de Dino et Papi et on en est arrivé à ce qualificatif assez stupide, mais qui résumait pour nous la précision du mystère : ces deux-là sont TRES PROFESSIONNELS. Oui, hier, le quatuor était quelque peu noyé dans la masse débordante (et l'improvisation - remarquable - de Jonathan Capdevielle à qui j'avais demandé, in extremis, quand je l'ai vu dans l'assistance, de nous aider). On voyait sans doute moins les Africains, peut-être (Herman Diephuis me l'a dit tout à l'heure), mais j'ai aimé quand même (et beaucoup de monde avec moi) parce qu'on a réussi à saisir (en happening) la contrainte énorme du doublement (au moins) des participants (350 ?) et à créer un état fragile où tout semble possible, on the edge (sans qu'on en fasse beaucoup réellement), et quelques mouvements de foule assez beaux (c'était l'idée de Papi de ne pas fixer les gens). Le coq a chanté au bon moment. La grâce fréquentait. Et finalement - de même que Papi a fait un vrai bouche-à-bouche à Marlène, elle a failli étouffer - beaucoup de cœur-à-cœur. C'est ça, être professionnel : la générosité. Bref, beaucoup de plaisir (ce qui était le but). On s'est quitté comme toujours en se promettant de retravailler ensemble, mais, cette fois-ci, pour moi, un réel espoir (naïf) de recroiser les lignes de vie de ces demi-dieux...

Je t'envoie la facture ci-jointe.

Yvno

(Aucune autorisation, tu prends ce que tu veux, bien sûr.)

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Marcus a changé




Il trouve que les poils, c'est trop stylé, il admire ceux de mes jambes, il a déjà une moustache et me fait sentir un duvet naissant vers la base des pattes, il en a au pubis "évidemment", "plein", "enfin pas tant que toi sur les jambes, quand même", "un peu comme là", et il éjacule du sperme "blanc et transparent", "certaines fois moins blanc que d'autres", "mais je n'ai que treize ans", sa voix n'est plus la même, j'ai du mal à le reconnaître, mais lui ne semble pas avoir ce problème, il me parle comme si c'était hier, c'est étrange...
Je le fais rencontrer à Raphaëlle Delaunay qui prépare une soirée (le 19 mars) autour de Michael Jackson. Il irait très bien, son fils Salvador aussi, Raphaëlle danse comme une déesse (qu'elle est), le seul problème : elle voudrait que j'y sois aussi. Si c'est pour danser comme en boîte, ça va (ça me flatte), mais si c'est pour apprendre les pas... Je parle de costume. Au bout d'un moment, Raphaëlle me dit : "Mais on dirait que tu ne penses qu'au costume." Alors, là, je peux dire que, oui, strictement oui, quand le costume est trouvé, j'ai plus rien à penser - avant le costume, ça craint... Si j'ai bien compris, il n'y a pas de budget costume, il va falloir encore tout payer soi-même... Ah, là, là...

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Salvador



Salvador, quand on lui demande son âge, dit : "Tout ça", en mettant sa main doigts écartés en avant.