Monday, September 08, 2008

…So what have we here ? (Épisode 13)

L’empereur du port

C’est toujours one-third dans les statistiques américains. J’ai entendu dire que one-third of les Américains sont obèses. One-third of all young women à l’université – vu dans un reportage – ont été violées par leurs camarades. Maintenant, get pregnant before age 20, une fille sur trois. Bref tout le monde y passe. Les gros violent les filles qui tombent enceintes.
« One-third of all young women (before age 20) in the United States get pregnant. », said Casarjian, author of a book on teen parenting.
Fish, fur, ice and gold (tied Alaska to Bay Area).
Pasha the parrot.
Les Chinois, les Italiens.
Il m’est arrivé encore un sale coup… (Pattes de poulets.)
« The sea sometimes grows dark with mortal splendor. »
« Unfamiliar music comes from castles built of bones. »
« The paradise of storms comes to its end. »
« Les fabuleux fantômes des monts. »
« What good arms, what precious hour will give me back that place whence come my sleep and my slightest movements ? »
J’fais semblant de regarder ailleurs. Oui on préfère « grenouille », oui on préfère « corbeau », oui on préfère « mouette ». Aller, mon aut’e profil, cette fois.






The rules of life on earth

Le confort, le triste confort, comme un ciel mort. Elle ne sait plus rien de ce que signifie le monde. Le monde, ses détails accrochés. Accrochés par tous les bruits, les couleurs, les formes, accrochés par l’invisibilité. Les choses les plus importantes sont dites par les hommes les plus importants. C’est simple. Les hommes et les femmes. Le monde était son idée. Her idea. C’était une possibilité. Comment savoir si c’était du sang, comment savoir si c’était de la couleur rouge, comment savoir si c’était, si c’était… Comment savoir si c’était construit comme du sang ? « Un sang voûté », ça n’me dit rien, « un sang voûté ». J’ai mangé des cuisses de poulets. Le dehors, est-ce un changement d’échelle ? Les otaries du Pier 39. Il demande à sa femme de faire l’otarie (ou c’est elle qui en a l’idée) (pour la photo). Il lui donne ensuite une baballe (une orange) et une banane. La banane était pour lui. Elle préférait l’orange. Non, le contraire. (Réécrire.) Après avoir mangé des pattes de poulets, j’ai passé deux heures à regarder les otaries. J’aurais voulu que Léo voit ça. Les otaries et les touristes. J’ai pas d’problème avec les clichés, j’ai pas d’problème avec le kitsch. J’aime tout ça. les otaries avec leur moustache. La ville a des épaisseurs de silence, des épaisseurs blanches. L’air le calme le bleu. Le cœur lent à l’œuvre. La pluie monumentale. Le lac des ténèbres amusé. Comme en Bretagne, seul, comme en Bretagne, mais (projeté) n’importe où dans le monde. Facilité. Aucune rencontre – mais est-ce nécessaire ? – bien sûr. On peut regarder les êtres humains de manière plus détaillée que celle avec laquelle on regarde les animaux, c’est ça qui est dommage. Jusqu’à 7 heures, j’attends dans les rues. À 7 heures, je rentre à l’hôtel. Les gens sont pénétrés d’incidences. Peu de progrès – mais un désert de progrès. (Est-ce que cette phrase est compréhensible – j’écris n’importe quoi.) Des tomates bio qu’ils n’arrosent pas, effectivement délicieuses.






Maintenant je vais dire plus simplement les choses… Ce matin, j’ai demandé à Hélèna de me conseiller pour l’achat d’un nouveau livre, Time’s Arrow, de Martin Amis, j’avais fini et Hélèna connaît bien la littérature anglo-saxonne. Elle m’en a conseillé plusieurs, j’ai choisi encore un Martin Amis, dans cette librairie où je vais aussi pour lire du Rimbaud (important rayon de poésie, on peut s’asseoir et lire) – de Martin Amis, donc : Other People. Mais avant ça, je suis entré dans un dim sum chinois pour manger quelque chose. Là, sensation peureuse – c’est pas du tout comme à Belleville, la Chine, ici. Vous faites cinquante mètres et tout d’un coup plus personne ne parle anglais et on vous sert des pattes de poulets. J’ai cru que j’y arriverais pas : je les ai mangées ! Des vraies pattes de poulets (plein) froides trempant dans une vague sauce. Puis quelques mètres, vous êtes de nouveau chez Francis Ford Coppola, l’immeuble vert, ou au Caffe Trieste. Ou donc dans cette librairie City Lights Publishers (qui ont publié Allen Ginsberg). Ensuite nouveau déplacement de la voiture (c’est par deux heures, les tranches de parking) et je suis allé voir les otaries ou sea lions. Ça m’a fait rire qu’ils les appellent ici des lions de mer… c’est des otaries, quoi. Bon. Là encore communautarisme étonnant. Tout d’un coup des lions de mer et que ça et que là. Même effet qu’avec les Chinois, les Italiens, les Espagnols, etc. Eux non plus ne parlent pas anglais, se contentent de leur propre langue (dont ils usent abondamment) et tout ce monde, tous ces mondes peuplent San Francisco sans se poser de questions. C’est comme ça. C’est là. C’est possible. Ensuite j’ai un peu traîné, j’étais fatigué, quartier chic, Pacific Height, Japantown, puis voulu descendre vers la Mission pour retrouver le soleil, puis de nouveau dans ces rues au dessous du Castro, retrouvé les homosexuels (inoffensifs – ils ont des chiens). Rentré à l’hôtel, trouvé une place pas près, mais rapidement. Demain, je quitte San Francisco.






From the moment I wake to the moment I sleep.

J’ai l’âge d’être mon père.






Vendre son temps. La résistance – le bonheur, la résistance à ça.
De vieilles voitures dormantes.






The image of San Francisco in California.






The way in which we don’t know where we are.
The flâneur.

Sensation and immediacy. In abundance.






Lundi 8 septembre 2008.

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(Sans titre)

Beneath the sea

Les mesures de l’effacement

Les étoiles décisionnaires.
Les soulagements.
Les soulagements sont des sensations corporelles, bien sûr, heureuses, cachées car heureuses. En un soupir. Soupir de soulagement. J’ai vu tant de gens, tant de choses. « Tant de gens, tant de choses », répété-je en pensant à d’autres mots. Mais les mots importent peu. Même ici. (Ici dans ce désert blanc, ce désert de neige.) Les mots sont dans une langue étrangère, en parler est déjà trop. C’est la langue de la conscience qui soulage, langue de la conscience et body language.






Un cœur extérieur

Un mot suffit à exploser une phrase. De la compréhension. Un mot inconnu suffit parfois pour que la phrase soit incompréhensible, disparaisse de la compréhension, explose. Attention, ne nous méprenons pas, je parle positivement ici. Le long parc, le grand parc dort dans le brouillard à cette heure – ou dort-il ? Que n’a-t-on écrit sur ce parc ? Que n’a-t-on pas écrit ? Les chemises blanches, la sagesse. Des images de celluloïd. Des images restaurées.






Sourire sableux. « Sabre » ? « Scabreux » ? – Non, comme du sable, les images ne vous viennent donc jamais ? La cathédrale de Reims, comme du sable.






She gives me flowers, but she loves me not.






Mother, you are on the planet earth. Mère, tu es sur la planète terre. La planète terre.






Matin sans couleur avec brouillard.






Beneath the sea

Le luxe calme d’être enfin à la maison. De nouveau une chambre with fenêtre, de nouveau une chambre with armoire à glace, with ventilateur, with lit de glace, with fraîcheur, with miroir with tableaux. De nouveau le silence – impressionnant, celui du dimanche soir. Demain la ville entière se remettra au travail. Et je serai de nouveau seul – seul à admirer cette ville de l’extérieur, de l’extérieur de son cœur. Amen.

Ignorant and innocent.
Lurching each second between joy and horror.






Dimanche 7 septembre 2008.

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