Sunday, December 27, 2015

« La poésie qui vainc l’image dans l’écriture est amour. »

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L a Chevelure


A cause de ce vers : « Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues » que j’écoute pendant la représentation de RESTER VIVANT, je pensais à ce livre méconnu de Marguerite Duras, ‘Les Yeux bleus cheveux noirs’, et, en en regardant plus tard les premières pages, je constatais que ce livre était bien empreint d'une rêverie baudelairienne. Par ex, cette phrase  : « Tard dans la nuit qui suit cette soirée, une fois la beauté du jour aussi violemment disparue que dans un revers du destin, ils se rencontrent » est baudelairienne (comparer la disparition du jour à un revers du destin). Et puis les ténèbres, le mot « ténèbres », bien entendu que Marguerite Duras ne peut l’employer qu’en s'en référant à Baudelaire : « On ne sait pas qui a crié ce mot qu’on ne connaissait pas sauf en ceci qu’on croyait avoir entendu qu’il venait des ténèbres de l’hôtel, des couloirs, des chambres ». Et encore, sur la même page donc du début des ‘Yeux bleus cheveux noirs’ : « Dans le désastre qu’il vit en ce moment reste le regard noyé dans la simplicité des larmes et l’appareil trop particulier de vêtements trop chers, trop beaux. » Ici, le mot « désastre », le « regard noyé », les « larmes » sont de Baudelaire et surtout l’emploi du mot « appareil » (comme dans : « Des vêtements souillés, des blessures ouvertes, / Et l’appareil sanglant de la destruction ! ») Voilà, c’était ma leçon de ce dimanche pour vous inciter à venir voir — si on peut dire « voir » — le spectacle sur Baudelaire représenté dans le noir total au théâtre du Point du jour à Lyon et intitulé  RESTER VIVANT, une version légèrement plus resserrée (1h45 au lieu de 2h30) que celle présentée au Rond-Point et au festival d’Automne.

20h, théâtre du Point du jour, entrée libre (et jusqu’au 31 décembre)

7, rue des Aqueducs Lyon 69005

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R erun


Photo Marc Domage. Robin Causse, Audrey Bonnet dans Hamlet (Vanves)

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« Que dire à mon mari, trouvant en ses foyers 
Sa chaste épouse avec quatorze chevaliers ? »

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