Le cours du temps
Ces années soixante
Le coupable est un assassin. La victime est le poème. Je suis embêté de lire Liliane Giraudon parce que je recopie. J’avais arrêté de la lire parce que je recopiais. Trop. Tout. Comment lire sans recopier ? Elle est gentille, Liliane Giraudon, elle m’offre son week-end, elle va m’expliquer comment on écrit le texte, la drôle de pièce que je vais monter, que je vais d’abord bientôt présenter en lecture avec Bénédicte Le Lamer. Elle va me dire des choses que je répéterai à Bénédicte – mais peut-être que Bénédicte aura déjà compris ces choses (par intuition), c’est ce que j’espère. Allons pour les femmes à barbes ! Liliane se voit en femme à barbe, Bénédicte fera ça très bien. Ce n’est pas ça qui l’effrayera. Moi, je suis un touriste, je lis ce que je pourrais écrire. Ça peut m’ennuyer. Que le poème est une victime. Etc. Et que l’assassin frémit (comme l’eau). L’assassin qui chauffe. Je suis perdu avec Liliane Giraudon, je comprends tout. Les assassins assistent à l’assassinat du poème. Les assistants.
Les vagues charmantes
La forme du livre résiste à moi car il s’agit d’amour. Alors pourquoi lire ? Car il s’agit d’amour. Hélèna, se baigner, se toucher, se dormir, se manger, se regarder, se voir – pas se sentir, dans mon cas : l’handicap – et se lire car l’on s’écrit, l’on s’écrit dans ce que l’on lit. Elle lit des livres – et des livres. Elle écrit dans « Elle ». (Elle écrit aussi là où elle trouve à éditer.) Ariane Massenet. Je continue – car de l’amour que me procurait le livre, j’en étais distrait. Je ne suis pas allé voir le spectacle d’Alain Platel qui s’intitule : Pitié ! parce que Gérard Mayen (le célèbre critique) au téléphone m’a dit que c’était pompeux – et pour lire Marquise vos beaux yeux de Liliane Giraudon (et ses copines : elles sont quatre).
Une multitude de signes, un ciel
J’ai déjà lu un ensemble. C’est contenu là. À la fin de la page, dans le théâtre de la nuit, le théâtre de l’espace – qui va jusqu’à la mer, jusqu’à la montagne, jusque dans les années soixante et jusque dans les prochaines années de bonheur promises (contrairement à ce qu’on peut lire, dans les journaux, de la fin des temps) – une sirène formait la fin. Et le chien aboya en coda à l’infini. Le fameux chien, l’ami de l’homme.
Que font les gens quand ils ne sont pas près de moi ? C’est le jour des Morts et je descends à Marseille. (J’irai voir mes neveux peut-être…) Et mon père, et les acteurs, ils s’occupent à quoi ? Et Kate Moran, elle fait quoi ? Elle répond pas. Personne répond. Personne. Tous occupés (sans doute), mais à quoi ? Avec les technologies modernes, on pourrait savoir, tout le temps, ce que tout le monde que l’on connaît… Comment ils occupent leur temps. Je rappelle le mot de Borges : Borges disait qu’il écrivait « pour adoucir le cours du temps ».
Et la chanson, leur art, leur passion
« Bon, maint’nant, dors tranquille et nous embête p’us. », dit Nicolas Sarkozy (le chef), mais à qui ? Il y a un moment où le livre Marquise vos beaux yeux et la pièce Voilà les nous sont exactement les mêmes sauf que, dans le livre, il est écrit : « Parce que quand je lit-écrit c’est souvent nous. » et que, dans la pièce, Liliane Giraudon a ajouté à la main : « lit-écrit ou qu’il baise » Va-t-elle, le jour des Morts, m’en rajouter des cochonneries (à la main) ? Cette Marguerite Duras… Hélèna continue de défendre Christine Angot dont on n’entend plus du tout parler (on va bientôt entendre parler de Doc Gyneco puisqu’il va sortir un disque avec le fils Sarko (le DJ – dont j’ignore le nom). « Pouvons-nous garantir que vous aurez réellement une activité sexuelle plus importante dès que vous utiliserez Pheroline ? Non, mais vous remarquerez probablement que plus de femmes de tous âges vous sourient plus souvent, cherchent votre regard, engagent la conversation et flirtent même avec vous. Il faut bien que cela commence quelque part ! » Et voici ce que je reçois de l’homosexuel Olivier Normand : une publicité pour un flacon de phéromones humaines mélangées très concentrées, conçu pour renforcer l’attirance des femmes vers les personnes qui le portent. Il faut sauver l’hétérosexualité, je suis d’accord ! Courage, Olivier !
« ses feux paupières »
Inscrit sous une phrase : « L’amour pour un jeune me plaît » qui finit le chapitre deux. En un poème. « L’amour pour un jeune me plaît ses feux paupières » doit être de Michelle Grangaud, l’une des coauteurs, que j’adore, par ailleurs.
« …qui assemblent, pour l’alimentation et la science, les différentes pièces du personnage de la duchesse de Guermantes… »
« …et les animaux que nous sommes – l’idée de la goutte d’eau – ne sont jamais suffisamment précis »
« la chaise abîmée la rose fanée aussi »
29 oct 08.
Le coupable est un assassin. La victime est le poème. Je suis embêté de lire Liliane Giraudon parce que je recopie. J’avais arrêté de la lire parce que je recopiais. Trop. Tout. Comment lire sans recopier ? Elle est gentille, Liliane Giraudon, elle m’offre son week-end, elle va m’expliquer comment on écrit le texte, la drôle de pièce que je vais monter, que je vais d’abord bientôt présenter en lecture avec Bénédicte Le Lamer. Elle va me dire des choses que je répéterai à Bénédicte – mais peut-être que Bénédicte aura déjà compris ces choses (par intuition), c’est ce que j’espère. Allons pour les femmes à barbes ! Liliane se voit en femme à barbe, Bénédicte fera ça très bien. Ce n’est pas ça qui l’effrayera. Moi, je suis un touriste, je lis ce que je pourrais écrire. Ça peut m’ennuyer. Que le poème est une victime. Etc. Et que l’assassin frémit (comme l’eau). L’assassin qui chauffe. Je suis perdu avec Liliane Giraudon, je comprends tout. Les assassins assistent à l’assassinat du poème. Les assistants.
Les vagues charmantes
La forme du livre résiste à moi car il s’agit d’amour. Alors pourquoi lire ? Car il s’agit d’amour. Hélèna, se baigner, se toucher, se dormir, se manger, se regarder, se voir – pas se sentir, dans mon cas : l’handicap – et se lire car l’on s’écrit, l’on s’écrit dans ce que l’on lit. Elle lit des livres – et des livres. Elle écrit dans « Elle ». (Elle écrit aussi là où elle trouve à éditer.) Ariane Massenet. Je continue – car de l’amour que me procurait le livre, j’en étais distrait. Je ne suis pas allé voir le spectacle d’Alain Platel qui s’intitule : Pitié ! parce que Gérard Mayen (le célèbre critique) au téléphone m’a dit que c’était pompeux – et pour lire Marquise vos beaux yeux de Liliane Giraudon (et ses copines : elles sont quatre).
Une multitude de signes, un ciel
J’ai déjà lu un ensemble. C’est contenu là. À la fin de la page, dans le théâtre de la nuit, le théâtre de l’espace – qui va jusqu’à la mer, jusqu’à la montagne, jusque dans les années soixante et jusque dans les prochaines années de bonheur promises (contrairement à ce qu’on peut lire, dans les journaux, de la fin des temps) – une sirène formait la fin. Et le chien aboya en coda à l’infini. Le fameux chien, l’ami de l’homme.
Que font les gens quand ils ne sont pas près de moi ? C’est le jour des Morts et je descends à Marseille. (J’irai voir mes neveux peut-être…) Et mon père, et les acteurs, ils s’occupent à quoi ? Et Kate Moran, elle fait quoi ? Elle répond pas. Personne répond. Personne. Tous occupés (sans doute), mais à quoi ? Avec les technologies modernes, on pourrait savoir, tout le temps, ce que tout le monde que l’on connaît… Comment ils occupent leur temps. Je rappelle le mot de Borges : Borges disait qu’il écrivait « pour adoucir le cours du temps ».
Et la chanson, leur art, leur passion
« Bon, maint’nant, dors tranquille et nous embête p’us. », dit Nicolas Sarkozy (le chef), mais à qui ? Il y a un moment où le livre Marquise vos beaux yeux et la pièce Voilà les nous sont exactement les mêmes sauf que, dans le livre, il est écrit : « Parce que quand je lit-écrit c’est souvent nous. » et que, dans la pièce, Liliane Giraudon a ajouté à la main : « lit-écrit ou qu’il baise » Va-t-elle, le jour des Morts, m’en rajouter des cochonneries (à la main) ? Cette Marguerite Duras… Hélèna continue de défendre Christine Angot dont on n’entend plus du tout parler (on va bientôt entendre parler de Doc Gyneco puisqu’il va sortir un disque avec le fils Sarko (le DJ – dont j’ignore le nom). « Pouvons-nous garantir que vous aurez réellement une activité sexuelle plus importante dès que vous utiliserez Pheroline ? Non, mais vous remarquerez probablement que plus de femmes de tous âges vous sourient plus souvent, cherchent votre regard, engagent la conversation et flirtent même avec vous. Il faut bien que cela commence quelque part ! » Et voici ce que je reçois de l’homosexuel Olivier Normand : une publicité pour un flacon de phéromones humaines mélangées très concentrées, conçu pour renforcer l’attirance des femmes vers les personnes qui le portent. Il faut sauver l’hétérosexualité, je suis d’accord ! Courage, Olivier !
« ses feux paupières »
Inscrit sous une phrase : « L’amour pour un jeune me plaît » qui finit le chapitre deux. En un poème. « L’amour pour un jeune me plaît ses feux paupières » doit être de Michelle Grangaud, l’une des coauteurs, que j’adore, par ailleurs.
« …qui assemblent, pour l’alimentation et la science, les différentes pièces du personnage de la duchesse de Guermantes… »
« …et les animaux que nous sommes – l’idée de la goutte d’eau – ne sont jamais suffisamment précis »
« la chaise abîmée la rose fanée aussi »
29 oct 08.