Wednesday, October 19, 2016

E n terme d’amour


« Ce que j’ai vécu en terme d’amour, je ne l’ai jamais vécu en terme d’échec, mais au contraire comme quelque chose d’au-dessus de la vie et nécessairement voué à s’éteindre d’une manière ou d’une autre. Il ne peut y avoir échec de ce qui porte sa fin en soi. »

Labels:

Q uelqu'un et l'autre


« Je peux prendre n’importe quel espace vide et l’appeler une scène. Quelqu’un traverse cet espace vide pendant que l’autre l’observe et c’est suffisant pour que l’acte théâtral soit amorcé. »

Labels:

J e ne parle que de moi


Je travaille, il faut que je travaille, je devrais m’enfermer, il faut que je fuie Paris, d’habitude je fuis Paris, je cherche des maisons à la campagne, au bord de la mer, en montagne, enfin, là où l’air est respirable — avec Internet pour travailler et un peu de chauffage. Bon, là, j’étais sur place, j’étais à la BPI et, en bas, Le Cabaret discrépant, avec Manuel Vallade, mon idole, que je vais employer encore, mais cette fois comme danseur, il danse si bien, justement dans Le Cabaret discrépant, allez-le voir, par exemple mes étudiants, par exemple Fabien, va le voir, il est virtuose de ce que je vous demande, la dissociation, la moindre des choses, dire un texte et s’occuper de toute autre chose (parce que  c’est important de penser à tout autre chose, Virginia Woolf le dit : « parce que la vérité est pleine de facettes »). Donc il danse et il parle, Manuel, dissocié, c’est si beau, la liberté. Donc je n’ai pas travaillé, je vais arriver aux Bouffes du Nord, je vais dire : « Je n’ai pas travaillé. » Manuel, je vais l’employer comme danseur à poil dans une pièce pour Armentières (le 21 janvier) qui s’appelle Remise Venise. Bon, je ne parle que de lui, mais les cinq autres artistes de ce « cabaret » sont aussi DISCREPANTISSIMES que possible, c’est un plaisir, c’est label rouge, ce cast, saumon d’Irlande et vache charolaise, le spectacle est parfait, c’est la deuxième fois que je le vois à quelques années de distance et c’est avec le même plaisir, dans la même santé. (Il y a mille spectacles fabuleux à Paris, je ne vois rien d'ailleurs parce qu’il faut que je travaille.)

Labels:



N ote d'intention BC


La Beauté contemporaine, il s’agit d’abord d’une installation (lumineuse et scénographique). Un espace. Tous mes spectacles sont des « poèmes du lieu ». En l’occurence, ici, ce lieu très particulier — un ancien garage vaste et bas de plafond, aux murs blancs et au sol de béton — de la Ménagerie de Verre, dans le onzième arrondissement de Paris. J’ai déjà donné beaucoup de spectacles dans ce lieu, à commencer par celui intitulé Le Dispariteur qui plongeait les spectateurs dans le noir total (2005, repris en 2006). A chaque spectacle, il s’agit d’explorer un territoire fugitif, d’une manière la plus insouciante possible, qui est celui de la perception. Sans fabriquer quoi que ce soit d’autre sinon de l’attention. Il s’agit de regarder ensemble.

Pessimisme ambiant. Rien ne va plus. On connaît la chanson — et, moi-même, artiste romantique, je ne suis pas le dernier à l’entonner... Pourtant, le 2 juillet dernier, après avoir donné une performance à l’école des Beaux-arts de Paris j’ai, pendant cette fête de fin d’année, en plein air, déguisée, très largement arrosée d’alcool, certes, organisée par les étudiants, revival du bal des Quat’z’Arts, j’ai eu l’intuition — c’est ce soir-là que ce projet est né — d’une présence incroyablement « optimiste » de cette génération d’une grande beauté, liberté, insouciance, intelligence… que je ne reconnaissais pas, un peu comme la rencontre d’un rêve nervalien (Aurélia) doux et presque extraterrestre.

Tout de suite, ça s’est appelé La Beauté contemporaine. Tout de suite, Marie-Thérèse Allier, la directrice de la Ménagerie de Verre, a été enthousiaste. Elle aussi a l’intuition d’une nouveauté dans cette génération des vingt ans : « Ils sont géniaux, pas du tout patauds comme avant… » Bien entendu, un tel projet — obtenir la photographie d’une génération — demanderait trois ans de travail, au fond, réellement, beaucoup de rencontres. Mais le genre de la maison, la mienne et celle de Marie-Thérèse Allier, c'est de faire les choses très vite, sans se poser trop de questions, à l’instinct, à l’intuition. Aller vite. Alors nous le programmons pour le mois de mars 2017, en ouverture du festival Etrange Cargo. Les 14, 15, 16 mars 2017. (Plus quelques avant-premières.)

L’idée est de réunir un grand nombre de ces gens de cette génération des vingt ans et de les regarder être vivants, sans comprendre, sans savoir, comme d’une manière d’entomologiste amateur : ne pas y toucher, le moins possible, pour vérifier cet avenir plein d’espoir, cet avenir qui n’est pas nous, pas notre monde, mais qui viendra, pour vérifier cette intuition que cette génération n’est pas du tout la sempiternelle « génération perdue » romantique, mais bien tout le contraire : personnellement, je ne sais pas quoi… Il faut rencontrer beaucoup de gens de cette « beauté contemporaine », une foule, c’est une foule, une fête, c’est une fête. C’est une réunion secrète, protégée, underground, en public parce que nous savons amadouer le public pour qu’il soit aussi celui qui perçoit, celui qui aime, celui qui ne sait pas, ne sait plus. Nous savons, parfois, mettre en rapport le public avec un paradis pas si perdu,

Yves-Noël Genod, 18 octobre 2016

Labels:

« She’s got everything she needs, 
she’s an artist, she don’t look back 
She can take the night out of darktime 
and paint the daytime black »

Labels:

P our un Stage de Luxe


Il y a un stage d’hiver qui peut être super. On a fait attention à l’insérer entre les cours parisiens, il se passe à Lyon, au bord de la ville, déjà à la campagne, du mercredi 30 novembre au dimanche 4 décembre, dans le très beau lieu, Ramdam, de Maguy Marin. Possibilité (dans la limite des places disponibles) de logement sur place en caravane. Prix : officiellement 200€, mais abattement si pauvreté avérée, à 125€, ce qui devient raisonnable.

Labels:

La semaine prochaine, les cours JOUER COMME GERARD ont lieu de 16h à 19h. Les derniers cours au café Pas si loin, à Pantin (1, rue Berthier) auront lieu les 5 et 6 décembre et ils seront ouverts au public (ce seront donc des spectacles). Je fais la liste, d’abord pour moi, pour ne pas en oublier en route, des choses que j’aimerais que nous présentions pendant ces deux jours : Monday or Tuesday (Virginia Woolf, Anaïs), Poèmes (Lalla, Stéphanie Lupo), L’autre fille (Annie Ernaux, Juliette), L’Amant (Marguerite Duras, Yuika Hokama), L’Image (Samuel Beckett, Céline)… Des filles (dont je ne sais parfois encore que les prénoms), presque exclusivement des auteurs féminins, ce qui n’est pas pour me déplaire, dans ce café associatif tenu par trois femmes, pas de « théâtre »… Le titre de la performance du 5 et 6 est : Une échoppe sans cadenas au milieu du bazar

Labels:

A vec Françoise Pétrovitch



Labels: