Friday, June 01, 2012


« Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient au-dessus des étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et des bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs eux-mêmes ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se souviennent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. »

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Pour écrire un seul vers...


Photo Marc Domage. JE M'OCCUPE DE VOUS PERSONNELLEMENT.

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Valérie Maes
Je me repose toujours avec vous. Pas l'apathie, pas le défaut de langage, non. Le grand repos. Des branchies, des poumons partout. In out, in out. Ces échanges se réalisent directement par diffusion aux travers des parois cellulaires, pas besoin d'organe spécifique. Etre, sur scène – être, assis là dans le « public »  c'est la même chose. Etre, c'est tout, même pas soi, non, on ne sait plus rien, et c'est bien.



Gildas Gouget
Tant mieux si c'est un spectacle en devenir… et tant mieux pour nous qui pouvons revenir ! En tout cas, les personnes que j'ai amenées ont vraiment aimé, peut-être sans savoir pourquoi. Moi, ce spectacle m'a beaucoup touché : j'y ai vu une célébration de l'été, tout comme  je peux/ – oui, à la Cité internationale, était une célébration de l'hiver.

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« Gardez le cap de bonne espérance »


Photo Marc Domage. JE M'OCCUPE DE VOUS PERSONNELLEMENT.

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Littéral et dans tous les sens



Alors, cette première?
En tout cas, au vu des photos, les plantes vont bien prospérer.
Je te fais un dvd et te l'envoie lundi.

Bises

Marc






C'est sublime, Marc !!! C'est une de tes plus belles séries ! (Bon, je me disais bien que tu allais pouvoir faire qqch avec cette lumière...)
On joue très bien, les représentations sont (les deux, là) sublimes, mais il va falloir trouver du public adéquat : les gens partent au bout de dix mn et tout du long... C'est, je dois dire quand même, un mystère pour moi. Ok, c'est déconstruit, mais on les bichonne tellement, le public... et c'est d'une richesse incroyable. Je croyais que les gens qui allaient au théâtre aimaient le théâtre, là, il y en a tellement, ok, dans tous les sens, mais, pour moi, c'est encore mieux, n'est-ce pas ?... Eh bien, non, les gens sont perdus... Très bizarre... 
Si tu connais des gens susceptibles d'être intéressés (peut-être dans les arts plastiques...), tu m'envoies... (invites ou détaxes, on en a !)

Bisous

Yves-No

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Le Prof de danse



« Je crois que Marilyn Monroe disait : « La gravité finit toujours par gagner. » »

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