Saturday, June 06, 2015

Mexico, le 6 juin 2015

Madame, Monsieur,

Je vous recommande (mille fois) le travail de Daphné Millefoa que je viens de rencontrer et que j’ai trouvée éblouissante au dernier stage que j’ai donné à la maison Maria Casarès, en Charente. Elle est d’une intelligence très fine, très « Europe centrale », j’ai envie de dire, c’est-à-dire, que tout, sensualité, méchanceté, enfance, désabusement, vitesse et tristesse, tout est un peu décalé (juste un peu), pas complètement tragique, et représente pour moi un charme absolu. Elle a, comme actrice, plusieurs personnalités qu’elle peut convoquer à son (presque) gré. Est-ce bien ou pénible d’être plusieurs ? En tout cas, c’est pratique pour le théâtre. Quand elle les veut en même temps sur scène, elle convoque d’abord sa mère qui est comme elle, mais grimée (comme dans Le Temps retrouvé) ou d’autres plus ou moins ressemblants alter ego ou guignols (je parle des hommes). Ses images sont puissantes. J’aimerais beaucoup, pour ma part, travailler avec cette jeune sorcière des Carpates (je cherche actuellement comment ce serait le mieux…) Son travail d’auteur, que je ne puis qu’admirer en teasers, me semble parfait. Je la retrouve, en tout cas, en pleine sincérité. C’est une arme lourde, la sincérité… Méfiez-vous d’elle : une artiste merveilleuse !

Yves-Noël Genod, metteur en scène

Labels:

« Ballroom »



Le titre est bon, le texte pas très (mais c'est celui que j'avais proposé), je ne repère — en lisant vite ces photos que Mademoiselle Teste m'envoie gentiment — qu'une coquille, c'est un tiret à la place des points de suspension qu'il faut après « anthropologiquement », bas de la première page).

A propos de : « Etant donné le 4eme mur, que se passe-t-il derrière ? »


Si on parlait de l’édition plutôt…
J’aime tellement Avignon. Je voulais faire partie de ce journal (Marie Sorbier me l’a proposé). J’aime les journaux, j’aime Avignon. Mais j’écris très mal. Ce n’est pas de ma faute, je ne suis pas écrivain, je ne suis pas journaliste, c’est un métier à temps plein. Moi, je gribouille sur mon blog, c’est juste pour les amis (mais je conseille plutôt de lire Shakespeare ou la Bible). Si, j’aime les citations. Alors, sur mon blog, je mets des citations, sans nom d’auteur, ce n’est pas la peine : tout le monde parle de la même chose.
J’ai décidé aujourd’hui de ne plus rien donner à publier. C’est trop hystérique, l’édition. C’est comme la mode, je n’aurais pas idée de m’y mêler (mais j’ai plusieurs amis qui y sont jusqu’au cou). J’ai déjà assez à faire de l’hystérie de la scène — et justement, chez moi, mon travail, consiste à ne pas lui donner, mais, ça, mais même un ongle de nourriture à l’hystérie de la scène, même quand je joue dans des maisons très hystériques comme le théâtre du Rond-Point : je suis incapable de faire le moindre spectacle hystérique. In-ca-pable. Je regardais tout à l’heure une photo de Colin Farrell en couverture de « GQ (Mexique) » et je me disais : « Oh, là, là, comme il a l’air mal dans sa peau, angoissé… Il se donne bien du mal pour tout ça, pendant que, moi, je me promène au Mexique. » Moi, je me donne du mal pour rien. Une carrière ? Tant mieux pour ceux qui en sont capables ! Zut, j’atteins déjà les mil cinq cents signes. Vite, une citation ! Elle est de Blaise Pascal, elle est extraite du célèbre texte intitulé « Divertissement », peut-être a-t-elle un rapport avec le « quatrième mur » : « J’ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. » Ce que j’essaie de montrer sur scène, c’est l’homme en repos dans une chambre. 


YNG