Thursday, February 28, 2019

L es Vieux


Anniversaire de Kenzo (chez Ledoyen), Angelo (77 ans) me disait : « Y a que des vieux… » Forcément, Angelo, je lui disais, forcément. Kenzo avait 80 (il ne les paraissait pas, cela dit). Dominique me disait — et c’était sans doute la chose la plus profonde de la soirée : « Dire que je les ai tous connus fringuants ne pensant qu’à baiser et à danser… » Et aussi à réussir leur vie, non ? (Je trouvais qu’il y avait quand même beaucoup beaucoup d’argent dans cette fête bien vulgaire, avec de la mauvaise nourriture et de la mauvaise musique beaucoup trop forte sous des mauvaises lumières — sauf le décor de cerisiers du Japon qui était très joli.) « Non, pas en premier ordre, en second, répondait Dominique, mais d’abord baiser et faire la fête... »




Une citation de Kenzo Takada trouvé dans une interview filmée confirme ce que dit Dominique : « Pour moi, pendant 70, j’ai pas pensé business, c’était plutôt défilés, la fête ». Je suis émerveillé de voir que « le plus parisien des créateurs japonais », à Paris depuis 1965, n’a pas appris le français, qu’il a tellement d’accent qu’il a droit au sous-titrage.

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« C’est pourquoi Lacan a formulé : « la vérité est toujours mi-dites », y a toujours une moitié pas dite, qui resterait à dire. »

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W ould like to play that all my life, les enfants

S ous une standing ovation


« avant de quitter la tribune sous une standing ovation digne de celle qu’on réserve aux artistes que l’on croyait éternels et dont on s’aperçoit qu’ils font peut-être leur dernière tournée »

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H ôtel de La Sage



J osselin


Cher Yves-No, une nouvelle, une belle nouvelle, qui ne parle pas de théâtre, mais de livre : mon premier roman va être publié ! Le Seuil édite mon récit sur le Louvre sous l’occupation allemande (et l'histoire de son directeur Jacques Jaujard qui fit évacuer le musée ; voir film Francofonia de Sokourov). C'est pour la rentrée littéraire de septembre, dans la collection cadre rouge.
Joie.
Hâte de t'en dédicacer un exemplaire !
J'espère que tu vas bien,
Josselin

Mais c’est dans longtemps ! Il me semble que je ne vendrais pas la peau de l’ours si ça m’arrivait. Il peut se passer la fin du monde d’ici là. J’ai lu un livre qui m’a presque empêché de dormir hier soir : Une autre fin du monde est possible. C’est mal écrit, mais ça fait peur. Cela dit, je suis content d’avoir de tes nouvelles. J’en voudrais même plus, plus souvent ! Que tu te mettes à publier des livres, je comprends ton bonheur, mais ne me surprend pas. J’en connais tellement des gens qui publient des livres et des beaucoup moins jolis — j’espère d’ailleurs que ça a joué : moi, je t’aurais donné le prix Nobel direct ! D’ailleurs, à propos de l’occupation et de Nobel, j’ai lu aussi, hier soir, le deuxième roman de Patrick Modiano, La Ronde de nuit — a-t-il participé lui-aussi de mon insomnie ? probablement… Je n’ai plus de travail (depuis quelques jours), c’est pour ça que je lis. Je vais retravailler au café aussi (toujours pas si loin de chez toi ?)
T’embrasse, 
Yvno


Ah, à propos de fin du monde, l'agrégation de lettres modernes en 2015 a fait plancher les candidats sur ce sujet :
« C'est ainsi que finit le monde,
Pas sur un boum, sur un murmure. » (T.S Eliot)
Ils avaient 7 heures pour composer là-dessus une dissertation, pas mal non ?
Oui, j'habite toujours Pantin. Préviens-moi quand tu reprendras les cours au café !
Josselin

Lol. Ils ont de l’humour, les professeurs (toi aussi). Et c’est vrai que ce murmure fait rêver…
Au café, je reprends cette année les cours Jouer comme Gérard avec une seule élève, Ireïna Labetskaïa à qui j’ai proposé de travailler sur Les Trois Sœurs. On travaille les dimanche et lundi après-midi à partir de son retour de Biélorussie le 24 mars… J’ouvrirai peut-être à d’autres filles ou à des moujiks. Ça me paraît féminin et solo pour le moment, l’ubiquité. Mais, toi, mon cher, permets-moi de te dire solennellement que tu es ici chez toi (car près de chez toi) et que tu viens quand tu veux !

Yvno

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