Thursday, September 13, 2018

« On n’est pas des animaux, on peut être correct. »

« J’suis tombé
— Sur ses poings ? »

Labels:

« Car pourquoi devrait-on forcément choisir entre être noir ou blanc, garçon ou fille ? »

Labels:

P as la bise aux filles


Mais si, tu as beaucoup d’ambition ! évidemment pas l'ambition carriériste (je ne te parlerais même pas si c'était le cas, Quinchez et moi, on avait du mal), mais l'ambition de comprendre les choses, de déconstruire les systèmes, de proposer des alternatives et je t'admire beaucoup pour cela. Mais, please ! pas le comité de censure, pas dire quoi dire, pas dire quoi faire. On en a déjà parlé mille fois, sorry de me répéter, « Cesser de faire le gendarme pour soi et les autres », parole du mai 68, parole de Deleuze et parole du Christ. Pas un homme politique qui n'arrive à la cheville du Christ : moi, c'est ça qui me retient d'en faire [de la politique]. Mais j'espère en toi, je crois en toi, Pablo !

Mais qui parle de censure ? Tu es bien mal placé pour me faire ce procès, justement, alors même que tu as précisément fait œuvre de censure en supprimant ce que j'avais écrit...
Après, que les questions raciales, sexuelles, sociales t'intéressent peu lorsqu'il s'agit de non plus de les évoquer comme éléments poétiques mais comme arguments politiques, je l'entends parfaitement, et c'est ton droit le plus absolu. Mais tu ne m'empêcheras jamais de regretter, comme Jacques Audiard encore récemment, le manque de femmes à la tête des festivals de cinéma, le manque de noir-es un peu partout, etc. etc.
Mais encore une fois, je ne t'en veux absolument pas de préférer regarder ailleurs ! Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi cela t'énerve.

Politiquement correct = comité de censure. Ça m'énerve parce que c'est très, très bête. Audiard s'est fait de la pub, point final, je le sais, j'y étais. L'air du temps, c'est justement contre quoi s'élève l'art — et je sais bien que l'art est du côté du pouvoir (je travaille Phèdre dont la première a eu lieu devant le roi), mais, à mon sens, c'est peut-être — sans doute —  une illusion, mais c'est celle qui bâti toute ma force, comme tu dis, poétique, s'il y en a une, mais on peut dire aussi politique, je pense que ce qu'il y a d'art dans l'art est contre l'air du temps, n'est jamais attendu et complètement libre et inutile, jamais engagé. C'est une banalité, tous les auteurs le disent. Je suis désolé, je ne laisse pas ce mot de « politique » aux Guignols de l'info ! je le revendique aussi. Et j'accuse ceux qui font de la politique — au pouvoir ou, idem, contre le pouvoir — de n'être pas à la hauteur. Celle du Christ. Dire celui-la est noir, celui-là est blanc et celui-la est café au lait est une faute morale à mes yeux, dire celui-là est une femme, celui-là est un homme, cet autre encore est un trans est une faute morale majeure. Je n'y fais, personnellement, jamais, jamais, jamais attention, sauf quand je suis insulté dans la rue par de jeunes musulmans (à peu près toutes les semaines depuis que j'habite La Chapelle, ça fait un bail) qui, eux, me prennent visiblement comme appartenant à la communauté trans voire trans prostitués. Oui, j'ai le nez dessus et je regarde ailleurs, désolé, c'est une question sans doute de survie, moi, c'est l'art. Enlever un commentaire inapproprié n'est pas de la censure, c'est le réseau social qui EST la censure. Réveille-toi, chevalier ! Sois prêt !

Sache, pour ta gouverne, que tu as profondément choqué ma sœur au sortir de la pièce de François Chaignaud à Avignon lorsque tu lui as dit, alors qu’elle voulait te faire la bise après que tu me l’aies faite : « Ah non, je ne fais pas la bise aux filles ». Et tu lui as tendu la main

Faire la bise aux filles est une habitude sexiste

Mais tu vois bien que c’est une discrimination sexuelle
Pas grave hein

Ça m'a toujours gêné (pas que depuis le 5 octobre)

Je suis d’accord, mais, du coup, je fais la bise à tout le monde
Chacun son truc

Ben ça c'est bien aussi, mais tu es (infiniment) plus beau que moi, du coup tout le monde est content que tu lui fasses la bise. Du coup discrimination envers les vieux et les moches comme moi qui ont, je t'assure, beaucoup plus de mal à faire la bise sans dégoûter les autres (et sans risquer — au moins en pensée — de se faire traiter de porc). Tu ne peux pas comprendre : quand on est jeune et joli, on est du côté des winners, pas des losers, libéralisme sexuel oblige, don't forget. Bon, allez, on travaille un peu, chéri ? (je suis à la BPI)

Labels:

U n amour sauvage


«                           un captif de ses fers étonné,
Contre un joug qui lui plaît vainement mutiné : 
C'est là ce que je veux, c'est là ce qui m’irrite. »

Labels:

« The days of a dreamer... and the nights in between. »

Labels:

R êveries sanguinaires


Il y a une croyance nouvelle, peut-être à la mode, c’est la collapsologie, c’est-à-dire la croyance en l’effondrement prochain de la civilisation industrielle. Pourquoi pas, cette croyance (moi, j’y crois) ; tout n’est que croyance, de toute façon, pour nous les Homo sapiens, ce qui nous sauve et ce qui nous perd. Le meilleur et le pire, comme on dit. Et il y a un livre sublime, court — mais pur — qui part à partir de cette croyance. Une fable, mais vivante comme une fable de La Fontaine. C’est après la « cassure », l’homme est à l’état sauvage. En ce moment, c’est vrai, le mot « sauvage » relie ce que je vois, ce que je lis, ce que j’espère, peut-être parce que je travaille sur Phèdre. Je ne sais pas. Phèdre, le monstre. Le livre s’appelle Moi, Marthe et les autres, il est de Antoine Wauters, aux éditions Verdier. Il m’aime beaucoup. « Nous parlons à défaut de mieux », dit l’un des personnages, Frog. 

Labels:

(R erun)