Monday, January 16, 2012

Qu’est-ce que je fais la nuit ? Si je meurs d’angoisse ? Mourir ne me fait pas peur, mais mourir d’angoisse, si. De même quand j’avais failli me noyer, ce n’était pas me noyer, le problème, c’était la panique atroce que cela me procurait…

« Oh, vous, frères humains et futurs cadavres, ayez pitié de vos communes morts ; que de cette pitié naisse enfin une humble bonté plus vraie et plus grave que le présomptueux amour du prochain. »

Les Hommes véritables
« L’on ne peut enseigner la vertu, si ce n’est par l’amitié ou l’amour avec des hommes véritables ou de qualité, et par la fréquentation des dieux qui sont en nous. »

J’ai acheté des livres, je vis à la Bastille, il y a des clochards qui ont mis un pantin à faire la manche dans la rue à leur place, j’ai trouvé ça très ingénieux, c’est vrai, c’est dégradant de tendre la main en montrant son état désespéré, c’est mieux un mannequin affalé, très réaliste qui plus est (on pouvait avoir un doute), ça m’a fait penser à ceux exposés au bord des routes, au Mexique, pour le 31 (décembre), les brûler, aussi aux photos de Véronique Ellena, la dernière série que j’ai vue samedi avec Bénédicte (7, rue Saint-Claude), de somptueuses photos de bâtiments sublimes, à Rome, à l’aube, avec dans un coin, une forme humaine recouverte d’une couverture, un drapé, un clochard en fait, l’exposition s’appelle Invisibles, au Radeau, il y avait une poupée, pendant un moment, vêtue d’une robe blanche (mais au visage de momie de Palerme) qu’on appelait Nadia (Vonderheyden) : « Ça va, Nadia ? C’est un bon jour, n’est-ce pas ? », je suis allé faire l’analyse de sang, y avait un monde fou, j’ai attendu une heure, au cours de danse aussi, on était serré comme des sardines (avec Claire Chazal), j’ai passé l’après-midi à lire à haute voix et tout emmitouflé – et seul – dans la grande salle du théâtre de la Bastille Edgar Morin et Arthur Rimbaud, il faisait soleil au dehors, je suis seul, je suis recroquevillé dans ma solitude pour être heureux, mais je ne sais pas comment faire autrement, au moins ça, je pense très lent, très lent, en ce moment, avec beaucoup d’angoisse, tant que, si je pense, je pense très lent, une seule chose, peut-être deux, je suis seul, de plus en plus et je pense que personne ne pourra plus m’aider, de moins en moins… mais tout est dans Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, ça qui rassure, quand même…

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