Wednesday, September 29, 2010

Belle de nuit

"Il existe dans les rapports de la voix humaine et de la lumière toute une réalité qui se suffit à elle-même."

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Belle de nuit

"...non que notre époque soit plus plate et l'ancienne plus riche ou plus diverse, mais la profondeur dont je parle est ce chemin impensable de l'une à l'autre..."

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Belle de nuit

"Pierre Schneider n'a peut-être pas tort de dire que la profondeur des "nocturnes" de La Tour doit en partie être attribuée à l'histoire. En 1632, la Lorraine, ravagée par les armées des envahisseurs étrangers, saignée, piétinée et transformée en un désert fumant, épuisée par les épidémies, était une terre maudite, un tas de ruines consumées par le feu, et de cadavres. Durant presque dix années (témoigne un chroniqueur de l'époque), les hommes n'ont plus redouté la mort, "devenue à tel point quotidienne que rien d'autre ne pouvait leur arriver". C'est la mort que racontait le peintre enfermé avec ses modèles et ses méditations à l'intérieur d'un espace arraché aux ténèbres par la clarté tremblante d'une bougie."

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Belle de nuit

"Je voudrais dire un mot en faveur de la Nature, de la liberté absolue et de la vie sauvage."

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La Ligne

Je respire difficilement, lentement. Une expédition bâclée. Mes bras sont nus, à l’avant. Je lis, je lis, c’est si vaste – la pleine nature, dans mon lit d’hôpital. La roche orange qui me sert de lampe de chevet enlève, paraît-il, beaucoup de maux de notre environnement car elle nous rapproche de la nature. Elle change l’atmosphère de la nature. Les voitures, les autos, les camions, les véhicules, les motos, ah ! (C’était celui que je cherchais.) Une moto passe et repasse, là-bas.

Je ne peux que vous dire, tout doucement, ce qui échappe à mon angoisse. Il y a de la pluie et des nuages. Aujourd’hui, la miss Météo a parlé si vite à la télé qu’on n’a rien compris, pas un mot, et même les cartes avec toutes les petites boules numérotées et les vignettes des soleils et des nuages et des éclairs et des orages et de la neige parfois n’ont pas été lisibles. C’était dénoyauté. Quelqu’un avait un AVC.

Alors, comme je n’arrivais pas à lire, je me mis à répéter une phrase simple. C’est ce qu’il faut faire. Je répétais et répétais qu’on avait pris la route à contresens. La route à contresens. La voie express. Jusque là, ça allait. Ça allait bien. Ça aussi, je le répétais, mais j’en étais convaincu. Ça allait bien tant que ça allait bien. Ce soir, ça allait bien. Il y avait de la neige dans l’environnement, de la neige et de la pluie. Ça n’allait pas ensemble. Ils auraient pu me mettre à Hauteville, mais le centre a fermé. Ça qui aurait été bien. Ça qui aurait été bien. Alta Villa. Cinq voix dans un hôtel de montagne, ç’aurait été, ç’aurait été moi. Ç’aurait été moi, jusque là, je suis clair ? Pardon ?

Le territoire n’était pas encore soumis. C’était une époque de solitude. A chaque seconde, ça répondait. Ça transformait les ions positifs en ions négatifs. Les ions négatifs sont les seuls bons, nous en manquons.

L’Angleterre était de cette époque, de cette époque sur la terre. Bleue. Peur bleue. C’est comme ça qu’on dit. En Angleterre. « Peur bleue. » L’espace est de plus en plus disposé et clair et vaste. Il y a de la musique sans disque. On n'entend de la musique sans disque – et la note d’un oiseau que personne n’attend, n’entend, n’attend, n’entend.

L’ordre inexorable est seulement créé par le hasard. Ce n’est pas un dieu, c'est une misère. Des fois, parfois, le frigo ne marchait plus. Je n’arrivais jamais à la ligne. Au bout d’un moment, ça devenait une obsession. Le texte n’allait nulle part. Il s’arrêtait à la ligne. Point.

On fait pas Hamlet sans casser des œufs

Fascisme renouvelé

Jean-Christophe Meurisse se met à me hurler dessus parce que j’ai parlé avec – d’abord Thomas Scimeca, ensuite Philippe Quesne et ensuite Lætitia Dosch pendant la performance que ses acteurs donnaient et dont j’ai vu un morceau au niveau -1 du centre Georges Pompidou. Il porte exactement l’argument récent (on le trouve sur YouTube) d’Eric Besson et Brice Hortefeux : « Si des gens (des Roms) venaient s’installer chez vous, vous n’auriez pas envie de les déloger ? » Dans la bouche de Jean-Christophe Meurisse, ça donne : « Tu serais content, toi, si je venais parler pendant tes spectacles ? » Donc le fascisme est partout. Je tiens à dire pour ma défense et mon attaque que : 1) je n’avais pas compris que c’était un spectacle, ça ressemblait plutôt à une installation, entrée libre et toute la journée, dans quelque chose qui ressemble à un supermarché (c’est quand même pas moi qui l’invente) et 2) les gens parlent pendant les spectacles que je propose et je ne les engueule évidemment jamais. Parfois les programmateurs ou les équipes techniques mal informées les engueulent, ça arrive forcément souvent, mais tout est fait par moi et les artistes qui m’accompagnent pour, au contraire, répandre le slogan de mai 68 repris par Gilles Deleuze : « Cesser de faire le gendarme pour soi et les autres. » En agissant comme il l’a fait – « stressé », disent ses amis (dont je ne suis plus) – Jean-Christophe Meurisse vient d’exploser en plein vol la fusée Ariane d’une saison qui s’affirmait pourtant prometteuse. Si c’est faire des formes nouvelles et que ce soit aussi chiant qu’à l’Opéra de Paris pendant l’occupation, on ira plutôt voir les UPSBD parce que, là, que ça parle où que ça parle pas dans la salle, que ça boive ou que ça fume, que ça pète ou que ça rote, ça ne change strictement rien au génie de l’affaire : la première fois que je les ai vus, ils jouaient dans une boîte improbable vers les Champs-Elysées, mais eux n’avaient d’extrême-droite que cette localisation (improbable). C’était un bonheur ! Joëlle Gayot me disait de me méfier des loups des institutions qui ne manqueraient pas, etc., de me guetter au coin des bois… Quand les artistes sont des porcs, c’est normal qu’ils se fassent bouffer. Allez dégueuler chez Jean-Christophe Meurisse, moi, ces fausses formes novatrices plus coincées qu’à l’Opéra, je ne peux pas y croire.

Fascisme renouvelé.

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Belle de jour

"Proust explique beaucoup pour mon goût : 300 pages pour nous faire comprendre que Tutur encule Tatave, c'est trop."

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