Thursday, April 05, 2012

Mon pays, mes pays




C’était le soir où on m’avait dit que la maison d’enfance était en vente. On parlait de tout et de rien et on me l’avait dit comme ça en passant. Non seulement elle était en vente, mais elle était vendue. Ou presque. On connaissait les acheteurs, un couple très bien. Bien sûr, la famille avait eu priorité. Mais personne n’avait l’argent. Donc on parlait de tout et de rien et l’information était passée comme ça, en douce. Et, ce soir, je ne m’endormais pas sans penser à ça. Je le réécrivais : la maison était devant mes yeux, elle était vendue, la seule maison. Ti Nevez. Le seul château. Vivre à l’hôtel. Autour de moi, la maison m’environnait. La seule, presque la seule maison. Celle qui s’appelait maison Neuve et qui était la plus vieille, comme le pont Neuf, à Paris. Autour de moi enfant, la maison de pierre, la maison la plus solide était vendue. 1654. Je ne savais pas que ça se vendait, quand on possède une chose comme ça. Et, la mer, vous la vendez ?

« Pendant que plane au plafond le soleil »




« Tout sera dispersé, le monde et l’homme !
– soupire le fidèle amoureux – « Je révère
« cette richesse énorme et fragile, qui tient
« dans un coup d’œil ! Les dons du ciel descendent ;
« une poussière d’or profondément mêlée ! »

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« Le présent comme mystère. On est l’initié d’un passage dont on ne voit pas l’issue. On comprend tout ce qui vous entoure avec des concepts un peu dépassés. Le présent est toujours plan général en suspens, mer. Seul le passé a des voies que l’on peut suivre, des fleuves. »

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Amitiés



« Non, tout cela n’est pas sous le ciel,
Mais dans l’esprit paré pour sa victoire
Où pas un jeu n’est joué sans amour. »

Dans un recueil de Jean Tardieu ces vers me ramènent encore à ce que nous avons partagé. Je suis passé plusieurs fois à la Ménagerie pour évoquer l’éventualité d’une reprise avec Marie-Thérèse. Elle n’est jamais très chaude pour les reprises, je crois qu’elle a l’impression que jouer hors festival prendrait de la clientèle des festivals et, dans les festivals, elle préfère toujours la nouveauté. Donc y a les travaux, tout ça qui mène à l’automne et – on verra, on en reparle a-t-elle dit – il y aurait ensuite la difficulté de nous réunir tous, j’en suis bien conscient. Mais ce n’est pas parce que les choses semblent impossibles qu’il faut qu’elles soient décourageantes, nous l’avons prouvé une fois – pourquoi pas deux ? Vous redire, en tout cas, que ce spectacle a une place extrêmement particulière dans mon cœur et que cette place va durer – ou désire durer comme dit un autre poète (Le Dur Désir de durer). Les branches en fleurs sont encore à la Ménagerie (avec des feuilles naissantes…)

Amitiés

Yves-Noël

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« Et, vous, qu’est-ce que vous faites ? – Moi ? rien. … - Rien du tout ? – Non. Enfin, j’essaye, c’est pas facile… (…) – Vous êtes riche ? – Ah, non... Non. Non, j’travaille quand même un peu quand j’ai plus d’sous… »

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