Wednesday, March 03, 2021

B raquer Poitier, de Claude Schmitz


Ton film est sublime, nous l’avons vu hier soir avec mon amie — coiffeuse — à Nantes. Je ne sais pas comment il est fait, il est si singulier. Du coup, je n’ai pas voulu enchaîner avec l’autre (plus ancien ?) qui doit être sur les mêmes principes, j’imagine, mais justement : de peur d’y repérer des principes. Là, je ne reconnais rien. Simplement — et c’est ce qui me fascine —, c’est que « tu approfondis du monde », c’est la formule qui m’est venue, oui, il y a une espèce d’approfondissement de quelque chose de très particulier et que j’ai nommé « du monde ». Bon, bref — et on s’est passé plusieurs fois le clip sublime de la chanson de Jacques Brel, mon amie voulait l’écouter en vrai, je lui ai dit : Non, c’est beaucoup moins beau par Brel ». Alors on l’a réécoutée comme ça plusieurs fois et c’est inoubliable. Mais tout est inoubliable, franchement, dans ce film. Il y a très peu de « film », d’ailleurs, vraiment peu, et beaucoup de « vrai », beaucoup de débordement du film, en fait pratiquement que du débordement, n’est-ce pas ? et en même temps si maîtrisé, si confiant. Un chef-d’œuvre, vraiment, c’est-à-dire un film dont on (je) ne sait (s) pas comment il est fait, comment il fait pour accueillir quelque chose de si nouveau, qui ne ressemble à rien de ce que je connaissais jusque là du cinéma, un film vraiment « personnel ». L’enchâssement des « deux » films, aussi, virtuose, jamais vu, Duras aurait adoré, très onirique. Bref, ce qu’on rêve que nous donne le cinéma de rêve...


Yves-Noël, trop heureux de te lire... évidement tu as tout compris... précisément  quand tu dis que tu es face à de l’inconnu ou lorsque tu parles d’un film qui « approfondit du monde ». C’est tellement beau comme formule. Comme ton message me touche... c’est très important pour moi ton regard sur les choses. Tu es un poète, c’est tellement rare. Néanmoins, jette un œil à l’autre film à l’occasion. C’est différent, même si... Et puis surtout, cette fois, il y a Barbara... Je t’embrasse et garde ton mot très très  précieusement...

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N osvaleurs



Tiens, un ami m’envoie ce bout, c’est extrait d’une interview de Philippe Sollers — et je pense à toi, en tout cas à ce qui t’agace — et moi aussi — dans les journaux, dans les media tellement faux, tellement idiots, mais c’est ainsi, à Flaubert à qui on parlait d’un progrès, je ne sais plus, dans l’imprimerie ou la fabrication des journaux et qui répondait : «  La bêtise ira plus vite »… Je t’embrasse, 

Yvno


« Vous écrivez (dans le chapitre « Désennui », p. 37) « L’enfer est moderne, le paradis est classique ». Un rappel des valeurs humanistes, de la nécessité d’un retour à l’essentiel pour retrouver le sens de la vie ?

— Surtout pas des « valeurs humanistes ». Je me moque sans cesse de l’auteur actuel le plus propagandisé et que j’appelle précisément Nosvaleurs. Nosvaleurs a réponse à tout. Nosvaleurs est républicain, Nosvaleurs est progressiste, Nosvaleurs est de gauche, Nosvaleurs est moral et vous explique tout d’une façon moralisante, Nosvaleurs s’indigne tous les jours. Et je ne parle pas seulement de Pierre Nosvaleurs, auteur considérable, mais peut-être surtout de Caroline Nosvaleurs, qui est aussi pénible que son mari. Je n’ai absolument pas besoin d’un retour à l’essentiel pour retrouver le sens de la vie. L’essentiel, je le respire chaque jour. »


Si tu en veux un peu plus... 

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M aintenant


« Comme les êtres humains étaient devenus craintifs ! Y a-t-il jamais eu dans le monde une telle crainte des hommes, comme la nôtre aujourd’hui ? » 

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