Tuesday, November 25, 2014

Ai lu ça cette nuit // Projet de préface de Baudelaire aux Fleurs du mal : « Montre-t-on au public, affolé aujourd'hui, indifférent demain, le mécanisme des trucs ? Lui explique-t-on les retouches et les variantes improvisées aux répétitions, et jusqu'à quelle dose l'instinct et la sincérité sont mêlées aux rubriques et au charlatanisme indispensable dans l'amalgame de l'œuvre ? Lui révèle-t-on toutes les loques, les fards, les poulies, les chaînes, les repentirs, les épreuves barbouillées, bref toutes les horreurs qui composent le sanctuaire de l'art ? / D'ailleurs, telle n'est pas aujourd'hui mon humeur. Je n'ai ni désir de démontrer, ni d'étonner, ni d'amuser, ni de persuader. J'ai mes nerfs, mes vapeurs. J'aspire à un repos absolu et une nuit continue. Chantre des voluptés folles du vin et de l'opium, je n'ai soif que d'une liqueur inconnue sur la terre, et que la pharmaceutique céleste elle-même ne pourrait pas m'offrir ; d'une liqueur qui ne contiendrait ni la vitalité, ni la mort, ni l'excitation, ni le néant. Ne rien savoir, ne rien enseigner, ne rien vouloir, ne rien sentir, dormir et encore dormir, tel est aujourd'hui mon unique vœu. Vœu infâme et dégoûtant, mais sincère. » Bises de la campagne (ici s'achève demain), à bientôt, Sélim

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A 20h, jeudi 27 novembre, à Rennes (au Garage, Musée de la Danse)


Photo Jocelyn Cottencin

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G rautag

     
Ça va mieux, Rennes, pour moi, ce que je pensais. D’abord, en ce moment, il y a un gris incroyable, d’une énergie dingue, un gris à couper au couteau, on se croirait dans un cerveau, la « matière grise », une chose sinistre. Comme sur une autre planète. Pourvu que ce temps dure ! Un crachin, bien sûr, continuel, une pluie angora… Et puis, il y a autre chose, depuis que Rennes a perdu son statut de jeune winneuse (pour moi, en tout cas), de ville pleine d’avenir, comme je disais, elle a perdu cette beauté, mais elle en a gagné une autre, la beauté des vaincues, des ratées, de celles qui échouent, les secondes, les dernières… Et, ça, c’est incomparable. Surtout avec ce gris, bien entendu. L’âge de pierre. Même pas la pierre. Une déliquescence totale. Mais raide comme la pierre. Le soir, j’ai allumé la télé. J’ai été effaré. Ça aussi, j’ai eu l’impression que c’était pire que dans ma jeunesse. (Il y avait au moins « Apostrophe », quand même.) En même temps, ça m’a donné de l’optimisme. Avec des émissions pareilles, je me suis dit, si l’humanité ne s’est pas déjà suicidée... Et puis je me suis laissé prendre par l’émission sur Jules César parce que je pensais à mon neveu qui s’appelle Solal et qui est fou d’histoire — et qui connaît déjà celle de César.

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Rennes jusqu'à vendredi. Toujours ému de partir, mais, je sais pas, impression que Rennes, c'est plus ce que c'était... Au début de ma vie, Rennes, c'était l'avenir... Maintenant ? Crêperies au gluten et au lait, ça, ils ont...

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