Sunday, August 05, 2012



J'en déborde



Salut, cher ami,

Figure-toi que je ne lis qu’aujourd’hui le cadeau que tu m’avais fait un jour et que j’adore ce livre qui s’intitule J’adore. C’est sublimissime ! Mystérieux, secret, alchimique. C’est étonnant comme c’est complètement mineur et pourtant comme on le sent entièrement, lui, comme s’il était là, à portée de la main. D’ailleurs, c’est effectivement exactement ce qu’il fait quand il dit, par exemple, la dernière phrase : « Je sens me revenir peu à peu une tendresse qui monte à mesure que mon dormeur (= lecteur) s’éloigne et je ne sais que lui chuchoter craignant qu’il n’entende : « Réveille-toi mon ami chéri… réveille-toi… mon ami… » Bref, c’est bouleversant. Ce livre était déjà à mon chevet (sans que je l’ai lu) mais il y restera longtemps encore !

Des baisers des Hautes-Alpes

Yves-Noël

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La Suspension du feu


Par la fenêtre, je revois les tableaux de Corot, de Millet, que j’ai vus au Louvre, au musée d’Orsay…

Pendant longtemps, je crus que le train s’était trompé de route… les régions étaient si vertes, les nuages si bas… Tout montait comme en Asie, entre le ciel et la terre pas d’espace. Je ne reconnaissais rien. J’avais reconnu les vaches blanches, mais c’était il y a longtemps.  Je n’aurais pas été surpris de voir, suspendus aux branches des nuages, des singes. Il y avait beaucoup de tunnels aussi. Et le livre que je lisais s’intitulait : J’adore. C’était à jamais les ruines du monde (romantique). Des vallées, du relief, des gouffres – cette lumière rendait tous les gouffres. Je me demandais si la ligne avait changé, avait été refaite, si nous passions dans les Alpes ; nous devions rejoindre Marseille en trois heures. Les nuages, les nuages à toucher du doigt. De ces nuages, larges et en relief – et de ces nuages comme les doigts du relief… qui flottaient, flottaient dans l’air sans bouger comme des poissons… 

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Merci Sarah


« J'ai compris qu'avoir la compagnie de ceux que j'aimais me suffisait,
Que m'arrêter avec les autres à l'étape le soir me suffisait,
Qu'être entouré de chairs merveilleuses, curieuses, respirantes et riantes me suffisait,
Passer en leur milieu, caresser l'une ou l'autre, poser à peine le bras sur tel cou, homme ou femme, ou tel autre un bref instant, oui qu'en dire ?
Il n'a pas d'autres joies pour moi, je m'y baigne comme dans l'océan !
Quelque chose se passe dans le contact suivi avec les hommes et les femmes, leur spectacle, leur présence, leur parfum, qui séduit si fort à l'âme,
Car l'âme prend plaisir à tout mais surtout à cet élément. »

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