Friday, February 07, 2020

Bonjour Myriam Kridi ! 
Oui, je suis content de participer à votre festival, j’adore la Suisse et particulièrement Lausanne où j’ai donné déjà plusieurs spectacles importants pour moi. Et j’aime beaucoup beaucoup Nadia (que j’admire beaucoup). 
Je vois dans le planning qu’il y a deux versions du spectacle, une à minuit le 11 et une à 19h30 le 12. C’est-à-dire une en lumière artificielle et une en lumière naturelle. Bon, ç’aurait été plus facile de ne faire qu’un seul spectacle, le même joué deux fois (soit en lumière naturelle, soit en lumière artificielle — et de préférence en lumière naturelle : j’aime beaucoup la lumière du soir), plutôt que deux spectacles différents (qu’il faut concevoir de manière différente), mais ces plannings sont, bien sûr, difficiles à bâtir… 
En général, je préfère travailler avec des gens qu’en solo, mais la somme d’argent allouée ne va pas permettre autre chose qu’un stand-up. Nous en avons parlé avec Nadia, c’est aussi ce qu’elle avait en tête, je crois. J’ai un stand-up récent sur Merce Cunningham que j’ai donné en septembre à Lafayette Anticipations à Paris (avec quand même un danseur avec moi), mais je crois qu’il faut contextualiser donc, en fait, en réécrire un à propos des jardins (puisque c’est le thème) et de la Suisse et du temps (dans les deux sens), etc. Il y a aussi cette nouvelle très belle dont Nadia m’a parlé, The Garden of Time, qu’on pourrait peut-être faire entendre. C’est compliqué de contextualiser sur la Suisse. J’y viens depuis longtemps maintenant, mais les Suisses me semblent secrets, discrets, enfoncés dans une vérité (c’est tout à leur honneur). Se pose aussi la question du temps de travail sur place. Sur place dans le jardin de Nadia et sur place en amont. En savez-vous un peu plus ? Un bon stand-up doit être rôdé (avec donc des avant-premières). Pour le premier que j’ai donné (mon tout premier spectacle, à Nantes, en juin 2003, qui s’appelait En attendant Genod), j’en ai donné vingt, d'avant-premières ! Autant vous dire que pour les deux représentations officielles, j’étais prêt (et ça a été le gros succès qui a lancé ma carrière). Ensuite, je n’ai jamais retrouvé ces conditions d’autant d’avant-premières et de pouvoir présenter un produit « fini », ou au moins « efficace », je me débouillie avec l’état des choses, je trouve (toujours) les solutions d’assumer de présenter presque toujours des travaux qui ne sont pas « prêts ». 
Amitiés, 
Yves-Noël Genod
(Je n’ai pas le mail de Nadia, mais mettez-la en copie pour qu’elle aussi rectifie la perspective, je ne l’ai eue qu’une fois au téléphone et j’oublie peut-être ce que nous nous sommes dit.) 

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