Sunday, March 08, 2009

Le format d’amour

Les mots reviennent… N’importe quel mot comme « paquet de chips ». Formulé au noir. L’humanité trop de problèmes. Comment va le peintre débile ? Le mot « fille ». Machines de poils, d’écailles et de plumes. Le loup d’or avec ses yeux Bowie. Mélodrame multi-espèce. Les cochons sont très curieux. Les loups-chiens gardaient le territoire des hommes. Allaitement. Cette cavalerie… Womanizer. Le format d’amour. Tout se dit. Mais c’est l’histoire des loups qui m’intéresse.

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Projet Quintane

De : yvesnoelgenod@wanadoo.fr
Objet : ta pièce
Date : 9 mars 2009 00:58:59 HNEC
À : qu.be@wanadoo.fr




Tu vas bien ?
Viens de relire l'opérette, qu'est-ce c'est bien ! T'es grand poète, vraiment ! Surtout, c'est vif ! Marseille, c'est là ! J'm'y suis baigné ! Grande tendresse. Ça allait même bien avec les poèmes de Du Bellay que mon ami m'a transmis dans la soirée* ! Pour dire.
Moi, j'ai transmis à Jonathan qui est devenu une vedette très occupée à présent, mais qui a un peu de temps ces jours-ci, pour qu'il regarde et qu'il voit s'il chope des musiques, des ambiances... Du coup, j'ai transmis aussi à Marlène et à Thomas. Mais ça m'a fait du bien, ta pièce, ce soir ! J'devrais la r'lire plus souvent !

Bises

Yvno

* genre :

Quand le soleil lave sa tête blonde
En l'Océan,

ou :

Je veux courir, et jamais ne déplace,
L'obscur m'est clair, et la lumière obscure.

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Quelqu'un pense à moi, et moi à lui

De : pierre.courcelle@yahoo.fr
Objet : Que serais-je sans toi?
Date : 8 mars 2009 23:05:22 HNEC
À : ledispariteur@gmail.com
Répondre à : pierre.courcelle@yahoo.fr


Ça me fout le cafard de te sentir dans le doute, « amour feint », « amer aimer », « ce que l'on dit vite », « mon ventre, son ventre, nos bobos par où je passe... », j'ai mal au ventre justement, j'ai froid et j'ai mal au ventre (mangé la moitié d'un paquet de chips que j'avais acheté pour ce soir, mais pas touché aux bouteilles). J'ai trouvé un fac similé de L'Olive de Du Bellay sur Gallica, je voulais retranscrire un sonnet qui parle de la nature, « bois feuillus », « herbeuses rives », « épaisseur des forêts chevelues », « filles impoilues ». Je t'en envoie un autre (sur le mode de celui de Louise Labé) :

La nuit m'est courte, et le jour trop me dure,
Je fuis l'amour, et le suis à la trace,
Cruel me suis, et requiers votre grâce,
Je prends plaisir au tourment que j'endure.

Je vois mon bien, et mon mal je procure,
Désir m'enflamme, et crainte me rend glace,
Je veux courir, et jamais ne déplace,
L'obscur m'est clair, et la lumière obscure.

Vôtre je suis et ne puis être mien,
Mon corps est libre, et d'un étroit lien
Je sens mon coeur en prison retenu.

Obtenir veux, et ne puis requérir,
Ainsi me blesse, et ne me veut guérir
Ce vieil enfant, aveugle archer, et nu.

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My therapist, la ville de my therapist
My ability in writing
Dans de la rizière,
Dans du chemin
Copine d’automne

Le temps fixe,
Ne passe pas
Hors du temps,
Passe sans nous,
Hors du temps

La tête bien faite
L’alcool dans la mer
Mon ventre, son ventre, nos bobos
Par où je passe…

Ce que l’on dit vite

Amer aimer

Les dimensions d’aimer…
Les dimensions du dimanche

Habitué à se donner

J’hésite à être dans les journaux

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Amour feint




Photos Jérôme Delatour. Kataline Patkaï, Yvonnick Muller.

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La parole se tait, c’est seulement là que c’est beau

Je suis allé au théâtre depuis deux mois, je suis allé au théâtre tous les soirs… et j’ai vu, j’ai vu le théâtre. À quoi ça sert de voir le théâtre ? Ça ne sert à rien.
Mais il y a des pièces qu’on ne regarde pas, mais qu’on écoute. À quoi ça sert d’écouter les pièces ? Là non plus, ça ne sert à rien.
Mais c’est beau d’être à l’Odéon pour ne pas ni voir ni écouter la pièce qui est en cours. Les acteurs hurlent de toute façon ce qu’ils ont appris par cœur et comme disait Vitez : ils disent les plus beaux textes du monde et ils n’y comprennent rien. Les acteurs ont des voix grotesques, des voix très laides, c’est un concours de fantaisie.
Ce qui est étonnant, c’est que entendre ou ne pas entendre la parole, ça ne change rien. (Faire de l’art ou ne pas en faire, ça ne change rien.) D’ailleurs Paul Claudel ne le disait-il pas ? Pour jouer sa pièce, Le Soulier de satin, ne fallait-il pas la jouer « vite et mal » ? (Les écrivains rêvent toujours qu’on ne fasse pas le travail qu’ils ont fait…)

À force d’écouter les acteurs, forcément, sur la longueur, ça devient le monde. On est bien avec la cheminée de la scène. À l’Odéon, le feu brûle, on brûle les planches. Il suffit d’un peu de rouge avec des projecteurs pour qu’on se sente bien – mieux… C’est Paris, c’est le soir, on a écouté du Claudel.

L’acteur dit : « Mes larmes pourraient nourrir la mer. » Il dit encore : « Cette absence essentielle. » Et ces acteurs qui ne comprennent rien sont touchants parce qu’ils sont humains. Rouge sur rouge, les bras de la fille de Prouhèze s’élèvent pour crier : « Rooodriiigue ! » Et il dit encore : « Je suis venu pour élargir la terre. »

Le ciel, à l’Odéon, c’est André Masson qui l’a maçonné. Il y a des p’tits anges gris sombre (que je n’avais jamais vus) qui soutiennent le plafond infini.






(La scène des adieux entre Prouhèze et Rodrigue et la quatrième journée « Sous le vent des îles Baléares ».)

L'amant

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