Monday, June 11, 2012

Les Fleurs du Bien








Cher Jérémy,
Vraiment très ému de t’avoir rencontrer en chair ! Si tu veux/peux venir le jeudi 21, ce sera la fête ! (sinon une autre fois...) On rêvait, tu sais, comme le titre du spectacle change tous les jours – parce que le spectacle change tous les jours –, on rêvait après sur le trottoir avec Olivier, je trouvais que le soir où tu viendrais, le spectacle pourrait s’appeler « Moinsse » (je demandais à Olivier qui est écrivain comment l’écrire pour que ça s’entende). Mais « Les Fleurs du Bien » serait aussi très bien ! Olivier pensait plus tard : « Angélique ».  Tu m’as ensoleillé ma journée off, en tout cas ! Ma journée de relâche en un été !

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La Dispute


(Lettre ouverte)



« La Dispute », émission d'Arnaud Laporte sur France Culture avec Joëlle Gayot, Gwenola David et Anna Sigalevitch parle du spectacle (à 44mn du début de l'émission) avec une énorme gentillesse – merci à vous ! Deux remarques néanmoins :

Vous avez remarqué que vous n’avez pas vu le même spectacle. Hors, c’est peu de le dire, le spectacle est radicalement différent tous les soirs, je veux dire qu’il est improvisé ou, mieux dit, remis en jeu. Je le vois tous les soirs, je peux en témoigner. Pas les mêmes acteurs, pas les mêmes textes, pas les mêmes actions. Pourquoi ? C’est ça que j’ai du mal à faire passer. Au TCI, j’avais proposé un diptyque, un spectacle avec acteurs, un autre sans. Si on ne voyait que la moitié du travail, on n’avait rien compris (et si on aime, ce n’est pas grave). Ici, nous avons décidé de ne pas cristalliser – et donc d’empêcher la cristallisation de ce spectacle. C’est beaucoup plus difficile, mais nous travaillons sur l’informe. En gros, mais déroulez le paradigme, le je-ne-sais-quoi, l’inachevé, tout ce que vous voulez (l’« état de l’apparition », comme disait Duras…) Nous travaillons sur cette phrase (et, ça, vous l’avez si bien compris !) – et en cela, tous les soirs, il s’agit aussi du même spectacle – : « Tout arrive en même temps. »

Deuxième remarque : je ne trouve pas du tout que Marlène Saldana soit sous-employée, je trouve que c’est peut-être son plus beau travail avec moi, je le lui ai dit et je ne suis pas le seul. Un soir, le soir de la deuxième, j’ai employé aussi Olivier Martin-Salvan. Et bien évidemment qu’on aurait pu dire qu’Olivier Martin-Salvan était sous-employé. Mais où est le sens ? Je n’arrête pas de dire aux acteurs : C’est merveilleux que vous soyez d’immenses acteurs pour le faire, mais, n’oubliez pas, quand vous le faites bien, vous êtes n’importe qui. Every tree does it. C’est merveilleux que des acteurs pareils soient dans cette aventure et sous-employés. Est-ce que Bulle Ogier était sous-employée quand elle travaillait avec Duras ? Oui et non. Et Valérie Dréville, et Lorenzo de Angelis, et Alexandre Styker, et Audrey Bonnet dimanche dernier, etc. Je ne cite pas Dominique Uber car je trouve qu’elle comprend si bien de quoi il s’agit qu’elle arrive à être « autre », personne ne pense qu’elle a quatorze ans de Maguy Marin dans les pattes. Ni Simon Bourgade, mon assistant (celui qui arrose les plantes), que Patrice Chéreau a remarqué pour son « naturel ». Etc. 


J’ai du mal encore à faire passer le sens profond de ce travail written on water, mais je dois dire que votre émission et votre gentillesse m’ont touché réellement jusqu’au cœur et fait venir les larmes. (Je pensais que la critique allait nous ignorer complètement...) 
Je crois en la gentillesse, pour moi c’est l’exact endroit du génie. Et je vous ai trouvés géniaux ! Merci infiniment, 


Yves-Noël Genod 

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L'Artisan fleuriste



Olivier Steiner
Cher Jérémy, nous ne nous connaissons pas mais tu as dû comprendre via FB que je suis un fan de ton travail (pour le peu que j'en sais, les photos sur le Net). En plus, comme moi tu viens de Toulouse !
Bref, ce message pour te présenter Yves-Noël Genod, metteur en scène « sublime » qui crée des spectacles « sublimes ». Sa dernière pièce se joue en ce moment au Rond-Point, chaque soir à 19h, le dimanche à 15h30. Ce serait assez fastidieux de te décrire ici le travail d'YN, donc je mets en copie une vidéo (trailer) du spectacle dont il s'agit.
YN souhaite inviter un guest chaque soir, pour qu'il ou elle fasse une apparition sur mesure. J'ai pensé à toi et tes fleurs. Par exemple ta barbe fleurie, ou autre. Serais-tu intéressé par une telle expérience ? Regarde la vidéo tu saisiras mieux l'univers en question. Et puis, je laisse parler YN, qui aime aussi (beaucoup) tes photos autoportraits floraux....
Je t'embrasse, amicalement, Olivier

Jérémy Martin
J'en serai ravi :)

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Le Vivant gisant en nous



Clément Aubert
D'avaler la couleuvre du réel pour la faire rêver du dedans.
C'est une forme d'antidote que me procure la proximité de tes pièces. Un théâtre de l'intime, du hors champ et de l'aparté.
Qui ne néglige ni la joie ni la sottise comme des sautes d'humeur fantasque.
Qui inclue le public comme un corps pensant et ressentant.
Qui inclue le partenaire comme un étranger à qui l'on doit l'hospitalité.
« A quelle vitesse Dieu en plein vol » par l'auteur du Je-ne-sais-quoi et de L'Inachevé. Voilà le vivant gisant en nous.

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« Tu me demande si j'ai aimé, je te réponds. Ce ne sera pas une critique construite, juste un mot, hier j'étais fatigué et simple spectateur parmi les autres. Cette salle est très belle et j'étais fasciné par les fenêtres, ce qui se passait devant les fenêtres et au-delà. Idem dans cet autre au-delà que sont les coulisses, le hors champ. Quand la pluie frappe les vitres, dommage qu'elle ne tombe pas en même temps du vasistas au centre du plateau. Après, beaucoup de fulgurances (le danseur nageur oiseau) et quelques facilités, peut-être. Une fin qui s'effiloche de trop mais peut-être est-ce voulu ? Texte de Bessette très beau, Dréville très forte au début quand elle le connaît par coeur. Vers la fin, quand elle cherche trop dans le livre, on décroche un peu, dommage. La blonde très bien. L'arroseur de plantes très « naturel ». Merci de m'avoir invité.
Baisers,
P
PS : Pour finir j'ai aimé certaines présences, le jardin, la lumière mais je ne sais pas très bien ce que j’ai vu, une chose sûrement trop invertébrée pour moi... 
Je t'embrasse fort,
P »

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Photo Marc Domage. JE M'OCCUPE DE VOUS PERSONNELLEMENT.

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Un rêve sans porte



Avec Olivier, je parlais d’un lapsus que j’avais fait le matin et que je trouvais joli. C’était toujours à propos de ce livre de Dominique Fourcade dont j’ai déjà parlé et j’avais dit : « Il m’a enlevé un livre » (ou son livre), au lieu de : Il m’a envoyé un livre. Le livre s’appelle Manque. Dominique Fourcade précise qu’il a même failli ne pas avoir de titre. Qu’il l’avait même demander à Paul (Otchakowsky-Laurens), évidemment que l’éditeur avait dit non, qu’il a failli ensuite s’appeler « Demandez programme », tiens, titre entendu à la criée de l’Opéra Garnier comme j’ai entendu « Je m’occupe de vous personnellement » à la criée d’un bistro des Abbesses.
L’écriture me calme, me régénère. Dans les moments de grande fatigue, de grande sollicitation, je l’ai constaté déjà, l’écriture (enfin, le récit pour ce blog) me détresse, me calme comme de me recroqueviller sous mes draps… C’est le blanc et noir, l’absence de bariolage, ou comment dit Hélène Bessette ? le… réel… (Ah, je ne le retrouve pas, excusez-moi.)

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