Tuesday, June 25, 2013

Rerun : México


« It is summer, it is the solstice
the crowd is

cheering, the crowd is laughing
in detail

permanently, seriously
without thought »

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Avignon, looking for



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M y sweetest friend (la prossima promessa)



Tard dans la nuit, je commence à reprendre des forces… J’écoute des berceuses en boucle, Jimmy Scott et Johnny Cash… je discute en français avec un ami à moi seul aussi dans son lit dans un autre quartier… Nous ne nous verrons pas se soir. Mais se voir…


Lista de las cosas fáciles de la vida...

On trouvera nos distances et nos proximités…

C’était l’anniversaire de Théo. Théo est triste parce que Marie-Thérèse voulait faire un spectacle avec nous en décembre et qu’elle y a renoncé…

Mais j’écoute Nothing compares to you et Hurt.

« C'est à l'autre, à Borges, que les choses arrivent. Moi, je marche dans Buenos Aires, je m'attarde peut-être machinalement, pour regarder la voûte d'un vestibule et la grille d'un patio. J'ai des nouvelles de Borges par la poste et je vois son nom proposé pour une chaire ou dans un dictionnaire biographique. [...] Il y a des années, j'ai essayé de me libérer de lui et j'ai passé des mythologies de banlieue aux jeux avec le temps et avec l'infini, mais maintenant ces jeux appartiennent à Borges et il faudra que j'imagine autre chose. De cette façon, ma vie est une fuite où je perds tout et où tout va à l'oubli ou à l'autre. Je ne sais pas lequel des deux écrit cette page. »

« Un hombre se propone la tarea de dibujar el mundo. A lo largo de los años puebla un espacio con imágenes de provincia, de reinos, de montañas, de bahías, de naves, de islas, de peces, de habitaciones, de instrumentos, de astros, de caballos y de personas. Poco antes de morir, descubre que ese paciente laberinto de líneas traza la imagen de su cara. »

Mais l’ami italien me donne une chanson italienne.

« le mie mani come vedi non tremano più
e ho nell'anima
in fondo all'anima cieli immensi
e immenso amore
e poi ancora ancora amore amor per te »

Dans la nuit pleine, je reprends des forces et je pense aux exoplanètes récemment découvertes... Et tant pis pour la journée de demain qui s'annonce fastueusement fatigante. C'est l'été et vous n'y pouvez rien. 

Maintenant, je ne suis plus en communication avec mon ami qui doit dormir...

Tengo sueño también.

« Sommeil » et « rêve » sont le même mot.

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Nothing compares



Moi aussi je pense à toi... souvent... notre plaisir... mais j'ai plus le temps... et de quoi ai-je le temps ?

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« On a 2 vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a qu’une. »

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J'avais donné comme indication : L'Année de la jupe

Cenizas de la realidad



Le prof. Le prof a une scène et une vision du monde. Il est plus mordant que Fabrice Luchini. C’est facile, il a un public de débutants en español : on est prêts à être malmenés comme des bulles de savon (« pompas de jabón » ; bulle de bd : « burbuja »). Bon, des exemples. J’ai le cerveau lessivé, mais il faut que je note car demain sera pire (et ce n’est que le premier niveau). Qui a dit que l’español était facile ? La Vietnamienne a annoncé il y a qq jours qu’elle redoublerait ; du coup, on ne l’entend plus et on lui fout la paix (faire la paix : «  hacer las paces con » (au plur.), vivre en paix : « vivir en paz con », avoir la paix : « tener paz »). « Acostar », c’est coucher, « acostarse », se coucher, et « follar », c’est baiser, mais « acostar », c’est aussi baiser (coucher dans le sens de baiser). Ce soir, je comprends l’allusion du prof qui nous fait deviner les mots (il adore ! on se souvient de « la messe est dite »...) — donc « acostar » ? Accoster ? « Oui, dit-il, accoster peut mener à acostar… » Voilà l’esprit. « Costar », c’est coûter. « ¿ Cuánto cuesto el libro ? » « ¿ Cuánto cuesto el consolador ? » Qu’est-ce que peut vouloir dire el « consolador » ? Certains osent le «  mouchoir », d’autres le « doudou »… et, de fil en aiguille, on en arrive au vibromasseur ou godemiché, le dildo, quoi ! L’art de manipuler les foules. « Consolar », c’est consoler. « Consuelo », c’est « je console ». Mais c’est aussi un prénom, je fais remarquer. Oui, surtout en Espagne, un prénom démodé, mais enfin, oui. Et le prof nous explique ces prénoms étranges, « Consuelo », « Milagros » (les miracles), « Remedio », « Purificación »… Il y avait à Formalangue une prof qui s’appelle Purificación et qui se faisait appeler Puri, diminutif, mais elle y avait renoncé et était revenue à son nom complet (et si étrange) parce que, dans la bouche des petits Français... Ces prénoms viennent de la Vierge qui dit : « je console », la Vierge Marie des miracles, la Vierge des remèdes (Maria Remedio), la Vierge Marie de la Purification, etc. Puis le prof dit, je ne sais pas à propos de quoi : « Te muestro el culo » : je te montre mon cul. « Recordar », il s’amuse parce que, tous comme un seul homme, là, on a dit que c’était clair, c’était : enregistrer. Non : se souvenir. Il dit : « Recuerdo esa puta canción ». « Inolvidable ». « Para enamorarse » : pour tomber amoureux. Quelqu’un chante : « Enamorame… » (fais-moi tomber amoureux…) « Rogar » : prier de, «  Te ruego sentarte sobre mis rodillas » « Mis rodillas » ? Genoux. Ouf, échappé au pire. Mes roubignoles ou je ne sais pas quoi… « Acostumbrarse » : s’habituer. Ex : « Haces eso para acostumbrarte a mis besos fogoso » Et il illustre la situation en proposant d’imaginer que c’est DSK qui dit ça, « …à mes baisers ardents ». Puis on change de registre : « Jean-Marc gobierna durmiendo » (Jean-Marc gouverne en dormant). « Negar », nier, « Negarse », refuser. Ex : « Me niego  besar  a ese camello ». Pas parce que c’est un camello, ajoute-t-il, parce que c’est un « camello feo », un camello moche. « Sentar », c’est asseoir, « sentarse », s’asseoir, mais « sentirse », c’est se sentir ; ce qui donne la phrase réversible : « Me siento bien cuando me siento bien ». Une facilité : « contar », c’est compter, mais aussi conter. « Contar el chiste », raconter une blague et alors le prof se met à raconter une blague, c’est un type qui rentre dans une librairie et qui dit : Je voudrais un livre d’Ernest Hemingway et le libraire lui répond : Il y a Le vieil homme et la mer et l’autre lui dit : Je vais prendre La mer, pour l’instant. Elle est pas mal, cette blague… Puis il dit encore : « ¡ Hijo de mil putas ! », fils de mille putes ! — et je dis : c’est joli… Ce n’est que la moitié du cours. Mais après la pause, on est des légumes. C’est intensif.

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R erun : à partir d'un poème de Jorge Luis Borges


« Somos el río que invocaste, Heráclito. » 

« ceniza del deleite » 
(cendres du délice)

« insidiosa esperanza interminable, » 

« vastos nombres de imperios que son polvo, »
(poussière)

« lóbrego un mar bajo el poder del alba, »

« el sueño, ese pregusto de la muerte, » 

« la roja mano de Macbeth que puede 
ensangrentar los mares, la secreta
labor de los relojes en la sombra, »

« un incesante espejo que se mira 
en otro espejo y nadie para verlos, »

« auroras, ponientes y crepúsculos »


« ecos, resaca, arena, liquen, sueños. »

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Trop


« Demasiadas mujeres
Demasiados hombres
Demasiado vino
Demasiada cerveza »

(Les exemples du prof.)

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« On ne voit pas les cœurs », dit Alceste



Quelle fête ! Merci ! Ta troupe est en pleine forme ! Quelle pièce étrange ! — tu me croiras si tu veux — j'ai quand même dû en entendre parler à l'école — : je l'ai découverte. Très étonné, du coup. La folie d'Alceste, par Nicolas, c'est qqch ! Et celle de Célimène — l'innocence — par Norah ! Et tous les autres idem, très justes, très fous, très réels. On a l'impression de voir la cour en chair. Très étonnant, la proximité de ce qui est dit avec « la France » et la proximité extrême de la France avec l'ancien régime (de la cour de Versailles). Spectacle de droite parfait, en ce sens. (Au début du spectacle, j'avais la sensation de me retrouver au milieu d'une manif pour tous.) Et tout cela dans un air qui reste léger du début à la fin, sublime espace scénographique et de lumières en amitié avec le théâtre sublime : rien que le même espace vivant. Les silences, en ce sens, sont extraordinaires. Encore une fois, l'auteur dont vous vous occupez — et toi — et ta troupe — avez du génie : vous croyez en tout ça : la possibilité de rendre vivantes des partitions. Mystère que j'aime aussi — et qui me fascine... (sans jamais avoir tenter de m'y coltiner...) Plaisir de voir les acteurs si confiants, si « à leur affaire », plaisir de les voir jouer, c'est-à-dire passer par l'ornière ou légèrement à côté (doit-on jouer dans l'ornière ou légèrement à côté ?) et mystère de cette pièce, de ce « caractère » : le misanthrope... 

Bises, 

Yvno

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Communiqué



« Les trois planètes habitables « ont sans doute toujours la même face orientée en direction de l'étoile, de sorte que la durée de leur jour égale celle de leur année, l'une des faces étant en permanence éclairée par le soleil et l'autre baignant dans la pénombre », précise le communiqué. »

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Essayer d’être futile à la France (l’artiste de gauche)



« J’ai la chance de faire le métier que j’aime. Je m’aperçois du rôle des artistes, des clowns, des gugusses, des pitres dans une société qui a tant besoin de courage et de consolation. Se retrouver dans un théâtre pour parler de la vie, de la mort, de l’amour, de l’amitié, du temps qui passe, c’est tenter de ne pas se résigner à n’être que des consommateurs, c’est rêver, réfléchir, rire, pleurer, être ensemble et imaginer de plus beaux lendemains.
C’est peut-être seulement apporter vainement du dérisoire au dérisoire, jouer, s’amuser. Faire des bulles de savon, les regarder voler dans l’air, puis éclater les unes après les autres. Voici ma destinée : j’essaie d’être futile à la France. »



(Faire dire ça à Kate...)

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Como el reverso del teatro francés contemporáneo


César Vayssié me dit qu'il y a beaucoup de gens qui regardent cette vidéo, il est très étonné. En effet, un nouvel ami Facebook, Silvio Lang *, la présente ainsi sur sa page : « Si el deseo inconsciente de Tolstói era morir en escena, Yves-Noël Genod fue hasta su efecto. La muerte de Iván Ilich, con Thomas Gonzalez. Genod como el reverso del teatro francés contemporáneo. »

(de Buenos Aires)

« Imaginer, c'est hausser le réel d'un ton. »

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