Friday, August 31, 2012

Je vais vous vendre la mémoire de Shakespeare



« This quiet Dust was Gentlemen an Ladies. »

« L’art advient. »

« Die Rose ist ohne warum. »

« « Silence » quand il s’agit de moi, n’est-ce pas ? »

« Je ne cherche jamais de sujets. Je veux que les sujets me trouvent. Je ne leur cours pas après. Je ne pense pas que je puisse inventer des métaphores. Je crois que nous avons, déjà, disons, les quelques métaphores essentielles. Et ce sont, évidemment, la vie et un rêve, la mort et le sommeil, les étoiles et les yeux, le temps et le fleuve, les femmes et les fleurs. Ces métaphores-là suffisent. Mais chaque génération doit les dire dans un certain dialecte, avec une certaine cadence, que l’on ne connaissait pas auparavant. Toute la poésie consiste à raconter encore et toujours la même histoire, avec de légères mais précieuses variations. »

« Je vais vous vendre la mémoire de Shakespeare. »

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Il y a des bois, on fait des trucs dans les bois. On découvre des régions magnifiques autour de la maison. Encore une fois, je suis seul, dans la grande salle autour de la cheminée. Le bar a fermé depuis une heure ou deux, la lune est très haute, prise dans son ramier de nuages.

« Nos divertissements sont terminés. Ces acteurs, je vous l’ai dit, étaient tous des esprits ; ils se sont fondus en air impalpable. Pareillement à l’édifice sans base de cette vision, les tours coiffées de nuages, les palais fastueux, les temples solennels, le grand globe lui-même avec tous ceux qui en ont la jouissance se dissoudront, comme ce cortège insubstantiel s’est évanoui, sans laisser derrière eux la moindre vapeur. Nous sommes faits de la même étoffe que les songes et notre petite vie, en somme, la parachève. »

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« Qui meurt dans un spectacle n’est jamais mort »




Encore une fois, je suis amoureux d’un garçon. Les filles sont superbes, mais, sorry, encore une fois, je veux éviter les emmerdes. Un garçon, ça ne risque rien. Ça ne mène à rien. Nothing. (Dans mon cas.) Mais une fille, ce serait la fille – et je n’ai pas la force d’être un Don Juan… –

Alors les garçons vont et viennent – et, le plus beau, j’en suis amoureux. Son nom ? BAPTISTE. Une merveille.

L’amour qui me submerge. Le corps qui s’en inquiète. Mais d’autres y pensent pour moi.

Chaque jour que je décide de soulever un voile de ce garçon, l’amour progresse.

Il est bisexuel. Il a un copain, un très bon photographe. Ce photographe est un très bon ami de JEAN-BAPTISTE. Pourquoi ne suis-je pas allé à la soirée leggings ?

Ce matin, je n’ai pu qu’aller vers lui et le frapper d’une petite tape : « Tu as été très bien. » Il remplace, dans mon cœur, Felix ; il est beau comme un animal du vide ; il sait que je l’aime, il a un espace de star, il l’occupe comme un gamin.

Il a formé un couple très trash, très vivant, très violent-doux avec une petite qui s’appelle JULIE et qui nous fait trop penser, à ARNAUD et à moi, à JULIE DEPARDIEU. « En plus jolie », disent les copines… JULIE et BAPTISTE sont inoubliables.

Il faut qu’ils admettent que nous sommes une troupe. Que nous jouons demain soir. Pour gagner notre vie. Que rien de ce qui a lieu ici ne se jette, que tout est gardé. Je garde tout, je garde le couple JULIE et BAPTISTE. Nous jouons pour le public ; en attendant le public, nous allons filmer. Cette troupe, je la garde. C’est ma nouvelle troupe. Elle est la plus intéressante des troupes que j’aie jamais eue. Et, en plus, c’est vrai. Elle est nombreuse. Elle est intéressante car je ne suis pas seul à la diriger. 

Tant de richesse, tant de sagesse... Où sont-ils dans les caravanes ? Certains dorment par deux. J’aimerais dormir avec tous.

On rêve d’une langue légère. Une langue qui s’appellerait « facilité ». « Traversée des frontières ». Une langue qui pourrait dire aussi facilement que le dire tout ce qu’on peut vouloir dire ou partager.
Le petit bruit que fait l’ordinateur quand on écrit bien. Le calme des touches qui occupent les dix doigts.
L’amour, c’est de penser à BAPTISTE.

L’amour serait une langue inaudible – comme l’oiseau tout à l’heure, lui, invisible. Il participait de la grande forêt.
Le projet était de travailler sur le couple FALK-ARNAUD et, franchement, ça le fait encore. Chaque fois qu’on entend du FALK RICHTER, on entend l’histoire d’ARNAUD et de FALK (qui se sont séparés). « FAIS TES BAGAGES ET RESTE. »
ARNAUD raconte qu’une fois, il avait dit à FALK que c’était fini et FALK avait dit : « NON. »
C’est une histoire que FALK a déjà racontée – ou maintenant – dans la grande forêt.
La grande forêt, c’est SHAKESPEARE et c’est l’hiver. Bon, le génie, que disait-il (WITTGENSTEIN) ? il chante comme les oiseaux.

Vous n’avez pas à écrire des romans, vous avez à écrire du théâtre. C’est « étoffe des songes ».

Les filles m’ont caressé les fesses. Longuement. Je ne sais plus lesquelles. Sans doute CHRISTINE et SARAH. Les gens ne savent pas depuis combien de temps on ne m’a pas touché.
Je touche parce qu’on ne me touche pas. Mais si on me touchait ? JE SUIS VIVANT.

Dormez, bons génies dans la caravane. C’est la forêt des songes.
Le brouillard enveloppe la lune et son miroir. L’éclair est continu, la nuit est comme le jour. Il pleut des jours. Rigoles de jours. Les caravanes sont des torches, flambent comme l’eau. Les animaux sont pétrifiés.

Le tonnerre me traverse comme une onde en plein cœur – protégez-moi du monde, mes esprits, mes odeurs – mes garçons – et mes filles ! Si BAPTISTE est bisexuel, moi aussi !

Bois sacré. Bizarreries… vraies. Quelqu’un viendrait ouvrir ma porte et me baiserait.
On approche, on cogne, on me salue… C’est… 
lui…

« Mastering me God ! giver of breath and bread. »

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« The World as Will and Idea »



la caravane des apparences
tout cet entier mur du silence
où ne s’accroche ni ne meurt

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Un chagrin de passage



« – C’est quoi être intelligent, pour toi ?
– Je ne sais pas… Peut-être avoir sur une question le plus grand nombre de point de vue possibles… et en changer… et apprendre… »

On ne peut pas se contenter du peu qu’on a. Une fois admis ça, il faut tout s’offrir.



« Pourquoi raconter le livre qu’on a écrit ? Pis, pourquoi commenter, le paraphraser ? Aussitôt publié, un roman appartient à ses lecteurs. Qu’ils lisent ce qu’ils veulent. Et tant pis pour les malentendus. » 

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