Tuesday, June 03, 2025

L es Rideaux

 

J’avais rencontré Raphaëlle, je ne me souvenais pas de son prénom, je ne me souvenais que de son nom, qu’elle s’appelait Rousseau, comme Jean-Jacques. C’est ce que je disais quand je parlais d’elle à Legrand : elle s’appelle Rousseau. Legrand me disait qu’il connaissait un mec qui s’appelait Jean-Jacques Rousseau qui avait changé de nom pour devenir acteur. Je trouvais que c’était une erreur, s’appeler Jean-Jacques Rousseau, pour un acteur, c’est parfait. Jean-Jacques Rousseau disait que rien ne le rendait plus heureux que de voir les gens contents. « On a besoin de bisous, de câlins » disait BFMTV. Je répétais la phrase à Legrand d’un air bien appuyé. On entendait encore : « Y a du câlin dans l’air. » « Les Parisiens n’ont pas du tout / mais pas du tout / envie / d’aller / se coucher. » On traînait encore dans le quartier, dans la chaude soirée. Legrand m’amenait dans son rade favori pour un rhum arrangé, je buvais avec lui, j’étais heureuse, on parlait avec des Arabes, des Kabyles. Ali disait à Legrand parlant de moi : « ta copine ». Ça me comblait. En rentrant, je faisais une scène à Legrand parce qu’il se retournait sur une collègue : « Alors, dès que ça s’épile les jambes, il n’en faut pas plus pour te faire grimper aux rideaux, toi… »


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