Sunday, December 08, 2013

« L'abbé Haranger a raconté que Watteau était à demi conscient et muet durant ses derniers jours, peignant en l'air des figures imaginaires. »

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F ête de l’isolement


Je lis un article sur Serge Bogousslavsky, le père d’Axel, qui avait volé L’Indifférent au Louvre en 1939 et l’avait restitué ensuite, mais très abîmé (il avait prétendu avoir voulu le restaurer) (et était quand même allé en prison 2 ou 4 ans, les versions divergent). J’avais lu sur les parents aussi, l’histoire d’Helen et de Franz et de Pierre (Henri-Pierre Roché) et aussi de leur fils Stéphane Hessel. J’avais déploré qu’Helen, dont j’avais lu le journal si merveilleux du temps de sa splendeur (son histoire avec Pierre), ait terminé avec lui dans un horrible conflit. Tout ça, je le lisais à partir d’Internet et de Wikipédia. J’avais écouté François Couperin dont les titres des pièces intriguaient. J’avais écouté Les Ombres errantes. J’avais appris que la tonalité en ut mineur avec laquelle elle était faite était pour « les plaintes et les sujets lamentables ». J’avais repensé que Johannes Vermeer était le contemporain presque exact de Baruch Spinoza. Je ne voulais plus jamais mourir. Je ne savais pas où j’étais ; personne ne le savait pour moi. Je pars demain pour la Bretagne.

Q ue s'est-il passé dans ce taxi ?





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M añana viajo



La Que Miente Cuando Besa


« Yo Soy Esa

Yo era luz del alba, espuma del río, (l'écume)
Candelita de oro puesta en un arta;
Yo era muchas cosas que ya se han perdido
En los arenales de mi volunta. (bancs de sable)
Y ahora soy lo mismo que un perro sin amo,
Que ventea er sitio donde va a dormir…
Si alguien me pregunta que como me llamo,
Me encojo de hombros y contesto así:

Yo soy... esa...
Esa oscura clavellina
Que va de esquina en esquina
Vorviendo atrás la cabesa.
Lo mismo me llaman Carmen,
Que Lolita que Pilar;
Con lo que quieran llamarme
Me tengo que conforma.
Soy la que no tiene nombre,
La que a nadie le interesa,
La perdición de los hombres,
La que miente cuando besa.
Ya...lo sabe... Yo soy... esa...

Un mocito bueno, borracho de luna,
Pudo ser la tabla de mi sarvacion;
« como a ti te quiero, no quise a ninguna;
te ofrezco la rosa de mi corazón »
Y yo que mintiendo me gano la vida
Me sentí orgullosa der cariño aque
Y para pagarle lo que me quería,
Con cuatro palabras lo desengañé.

Yo soy...esa...
Esa oscura clavellina
Que va de esquina en esquina
Vorviendo atrás la cabesa.
Lo mismo me llaman Carmen,
Que Lolita que Pila;
Con lo que quieran llamarme
Me tengo que conforma.
Soy la que no tiene nombre,
La que a nadie le interesa,
La perdición de los hombres,
La que miente cuando besa.
Ya...lo sabe... Yo soy... esa... »

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N TP


« Je me souviens d’ailleurs qu’il m’avait raconté que sur les scénarios de Robert Mitchum, qui était son acteur préféré, il y avait souvent marqué « NTP » (« nothing to play »). »

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J e n'arrête pas de voir mes amis dans des films porno, ici Boris D'Ambly


Sleepless Lover, me dit mon cœur
Cinder & smoke, me dit Marc

M arion



B lanches colombes bleues à crête rouge


…l’artifi-ciel, de la verroterie la plus absolue, de la condition humaine, c’est-à-dire faite de l’oubli et de l’imagination de toutes les conditions, de la pierre et de la vie, de l’abeille et de la truie, de la trompe et de la griffe, de l’enfance et de l’amour, de la joie et de la perte… Splendeur que la musique et les paillettes puissent transporter (si fort) ça ! Berce tes longs cheveux… Nous sommes dans un train… qui traverse toutes les Russies, tous les Afriques… — Le rose vous sied si bien… le vert de l’orgie aussi… ...tombeau massif et vivant… Le plus grand artiste vivant ! le Lady Gaga ! Tout Versailles raconté aux enfants. Je veux vivre en grand, je veux vivre et mourir en grand avec François Chaignaud : je suis redevenu un fan… Il explose l’Espace qu’il a cerclé, amadoué (l’Espace est d’accord), Espace changeant, plastique, transformant (souriant) (souriant aux oiseaux, aux papillons), Espace amical et intelligent, Espace nous contenant, nous se sommes rien sans notre mère : l’Espace. Voilà pourquoi je voudrais être programmateur : pour voir des choses comme ça et aller dans la loge et dire : « Je vous veux pour 9 semaines (ou 9 mois) (ou 3 ans) à Bilbao, Bamako, Macao… je vous veux jusqu’à l’épuisement de tous les spectateurs de notre ville. » Ça va d’avoir un talent inouï, encore faut-il savoir quoi en faire… Le vôtre sera de l’aimer. (Encore aujourd’hui à 14h, 16h, 18h, 20h.)

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C e solo


Marion n’en revenait pas. Dans la journée, elle avait entendue, à la radio, que la guitare de Bob Dylan avait été adjugée à 900 000 € (ou $, je ne sais plus) et elle s’était demandée qui diable pouvait avoir le profil de mettre 900 000 € dans une guitare. Et, là, je l’avais amenée aux pieds de la Tour Eiffel et le maître de maison, avocat d’affaires, mais aussi musicien (comme elle) l’entretenait de ses passions. Iron & Wine… Alors, elle avait dit qu’elle avait entendu dans la journée que la guitare de Bob Dylan avait été adjugée à 900 000 € (ou $, je ne sais plus) et qu’elle s’était demandée qui diable pouvait avoir le profil de mettre 900 000 € dans une guitare et l’homme avait répliqué, piqué, vexé peut-être de cet échec : « J’ai failli l’acquérir. » Donc elle avait sa réponse. Elle voyait le genre. En chair et en os. Elle ne comprenait toujours pas, mais, enfin, elle touchait le mystère. Elle ne pouvait pas être plus près. Elle pouvait poser des questions. Elle m’avait pris à part, sur le balcon, pour me raconter ça. C’était une fête comme on aimait, au bord de Paris, en fait, au cœur, mais, pour nous, au bord, où l’on pouvait rencontrer des gens de tout genre, tous passionnants. J’avais l’habitude de prendre une douche quand j’allais à ces fêtes. Là, j’avais même pris un bain. Marion avait beaucoup dansé et s’était enthousiasmée pour tout. Elle croyait à l’ « étoile », elle croyait aux rencontres, donc, là, elle avait maintenant plein de projets (extraordinaires), mais, quand même, dans le taxi qui nous ramenait vers l’Est de Paris, elle revenait à ce spectacle qui nous était comme « tombé du ciel » et qui avait ouvert la soirée (François Chaignaud m’avait soudain, juste au dernier moment, libéré 2 places à 22h pour la dernière séance de son solo (qu’il jouait 4 fois par jour au Couvent des Récollets)). Elle se demandait quand même pourquoi ça avait été si exceptionnel. Elle voyait les éléments, les inspirations, la chose se faire… mais elle ne comprenait pas, même en l’ayant sous les yeux, même en pouvant le toucher avec la main, pourquoi l’effet était si grand, si pharamineux, si définitif, si inexplicable. Je lui disais que c’était justement ça, que l’effet était si grand, si pharamineux, si définitif, si inexplicable parce qu’il touchait au mystère, justement, oui, et qu’on ne pouvait sans doute rien en dire de vraiment sérieux, que c’était ça, la force de ce solo.

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B ouquet breton


« Regardez ! Là-bas, au ras de la crête… Ne dirait-on pas une tête qui apparaît… »
Aujourd’hui, oui, j’ai tué des crevettes.
J’explique (mais qu’y a-t-il à expliquer ?) : au marché, aujourd’hui, on vendait des bouquets vivants — je voulais être loin de Paris — et je n’avais que ma fatigue pour voyager…
J’ai admiré la construction de la vie chez les crevettes, leur manière de mettre leur corps en détente pour riper, leur force, leur muscle et leur prison. Et leurs petites pattes aussi, j’ai admirées. J’ai admiré qu’elles soient vivantes et en pleine forme (pour certaines…) Mais je n’ai pas imaginé leurs sentiments. Leur souffrance, leur inquiétude, leur sentiment d’abandon et leur espoir, leur croyance. Quand le bourreau sait quelle est la fin, pourquoi s’attarderait-il ? J’ai fait bouillir un fond d’eau dans une casserole et je les ai jetées dedans. Et, là aussi, j’ai admiré la vitesse de l’action de l’eau bouillante sur leur mort. Ça a été fini casi immédiatement. La belle couleur rose est apparue, la splendide couleur… Nature morte… J’ai dégusté la mort dans l’âme… mais il faut de temps en temps se rendre compte des choses…

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