Friday, November 28, 2014

A nimalisme

E léments de com' (3)


« Imaginez que Charles Baudelaire ait réussi son suicide à vingt-quatre ans. » (Michel Houellebecq)

« C’est le regardeur qui fait le tableau. » (Marcel Duchamp)

Comme promis, c’est un spectacle sur Michel Houellebecq, à partir des textes poétiques de Michel Houellebecq — mais sans une ligne de Michel Houellebecq. Comme promis, c’est avec l’acteur-chanteur-travesti Jonathan Capdevielle — mais sans Jonathan Capdevielle. A quoi bon ? A quoi bon ? Vous pouvez lire et voir du Michel Houellebecq partout en ouvrant le robinet de la télé et presque de la même manière du Jonathan Capdevielle. Et, Jonathan Capdevielle, entre nous, n’avait rien à voir, mais rien du tout avec l’aspect des choses. A part ses initiales, JC, qui rappellent celles de Jésus-Christ. Car ça se passe à Noël. Ça se passe à Noël parce que Jonathan Capdevielle n’était pas libre à un autre moment. Et donc dans la petite salle à la place de la moyenne parce qu’il ne restait plus que cette salle de libre à cette période de comédies musicales et de spectacles pour enfants au théâtre du Rond-Point-des-Champs-Elysées. Spectacles avec « Noël » dans le titre, que j’aurais personnellement ADORE monter. Mais le temps de liberté de Jonathan Capdevielle, sans lui, ne me permet pas de les construire, ces comédies musicales pour enfants grands et petits. En une semaine de répétitions, je n’y arriverai pas. Reste quoi ? Vous et moi ? Le noir total. La condition (la seule) que j’avais posée comme préalable à mon acceptation de ce projet de programmateurs… Voilà donc comme il faut prévenir le public : c’est dans le noir total. Interdit donc aux claustrophobes (la salle est minuscule) et surtout aux nyctophobes, aux kénophobes, aux scotophobes, aux lygophobes ou aux achluophobes (tous ceux-là concernés). Spectacle totalement cryptique (si on y arrive), clandestin (si on y arrive) au cœur intense de la société de consommation, presque, au bord, du « triangle d’or ».

Wikipédia : La peur du noir est une peur répandue chez les enfants et, à un niveau spécifique, chez les adultes. La peur du noir n'est habituellement pas une peur du noir en lui-même, mais une peur de dangers possibles ou imaginés cachés par le noir, ou encore une peur d'être aveugle. Un certain degré de peur du noir est naturellement observé, spécialement lors de la phase du développement chez l'enfant à partir de l'âge de 2 ans …

Nota bene : Johnny Hallyday, l’homme aux 3 y, reprend le titre Rester vivant (déjà pompé à Michel Houellebecq) pour sa tournée 2015/2016 !

YNG




Ce que je fais : récolter des gestes de tendresse. Là, dans le noir de Noël, je dirai du très noir, du très vide, du très nu, du CHARLES BAUDELAIRE. Je m'appelle Yves-Noël et je nierai mon nom, je le ferai disparaître dans le vide (et le noir et le nu). A la place de ma présence de Jésus, le vieux disque usé du contre-vent. P'tite opération du Saint Esprit.

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L a Mort (2)


Photo Jocelyn Cottencin

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L a Mort


Photo Jocelyn Cottencin

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M a vie heureuse de vieillard


Il y a des avantages à la maladie, c’est indéniable. Comme on a 100 ans, on devient moins arrogant et tout le monde est plus gentil avec vous. L’équipe réunie par Jocelyn est tellement cool, faut dire, ils ont presque réussi à me soigner. Mais non. En rentrant, j’ai repris le chemin du labo d’analyses. En plus de l’arthrose douloureuse, il y a peut-être un problème à la thyroïde, les tests sont mauvais. Je ne connais pas la thyroïde, je vais sur Doctissimo et je recopie car c’est tout à fait mes symptômes (même si c’est au féminin). « Fatiguée, épuisée, vannée, vous avez tout le temps envie de dormir, surtout dans la journée. Vous vous sentez déprimée et votre humeur est instable avec plus de bas que des hauts. Vous souffrez fréquemment de trous de mémoire, de difficultés à penser et à vous concentrer, parfois votre parole devient même difficile. Votre peau est sèche, froide, épaisse et écailleuse, vos cheveux tombent et vos ongles cassent facilement. Vous grossissez sans raisons apparentes, vous êtes gonflée et constipée, et vous avez toujours froid. Votre rythme cardiaque est plutôt ralenti. » Dans mon horoscope, lu par Ondine la sorcière, à Rennes, il y a : « Il faut arrêter de danser d’un pied sur l’autre ». Mais, enfin, ça ! pour une fois que j’ai l’occasion de danser ! (trop rare). Avec ça, il faut que je prépare un spectacle pour tout de suite. J’ai rencontré tout à l’heure (devant le labo et encore avec ma valise) Pierre Notte avec son copain qui, comme je me souvenais pas de lui, m’a dit qu’il s’appelait Catherine, mais c’est pas vrai parce que Pierre m’a dit que lui s’appelait Françoise. Françoise m’a donc suggéré de mettre un magnéto à ma place dans mon spectacle dans le noir pour venir voir le leur aussi au Rond-Point aux mêmes dates. Je lui ai confirmé que je manœuvrais dans ce sens. Le spectacle d’Avignon est impossible à refaire au Rond-Point et, de toute façon, je n’en aurai pas la force. Mes moyens sont devenus si limités. On dirait qu’il y a une attente. J’imagine alors une attente pour me virer définitivement de la fête ! On le savait bien que j’étais qu’une baudruche... Tous les pièges sont tendus (depuis le début) sur cette affaire. Et, maintenant, il y a des affiches partout dans le métro avec ma tête de one man show. Noir total et du Baudelaire sinistre et impossible de déconner. Pauvre public ! Et la poésie là-dedans ? Et à Noël !

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