Thursday, December 29, 2016

J udas


« Bref, cette histoire de Judas, le baiser le plus célèbre de l’histoire, m’avait irrité à l’époque. Pas à cause d’un quelconque patriotisme juif, mais parce que je trouvais qu’elle était difficile à croire. A une époque où Google n’existait pas, j’ai épluché tous les livres que j’avais sous la main pour savoir ce que représentaient ces trente deniers d’argent, prix de sa soi-disant trahison. A l’époque de Jésus, c’était la somme qu’il fallait débourser pour acheter un esclave. 600 euros dans notre monnaie actuelle. Un montant pas très important, d’autant que, si l’on se fie aux sources chrétiennes, Judas était un homme riche, ce n’était pas un pauvre pêcheur de Galilée. Il avait des serviteurs, des esclaves. Pourquoi aurait-il trahi Jésus après l’avoir suivi partout pour une somme aussi modique ? Et, s’il était si corrompu, pourquoi se serait-il pendu, après la crucifixion ? Une autre question me taraudait. Pourquoi l’aurait-on payé, ne serait-ce que cinq centimes, pour identifier un homme dont tout Jérusalem savait à quoi il ressemblait ? Jésus n’a jamais nié être Jésus. Quand on est venu l’arrêter, il n’a jamais dit : « Je ne suis pas Jésus, je suis Berlusconi ! ». »

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L e Miroir


« Que celui qui le désire se regarde dans mes films comme dans un miroir, et il s'y verra. »

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C ouple



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R appelons-nous le temps où écrit Sénèque


« Rappelons-nous le temps où écrit Sénèque. Nul n'était sûr du lendemain : le caprice de César, la haine d'un affranchi, la rancune d'une femme pouvaient être chaque jour un arrêt d'exil, de confiscation, de mort. Un danger incessant menaçait tout homme qui était, avait été ou pouvait être quelqu'un d'influent. Il fallait donc s'attendre à tout. On voyait des riches qui s'exerçaient de temps en temps à vivre misérablement ; ils quittaient leurs palais, allaient s'installer dans des galetas, couchaient sur un grabat, se nourrissaient des plus vils aliments, se préparaient enfin à ne plus posséder cette opulence qui pouvait chaque jour leur être ravie. Lui-même avait essayé de se dépouiller de ces biens que lui avait imposés Néron, sentant bien qu'ils seraient plus tard une des causes de sa perte. D'où l'éloquence dans ses mots :
« Ah ! que ne peuvent-ils consulter les riches, ceux qui désirent la richesse ? » »

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L 'Homme de cœur se fera Dieu


Un garçon suicidaire s’est tué, un de plus, je ne l’avais pas vu depuis des années et, la dernière fois, il servait chez Jeannette (c’est le prénom de ma mère), il m’avait engueulé, très noir, très hargneux. En deux-trois jours quatre personnes ont pris contact avec moi pour m’annoncer la triste nouvelle (sans compter les habituelles annonces FaceBook) sans que je comprenne pourquoi je devais, moi, être particulièrement sensible à cette information, pourquoi même on m’entourait de prévenances pour me la donner. J’avais essayé d’aider Elie, il y a longtemps ; par exemple, en l’envoyant voir un psy. J’avais aussi regarder un solo qu’il avait présenté dans un petit lieu. Certaines parties étaient très bien. De l’extérieur, c’était facile de distinguer le bon du mauvais, ils étaient si séparés. Mais, pour lui, non, il ne pouvait pas les séparer. Je crois que le psy l’a foutu à la porte au bout de quelques séances. Parfois, on ne peut rien faire. Suicide. Mais ce n’est pas pour cela qu’on me demande si je vais à l’enterrement (dans le Limousin). Non, je réalise, ce soir, que je fais tellement croire que j’ai des amants, une vie sexuelle un peu rock, un peu tragique... qu’on doit s'imaginer que nous l’étions.