Tuesday, October 25, 2022

T enir sur ses pattes


Le problème que je rencontre avec l’actualité qui nous submerge, c’est de parler de sujets dont je n’ai aucune maîtrise. C’est dans l’air du temps, tout le monde sait de quoi il s’agit, mais je n’ai aucune raison d’y ajouter mon grain de sel. Pourquoi moi ? Enfin, je… je ne vais pas beugler avec les veaux, faut arrêter de prendre l’avion, à bas les riches, à bas les mecs, à bas les Blancs, j’en passe et des meilleures, le fait est que je n’y connais pas grand chose, enfin, pas plus que vous, certainement même un peu moins. Bon, je lis les journaux, quoi. 


Bon, mais, par ailleurs, je suis acteur — et, un acteur, eh bien, ce qui le caractérise, c’est qu’il dit les mots des autres. Parfois, les mots des autres : des génies de l’humanité — et ça le rend pas moins con, curieusement. C’est un paradoxe. C’était mon professeur qui le faisait remarquer : les acteurs prononcent les plus beaux textes de l'humanité et curieusement leur vie n’en est pas changée. Pas changée du tout… Ben, non. Ils deviennent pas des saints, les acteurs, ils continuent à faire les acteurs. Ne faites jamais confiance à un acteur ! Un acteur on ne peut le croire que quand il joue. Pour le reste, c’est une planche pourrie. Il ne sait faire que ça : jouer, mentir, tricher, pas vivre. Enfin, bon, je ne vais pas accabler les acteurs... — là, c’est un sujet que je connais un peu… C’est merveilleux, ça peut être merveilleux, les acteurs, mais, enfin, moi, quand je faisais des spectacles, je préférais de loin travailler avec des danseurs, des chanteurs, des circassiens. Ça peut être con aussi, mais, enfin, ceux-là, au moins, ils doivent  tenir sur leurs pattes

Labels:

L ’immeuble d’à côté


« La raison d’être fondamentale de la littérature romanesque, c’est que l’homme a en général un cerveau beaucoup trop compliqué, beaucoup trop riche pour l’existence qu’il est appelé à mener. La fiction, pour lui, n’est pas seulement un plaisir ; c’est un besoin. Il a besoin d’autres vies, différentes de la sienne, simplement parce que la sienne ne lui suffit pas. Ces autres vies n’ont pas forcément besoin d’être intéressantes ; elles peuvent être parfaitement mornes. Elles peuvent comporter beaucoup d’événements, de grande ampleur ; elles peuvent n’en comporter aucun. Elles n’ont pas forcément besoin d’être exotiques ; elles peuvent se dérouler il y a cinq siècles, dans un continent différent ; elles peuvent se dérouler dans l’immeuble d’à côté. La seule chose importante, c’est qu’elles soient autres. »

Labels:

« On n’a rien payé et on n’a droit à rien, alors tout est un cadeau. »

Labels: