Tuesday, May 12, 2020

N oirmoutier, 11 mai (saints de glace)



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C omme un autre rêve


Vous avez vu La Fille du 14 juillet (de Antonin Peretjatko) ? Enfin un film français que j’aime ! J’exagère, depuis, hier soir, j’en ai vu un nouveau, Après vous, de Pierre Salvadori, avec Sandrine Kiberlain excessivement belle. Mais enfin, La Fille du 14 juillet, c’est impec ! Je l’ai vu dimanche soir, pour fêter la fin du confinement chez mes petits voisins adorables qui ont un vidéo-projecteur. En y allant, d'ailleurs, j’ai vu le premier hérisson écrasé sur la route depuis deux mois, j’aurais été capable de tuer le chauffard (que j’imagine mâle blanc hétéro de plus de 50 ans, bref le parfait salaud) et j’ai pleuré de rage parce que m'est apparu si clairement que le monde d’avant avait recommencé comme l’avait prophétisé Michel Houellebecq : « en un peu pire ». Mais, bref, parmi toutes les beautés de la Fille du 14 juillet, il y a des scènes de Tchekhov dans la neige. Il y a Vimala Pons qui dit à un moment : « Oh, Tchekhov, la neige... » (Tchekhov la neige est exactement un autre titre de J’ai menti) et elle se met à rêver de rencontrer celui dont elle est amoureuse dans des scènes de luge dans une forêt, elle et lui en personnages tchekhoviens (à un moment le garçon dit qu’il arrête la luge, parce qu’il y a le choléra au village, il faut qu’il y aille). Bon, c’était juste un petit coucou. Valentin m’a dit que vous envisagiez de vous retrouver physiquement le 2 juin, quelle bonne nouvelle !  
Yves-Noël

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T out Paris t’attend


Ça, c’est gentil ! Je vais mettre des paillettes alors…
Je viens de prendre un billet pour rentrer ce soir : Sté et Sylvie donnent un dîner, ça a permis le coup de fouet pour y arriver, mais je suis mort de peur — de la gestapo, du virus, de l’ambiance à Paris, du retour à notre vie misérable (à tous) — dimanche dernier soir du confinement un hérisson écrasé sur la route, j’ai eu envie de tuer ! Cela dit, hier, j’ai encore vu un bel oiseau, un geai des chênes dans le bois de la Chaise (contrepèterie) à Noirmoutier, il est venu demander à manger au moment où on pique-niquait, mes petits voisins et moi, un oiseau très bien, très bien élevé et tout...
YN



C’est chouette que vous vous retrouviez le 2 juin !
Moi, j’ai réussi à prendre un billet pour Paris pour tout à l’heure, mais je suis dans la terreur et j’espère pouvoir m’en sortir très vite et revenir à Nantes. Nantes-Rennes, c’est dans les 100 km, ça nous reliera ! La seule chose qui me plaise, c’est ce « à vol d’oiseau » de la consigne. J’aime bien les oiseaux…  J’en ai vu un beau hier, un geai des chênes (à Noirmoutier). Le seul espoir qu’on puisse avoir pour la suite ne peut être que personnel — la société, très nihiliste, ne peut aller que de mal en pis, trop fascinée par sa propre destruction, mais au niveau personnel, j’ai, moi aussi, je l’avoue, un peu d’espoir. Par exemple, je me dis que je pourrais me sauver de Paris à pied, si j’y suis assigné, que les flics sont plus faciles à éviter sur les petites routes… Mais ce changement que je rêve dans ma vie (je suis déjà bien vieux) n’est pas facile. Un palefrenier (un ancien amant de la coiffeuse) m’a invité à venir l’aider au centre équestre tous les matins de cette semaine, c'était l’occasion de commencer ma formation à la reconversion (un métier en rapport avec les animaux ou/et les plantes), mais, non, je renfile mes paillettes et me rends à Paris parce qu’un diner en ville m’y attend (certes d’amis très chers).
Toi aussi, tu es un ami très cher, 
Yves-Noël

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