Friday, April 02, 2010

Je viens de tuer le père de mon Ophélie. Ça veut dire que je peux plus la draguer ?





















Photos Marc Domage. Audrey Bonnet (et Robin Causse, Thomas Scimeca) dans Hamlet.

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Monsieur Frankenstein

Ecoutez, c'est juste pour parler, je ferais mieux de réviser mon texte (pour mon rôle), mais, bon, mes lecteurs savent que quand je parle ici, c'est plus par paresse de faire autre chose de plus efficace, par souci de distraction, disons, même si cette distraction est aussi un retour sur soi (donc une distraction) - oui, alors, j'ai oublié pourquoi je frappe les petites touches, ah oui, un peu de pub pour le luxe (je ne rechigne à rien) : donc, je vais prendre beaucoup le train jusqu'à fin mai entre Bruxelles et Paris alors j'achète les billets à l'avance, c'est tellement cher, et, là, les promotions faisaient que la première classe était plus abordable que la seconde, aujourd'hui, ce matin. Eh bien, c'est le luxe ! Wifi, fauteuil large de velours rouge, journaux, boissons, collation (rien à payer), une charmante hôtesse qui ne s'occupe que de notre ouagon (elle me fait penser à Zouc, une Zouc toute fraîche, douée d'un accent belge (peut-être pas celui de Bruxelles). C'est dingue la vie harmonieuse ! Vive le Nord ! Vive la vie ! Vive les cadeaux ! (Maintenant elle nous offre des œufs : c'est Pâques, prenez des œufs !) Oh, on arrive déjà... Dommage, je n'ai pas retenu l'option taxi à l'arrivée avec mon nom sur un carton...

Si, bien sûr, je change la fin :
Dans l'euphorie de l'invention du luxe, j'ai aussi retenu l'option réservation de taxi et j'ai donné le nom de Frankenstein, juste pour voir à l'arrivée un chauffeur m'accueillir avec, sérieusement, ce nom-là...

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Belle de jour (en Thalys première classe)

"Les vitrines d'émeraude ou de rubis sont baptisées Tristesse ou Isolement (...)"

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trop de drames, trop de draps froissés, de
conjoints
blessés



courir le monde et la mort même



Pierre, il serait temps, peut-être, que j'aille
explorer
ce qu'il devient



heureusement l'Etoile se charge de la nudité



maint beaux matins... l'éventail des plaisirs,
c'est pas fini

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Les Voyeurs

Objet : C'était pour les cochons !
De : yvesnoelgenod@wanadoo.fr
Date : 3 avril 2010 01:26:48 HAEC
À : fourcadeclic@wanadoo.fr




Oui, alors, bien sûr, je transmets à Kataline...
Et, oui, ça arrive de ne pas aimer mes spectacles - c'est tout à fait normal, je suis juste désolé que ce soit tombé sur vous ! - et merci de me le dire si simplement. J'essaie (je ne peux pas faire autrement) de changer de public à chaque fois - et rares - ça arrive quand même, mais c'est rare - les personnes qui suivent les métamorphoses en les aimant toutes. La sensibilité, pour moi, est ressentie si diverse que quand j'ai l'impression d'en avoir touché un bout, travail bien fait, j'essaie la fois d'après d'en toucher un tout autre bout. Comme je passe toujours dans le même genre de salle et de festival, je suis certes limité dans l'embrassement. Mais, enfin, je fais, avec les moyens miniatures qui sont les miens, comme le tour de la planète show-biz.
J'ai du mal à savoir ce que je pense, moi, de ce spectacle (sauf la fin - après la fin de mon texte - que j'ai pu admirer librement - et que j'adore -, le bébé, le calme des animaux, la fin du "spectacle") y étant s'y impliqué par ce texte difficile - et aussi parce qu'il s'agit d'une collaboration (avec Kataline) grâce à laquelle - je le vois comme ça - j'ai résisté à amener les acteurs complètement dans mon domaine et dans sa précision. Une expérience pour accepter ce qui n'est pas complètement "moi".
J'ai été très touché que beaucoup de gens m'expriment leur bouleversement (leurs larmes !), mais je comprends très bien que pour d'autres - ce ne soit pas leur tasse de thé - cela fait partie de l'expérience - ça ne pourrait pas être autrement : imaginez une salle entière en larmes, ce serait affreux !

Cela dit, j'imagine aisément que les références à Baudelaire et à Rousseau aient pu sembler bien insupportablement naïves à un poète de votre acabit ! Et, pour ça, j'ai honte ! J'ai eu honte aussi de vous voir assis au premier rang, c'est à dire, à Vanves, au rang réservé aux voyeurs (je ne sais pas si vous avez remarqué), particularité de ce théâtre qui, montrant presque systématiquement des danseurs dénudés, attire ce genre de personnages à l'ancienne. Ce sont eux, bien sûr, que le titre désigne.
Pour ça (ou pour tout autre chose), désolé, cher Dominique Fourcade



Yves-Noël






Cher Yves-Noël

Je trouve votre mail à l'instant, qui m'a beaucoup touché. Je pars demain matin une semaine pour Chicago et ai peu de temps pour vous répondre. Amusé de m'être trouvé parmi les voyeurs, moi qui déteste la nudité en scène, alors que toute ma vie j'ai contemplé, regardé, et pourquoi pas en voyeur d'ailleurs, mais en voyeur déclaré et à découvert, j'ai contemplé, dis-je, éperdument, des corps nus de femmes avec une passion inextinguible mais dans une chambre - une chambre pas pour le secret mais pour l'échange et l'aventure-improvisation immense privée.

Je ne savais pas du tout qu'à Vanves, où je suis allé en tout trois fois, c'était à ce point systématique, les danseurs dénudés, ni non plus que ça allait se produire ce soir-là, moi qui trouve que c'est un obstacle à la danse et au théâtre et au théâtre dansé, la nudité - j'étais donc, nous étions, à tout point de vue, le plus mal placé du monde, et en plus beaucoup trop bas - dire que je me suis jeté sur ces places parce que j'avais mal à une jambe et pouvais ainsi l'étendre. La prochaine fois je saurai et me précipiterai au dernier rang.

Ceci dit j'ai mieux compris en lisant votre e-mail. Merci de tout coeur. Et en dépit de toute ça j'ai trouvé que Kataline avait une présence formidable, que j'avais déjà distinguée la première fois, le soir de l'hommage à Pina Bausch. S'il y avait une occasion la prochaine fois de la voir en scène pas nue, dites-le moi s'il vous plaît.

Parlons-nous mieux dès mon retour (samedi prochain).
bien à vous de tout coeur,
Citizen Do

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Le Réel fidèlement

(Belles de Thalys)



"Conscient de l'image de lui qu'avait créée dans le public le Weltschmerz de ses premiers poèmes, il désira prendre le contre-pied de cette image, notamment après son exil volontaire en Italie."

"Si un auteur devait être fort cohérent / Pourrait-il peindre le réel fidèlement ?"

"L'honnêteté de Byron est de celle qui échappent à la cohérence."

"Ce journal est un soulagement. Quand je suis fatigué -- et d'ordinaire je le suis -- voilà qu'il apparaît, et tout le reste disparaît. Mais je suis incapable de le relire ; -- et Dieu sait quelles contradictions il contient peut-être. Si je suis sincère envers moi-même (mais on se ment à soi-même , je le crains, plus qu'à n'importe qui d'autre), chaque page devrait démentir, réfuter et abjurer totalement la précédente."

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