Saturday, June 03, 2017

G enèse (7)


« mais c’est très vieux, comme le vieux serpent dans le vieux pommier, comme la langue qu’on parle. C'est dans la langue que dit je, quand elle passe par-dessus la tête des créatures visibles et ne daigne s'adresser qu'à Dieu. »

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R epérage pour un film de baise




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D ans l'azur, qui est du noir


J'ai oublié, cher Yves-Noël, de joindre à mon dernier message le lien vers un entretien d'Yves Bonnefoy au Monde à propos de Shakespeare où il dit qu'il faudrait jouer Shakespeare dans le noir.
« Comment ce travail sur la matière même du texte, sur les mots, les vers, le rythme, le souffle, vous a-t-il mené à la conviction que c’est la poésie — et la poésie comme « parole de vérité », comme saisissement du monde — qui est au cœur du projet théâtral de Shakespeare ?
« Je l’avais eue, cette conviction, dès ma première rencontre de ces grands textes qui avait été, plus ou moins, une écoute comme je viens de dire que ce doit être, même quand on assiste à des représentations – comme on dit – d’Hamlet, de Macbeth. Si bien, croyez-moi, que je trouverais on ne peut plus naturel qu’une obscurité totale enveloppe scène et salle : on ne verrait rien mais on entendrait, on percevrait mieux dans le noir la respiration des mots dans le texte. »
[…]
« Si j’étais un metteur en scène de Shakespeare, je ne m’intéresserais guère aux façons dont il me faudrait meubler  les planches, mais j’aurais envie de transporter l’œuvre, avec ses acteurs, ses événements, dans des foules sous la pluie ou dans des montagnes, lieux  où sa parole étouffée par les bruits, emportée par les vents, n’en serait que plus audible, en sa profondeur. Je parlais tout à l’heure d’un Hamlet joué dans le noir. Dont les spectateurs ne percevraient rien que les voix, dont les acteurs, même, ne se verraient pas du tout entre eux. C’était déjà cette idée d’une scène très élargie, car ce noir, c’est celui qui règne entre les étoiles, c’est ce non-être dont Hamlet ne cesse pas de faire l’objet de sa réflexion. »
Vous voyez que les grands esprits se rencontrent. « on ne verrait rien mais on entendrait, on percevrait mieux dans le noir la respiration des mots dans le texte. » C'est ce que vous avez fait pour Baudelaire, laisser les spectateurs ne percevoir que la voix dans le noir qui règne entre les étoiles, et pour Baudelaire, les étoiles ce serait encore trop, il aurait voulu qu'elles s'éteignent, comme dans Hopkins Forest.
À suivre
Amitiés
Jean-Paul

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S cripture


Titre pour un livre de poèmes : 
L’Ecriture du bleu 

Ou : 
L’Ecriture du bleu pendant la pluie

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M ais ne crains rien


« Tu deviendras aveugle. Mais ne crains rien, c’est comme la longue fin d’un très beau soir d’été. »

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Dans « Libé » aujourd’hui, ils parlent d’une BD (porno) sur le thème d’Adam & Eve qui s’appelle Jardin d’Eden, de Gilbert Hernandez, c’est peut-être une piste… (à condition que vous soyez majeur !) (Mais déjà vous vous appelez Jardin, c’est bon signe…)
YN

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J eanne Duval ou l’inlassable présence de ce que l’on appelle plus Dieu


J’ai vu un des meilleurs spectacles qu’on puisse imaginer (qu’on puisse rêver). Le spectacle durait trois heures, j’ai tout — tout — aimé, sauf les saluts, conventionnels alors que rien ne l’était dans le spectacle, il aurait mieux valu ne pas applaudir (le dernier mot du spectacle est « Dieu ») car tout y était, dans le spectacle : l’adoration du spectacle et sa détestation (etc.), l’adoration du vrai et sa détestation, l’adoration du faux et sa détestation (etc.), Adam & Eve, etc. Bref, spectacle sidérant dont je serais bien embarrassé de dire la moindre chose. Sauf une chose. Que je peux dire. Ce spectacle est signé Marion Duval, mais il ressemble aussi tout à fait à un spectacle de Marco Berrettini. Tous les deux sont sur scène. Ils sont excellents. Marco est un génie, nous avons grandi avec. Marion, je ne la connaissais pas. Eh bien, je peux dire ça : Michel Houellebecq explique (dans Soumission) que pour qu’un livre soit bon, ce n’est pas important qu’il soit bien ou mal écrit, que, ce qui compte, c’est que l’auteur ait réussi à s’y placer vivant à l’intérieur. Dans son livre. Vivant en entier. Complètement vivant. Comme Montaigne, Proust, Molière, etc., Rimbaud, Chateaubriand (etc.) Eh bien, on pourrait croire qu'avec le spectacle « vivant » ce soit plus évident, cette histoire de s'y placer vivant dedans, dans le mort en fait, eh bien, Marion Duval montre que ce n’est pas si simple d’être vivant dans un spectacle « vivant ». Parce que, elle, elle y arrive, elle, et on s’aperçoit, face à sa virtuosité et à son bonheur de vivre (à elle) — et à  son  honneur —, que c’est vraiment, vraiment rare, en fait, d’être vivant dans un spectacle vivant. Vivant complètement. Comme les bons livres. Exactement. Ce spectacle monumental s’est joué quatre fois au Centre culturel suisse et j’ai eu la chance d’y être invité (à la dernière minute) par un ami, Arnaud Guy (qu’il en soit béni), sinon je n’en aurais jamais eu l’idée. Pourtant, ce spectacle va changer ma vie. J’y ai rencontré au moins une femme vivante, au moins une femme vivante, au...

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