Tuesday, January 08, 2013

Sophie Cusset
Bonsoir Yves-Noël,
C'est Sophie l'assistante de Guillois sur Le Gros, la vache et le mainate
Petit message pour te signaler que le théâtre de Belleville a dû t'envoyer une invite pour mon spectacle Marilyn était chauve — cabaret de crise, voilà j'aimerais beaucoup que tu puisses venir voir ce travail, travail sur le rire, le burlesque que je défends avec mes collègues depuis 20 ans maintenant. Je te dis ça car je suis une lectrice assidue de ton blog et, grâce à tes écrits, j'ai découvert des spectacles mais pas que, des expos aussi, formidables, alors ça me ferait plaisir de t'avoir parmi nos spectateurs et d'avoir l'avis d'un vrai amoureux du théâtre. A bientôt,  
Sophie

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Le Blanc


« A mon avis la chose la plus belle de L’Education sentimentale, ce n’est pas une phrase, mais un blanc. Flaubert vient de décrire, de rapporter pendant de longues pages, les actions les plus menues de Frédéric Moreau. Frédéric voit un agent marcher avec son épée sur un insurgé qui tombe mort. « Et Frédéric, béant, reconnut Sénécal. » Ici un « blanc », un énorme « blanc » et, sans l’ombre d’une transition, soudain la mesure du temps devenant au lieu de quarts d’heures, des années, des décades (je reprends les derniers mots que j’ai cités pour montrer cet extraordinaire changement de vitesse, sans préparation) :

« Et Frédéric, béant, reconnut Sénécal.

Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, etc. Il revint.
Il fréquenta le monde, etc.
Vers la fin de l’année  1867 », etc. »

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