Sunday, August 24, 2014

Q uelques notes incomplètes


Dimanche 24.
Bonjour,
Je commence  à rentrer en contact avec les uns et les autres. Ceux qui sont sur Paris, je peux les rencontrer, c’est le mieux, je me fais tellement d’idées fausses sur les gens, c’est effrayant. Dernier exemple spectaculaire : Hadrien n’est pas du tout celui que j’imaginais, il est infiniment PIRE, Dieu soit loué ! Mais sinon, si nous sommes dans des villes différentes, par téléphone ou par Skype… et je note les pistes, les possibilités et les envies de travail… N’hésitez pas à me joindre. Je suis à Paris jusqu’au 30.

Equitation, monter à cheval : Tanguy, Hadrien, Benjamin…

Kung Fu, Judo, Aïkido, se battre : Tanguy, Hadrien

Musique : Clément (amplis transportables, flûtes, instrument africain genre Kora, clarinette, saxophone soprane, maîtrise de logiciels, bruitages, voix), Hadrien (chant, empathie avec la musique, piano), Benjamin (saxophone, accordéon), Antoine (rock, voix), Yacine ?, Charlotte (chant, batterie)

Marionnettes : Antoine, Yacine ?, Giulia ?

Gymnastique / hip hop / pointes : Charlotte

Danse, performance : Madeleine

Anglais (Shakespeare dans le texte ?) : Clément, Hadrien Yacine, Mathieu, Judith, Giulia (notions)

Italien : Hadrien (notions), Giulia

Espagnol : Mathieu (notions), Judith

Autres talents ?

Qui est manuel ? (faire des décors dans la nature, des costumes avec des feuillages, que sais-je ?)

Rapports aux animaux ? Amour et sacrifice ? d’animaux, d’agneau… (mais heureusement y en a pas à cette période, des agneaux…)

Masque mexicain (Clément)

Petites sources transportables (ampli à pile…) qui en a ?

Clément peut travailler sur ordi et planquer aussi des enceintes qui diffusent d’assez loin en surimpression de la nature. Augmenter le son réel peut provoquer des choses au plateau, mais en tout cas, se faire à l’image (bruit de lions dans la forêt des Ardennes…)

Inspirations, matières :

Hadrien : Gilles de Rais, Michel de Ghelderode (« Je me sens vraiment le contemporain de ces gens du Moyen Âge ou de la pré-Renaissance. Je sais d’eux comment ils vivent et connais chacune de leurs occupations. Je suis familier de leur cerveau et de leur cœur comme de leur logis et de leur boutique. » « On m'a trop menacé naguère, mes parents et les prêtres, et ma vie s'est édifiée sur la peur […] Le prêtre clamait dans l'oratoire où l'on nous rassemblait le soir, pareils à des coupables. Et nous baissions le front. Un vent glacial nous frôlait la nuque et nous redoutions que la porte s'ouvrît et que quelqu'un d'invisible vînt appréhender l'un de nous. » « L'existence du diable est certaine, il suffit de regarder autour de soi. Dieu se manifeste rarement. ») (Sire Halewyn)

Marilyne : Cordélia, Viola, lady Macbeth
« Le passage des heures », dans Le Gardien du troupeau de Pessoa (« J’ai l’âme ployée sous l’index qui la touche »)

Benjamin : James bond, Lopakhine, mélange personnages populaires, créés par le cinéma (Bourvil, De Funès) et de personnages classiques, les grands personnages (recherche du dénominateur commun), Shakespeare (Iago), Tchekhov

Charlotte : Reine Marguerite (reine guerrière dans Henry VI et dans Richard III), Nina, La Mouette

Clément : sait imiter le singe (c’est à peu près tout) (mais il était bourré quand il me l’a dit) (ou pas assez bourré pour m’avouer pire)

Antoine : Tête d’or

Mathieu : sonnets de Shakespeare, conseille de voir Looking for Richard

Judith : Cordélia, Lady Macbeth, Isé Partage de midi, Judith et Holopherne (dans la Bible), Emilie dans Cinna, Lechy dans l'Echange, Angelica Liddell.

Yacine : Pasolini


Matériel : matelas, draps (beaux draps propres blancs ou d’une couleur), table nappe blanche (très belle nappe très blanche ou d’une couleur) et vaisselle de château, tréteaux…

Travailler avec des gens du coin. Qui a ce talent ? d’entraîner et de flirter avec le réel. Peut-être Hadrien… Des filles peuvent entraîner des vieux ? Sarabande de vieux menée par une fille en cheveux… en caméra  cachée comme dans Under the skin ?

Départs :

Lyon : Antoine, Clément
Paris : Hadrien, Mathieu, Anna (r-v semaine prochaine), Marilyne, Madeleine, Judith
Caen : Benjamin partira en voiture (avec Charlotte R), peut passer pas Paris pour récupérer des costumes ou des trucs (et peut-être par Lyon ? prendre les instruments de Clément ?)
Rouen : Charlotte — qui sera au CDN du 1er au 6 septembre (demande de costume à Philippe et David)
Nantes : Tanguy

Connections (ceux qui se connaissent) :

Charlotte, Tanguy, Yacine
Charlotte, Benjamin
Antoine, Clément
Mathieu, Antoine
Yacine, Giulia
Hadrien, Marilyne
Mathieu, Marilyne


Qui filme et a du matos ? (dans le cas où — comme Godard ! — on intégrerait au film de Sara plusieurs supports…)

Filmer la nuit ? Feu ?

Costumes :
Pour les filles : dessous chic, fourrure, perruque, maquillage
On travaillera sur des états, des plans de cinéma, des visages, des bandes-annonces, des « bouts d’essai ». Le visage et la caméra. Et la nature. Les merveilleux nuages. Trouver le moyen d’être une étrangère (à soi-même et aux autres ?) François Truffaut disait de Fanny Ardant… oh, je ne vais pas retrouver cette citation… Il a dit, je crois que c’est à propos de Fanny Ardant, qu’une actrice vient toujours en quelque sorte d’un pays étranger, qqch comme ça… J’avais envie de lire des livres que j’aimais, que j’étais le seul à aimer, qui n’était que pour moi… Je lisais une page et je rêvais. J’étais distrait.
Pour les garçons, postiches aussi. Trouver les moyens de se transformer (de manière crédible, cinéma, je sais, c'est dur). Dessous chics aussi. Faites un effort les hétéros ! Comme on veut pas voir tout le temps la sexe, il faut des dessous sexy. le genre slip blanc à l'ancienne est (de loin) le plus sexy, à mon humble avis.

Ce qu’il faut amener à Pontempeyrat :
Armes, tout ce qui est cinématographique, cinégénique, bon, dans la limite du possible, les cascades en bagnole, j’aurais bien aimé, mais faut trouver… C’est sur la beauté, tout ce qui est beau (et le cinéma ramasse tellement toujours de la beauté), la transparence, les armes, la transparence visible dans l’œil…

Sara Rastegar aime beaucoup les films de Nuri Bilge Ceylan. Winter Sleep (palme d’or à Cannes) est à l’affiche en ce moment et ça vaut le coup, c’est vrai ! (Vu hier.)

De manière générale toute mémoire de cinéma (scènes, personnages, atmosphères) est à célébrer… Voyez grand ! (grand écran).


Je survends un peu le stage sur Fesseboule, en utilisant des photos du plus bel acteur que j’ai jamais rencontré (Felix Ott, un Allemand) prises à… La Réunion ! (Donc ça ne se voit pas, mais, dans la brume, il fait effectivement très chaud, c’est plus facile d’être nu.) Voici quelques photos beaucoup plus« réelles » qui montrent une situation certes très sympathique, mais dont j’aimerais m’échapper le plus possible cette année. Mais ce sera difficile… le lieu est quand même très floklorique, ambiance à la Twin Peaks… 

Ça, c’est déjà plus intéressant. Y a une transparence dans ces repérages. Mais c’est une qualité de la première fois (Yuval était même arrivé la veille le dimanche avec moi et mon assistant), une qualité qui se perd à la vitesse grand V (pour être remplacé par « la bonne ambiance »), mais c’est cette qualité, cette transparence, c’est inconscience, qu’il faudra pourtant traquer…

Il faudrait avoir le plus possible de choses prêtes pour pouvoir les transposer à la vitesse de la lumière, couchers de soleil, aubes, brumes, pluies, eau, feu, nuit... C'est peut-être dur à faire comprendre ici, aller au résultat — donc préparation —, aller à l'intuition — donc préparation —, au ready-made. Plus ça va, plus m'intéresse de travailler dans les stages la vitesse telle que je la travaille dans les spectacles, vitesse de composition presque en temps réel. Je l'ai déjà dit, mais les cinquante première minutes de 1er Avril ont été composées — et non retouchées — en un jour (ce jour, je m'en souviendrai sans doute toute ma vie). Mettre le travail derrière soi. Ne plus s'en préoccuper. Faire le film en un jour. Et refaire éventuellement le même film les autres jours. Mais ne pas chercher du nouveau, ne pas être dans l'insatisfaction de ce qu'on n'a pas. (Le secret du bonheur : désirer ce que l'on a). Et ne pas défaire (jeter) ce qui a été fait, plaie de Pontempeyrat et des stages en général (le côté brouillon, papier mis à la corbeille) ; non, on creuse au même endroit la même chose, ce qui est déjà là tout entier, ce qui a déjà été trouvé. Le « travail  » n'a plus lieu, le « travail » est fait, c'est autre chose... Ceci pour que le monde extérieur, seul, semble « agir » et se regarder en miroir. Pour que le monde extérieur puisse se connaître. (S'il y a un sens à notre présence sur terre, c'est là : le monde veut se comprendre.) Je viens de voir Under the skin. Scarlett Johansson enfin belle, enfin habitée et traversée, enfin sublime — contrairement à Lucy où elle est très moche (tellement le film est con...) Un personnage certes affreusement solitaire — un peu comme Wanda de Barbara Loden —, mais tellement offert...

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R encontrer Hadrien Bouvier



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S ide shows, main show…


Je suis acteur, je suis mimétique ;  je ne bois pas une goutte, mais, si tout le monde est bourré, j’en ai moi aussi l'air ; mieux : je sors et je marche en titubant vers la voiture et je me demande comment je vais bien pouvoir conduire. Mais ce n'est jamais moi, mais la personne effectivement bourrée qui conduit…
Il faut arrêter de pleurer la mer et recréer la mer...

« — L'or ?
—   Je le hais comme vous haïssez Dieu. »

«  — C’est très luxueux de se considérer comme une apprentie, non ? — Ben... — quand on a un tel succès. — j’ai le temps. J’ai le temps de ne plus avoir de succès et d’écrire un livre. »

D ébut d’autobiographie


Longtemps j’ai été émerveillé par le sillage des bateaux...

L es Mouches



« [S]eras-tu plus avancée, bourrique, de savoir si je suis « franc » ou « menteur » ? Cela n'a rien à voir avec la justesse des pensées que j'énonce. Je peux, tout en « mentant », proférer une vérité qui monte jusqu'au ciel et lâcher « par franchise » la pire sottise. Apprends à apprécier une pensée indépendamment de celui qui la prononce et de sa forme. »

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D ormirai-je avec toi ?

     
« Comme son nom l'indique, cette position en boule sur le côté avec les mains placées près du visage est assimilée à un fœtus lové dans le ventre de sa mère. Il existe un lien bien défini entre ce type de position et une enfance tourmentée et perdue. »

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« On l’a dit au début : le séjour décrit ici est celui d’un désir en suspension, à la fois avide et tapi, qui cherche dans l’éloquent secret des corps et des visages un lit où laisser couler le fleuve des perceptions. »
JOUER DIEU, du 8 au 28 septembre, renseignements au 04 77 50 60 61 ou sur le site de l’Hostellerie de Pontempeyrat.

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P lus on s’approche, plus on s’enfuit

D ans la tête