Monday, March 21, 2011

Dossier de presse Bruxelles




1er avril

Mise en scène et scénographie d’Yves-Noël Genod

Le 1er avril 2011, avant-premières les 29, 30, 31 mars. 20h30.


« Le fait esthétique est quelque chose d’aussi évident, d’aussi immédiat, d’aussi indéfinissable que l’amour, que la saveur d’un fruit, que l’eau. Nous sentons la poésie comme nous sentons la présence d’une femme, ou comme nous sentons le voisinage d’une montagne ou d’une baie. Si nous la sentons de façon immédiate, pourquoi la diluer dans d’autres mots qui seront certainement moins forts que nos sentiments. »

Sous l’influence – excusez du peu – de Jorge Luis Borges, je propose des performances qui ne parlent de rien. En général, les titres choisis rajoutent à l’ambiguïté. Elles ne parlent de rien parce que – premièrement – la beauté est une sensation physique (ou ne sera pas) et parce que – deuxièmement – elles sont adressées. Ainsi « c’est vous qui remplirez les cases ». « Le formulaire est vide, vous remplirez les cases et vous ne rendrez pas le formulaire. Vous l’emporterez avec vous. » C’est une administration du bonheur. (C’est ce que je vous dis.) Ce nouveau spectacle qui va être créé au festival Compil d’avril, à Bruxelles, à La Raffinerie, a déjà été présenté en avant-première (après une première période de résidence). Ainsi je peux un peu vous en parler. Il a été créé à partir d’un enfant, Bram Droulers qui est un enfant de la balle (fils d’une comédienne et d’un chorégraphe), il a aussi été créé pour répondre à une commande (de Pierre Droulers) : « Qu’est-ce que la danse ? » C’est un thème ouvert, c’est le moins que l’on puisse dire. Je l’ai ouvert encore plus : « Qu’est-ce que la vie ? » De cette manière, ce genre de phrase, on ne peut y répondre que par la sensation, rien d’intellectuel, bien sûr (ou alors il y a les philosophes…)

Je suis navré, je m’aperçois, en vous en parlant, que je cache encore le sujet du spectacle. C’est que c’est évidemment le jeu des spectateurs (et de la critique) de désigner de quoi il est question. Disons qu’il y a trois actes. Qu’il y a une troupe, une troupe de cirque ou de théâtre ou « d’indéfinissables spectacles », serait mieux dire, qu’il y a même plusieurs troupes, plusieurs espaces, les points cardinaux, nous les connaissons comme notre poche, et le haut et le bas, vous voulez rire ? Alors on est partout, on n’est pas là, on est là quand on est là, on est de passage. La majorité du spectacle se passe en coulisse, se passe hors champ. D’ailleurs les coulisses se sont déplacées et nous ne sommes plus où l’on était. Mais ce n’est pas grave car nous avons découvert – depuis un siècle déjà – la mécanique quantique, alors faut plus se gêner ! Et puis les enfants poussent comme des fleurs (dans des terrains vagues). Et puis il y a des images, mais des images défaites comme chez Fellini, comme chez Lynch, comme chez… Comme chez les poètes, en fait, tous les poètes – et les astrophysiciens aussi. Ça se défait, mais c’est ça, le bonheur, parce que c’était tellement con quand c’était pas défait. Alors le racisme est drôle, le racisme est hilarant, la catastrophe est hilarante, le malheur familial est drôle, le ressassement. Non, oui, la vérité est ailleurs…

Avec Bram Droulers, Lorenzo de Angelis, Jeanne Balibar, Jean Biche, Felix M. Ott, Pierre Mégos, Marlène Saldana, Philippe Tlokinski.
Voilà, c’est une troupe de poètes, c’est pour ça que ça s’appelle Jour des fous et que ça a lieu le 1er avril.






Ferai des vers de pur néant :
Ne sera de moi ni d'autres gens,
Ne sera d'amour ni de jeunesse,
Ni de rien d'autre.
Les ai trouvés en somnolant -
Sur un cheval !

Ne sais sous quelle étoile suis né.
Ne suis allègre ni irrité,
Ne suis d'ici ni d'ailleurs,
Et n'y peux rien :
Car fus de nuit ensorcelé
A la cime d'une colline.

Ne sais quand fus endormi,
Ni quand je veille si on ne me le dit.
J'ai bien failli avoir le coeur brisé
Par la douleur :
Mais m'en soucie comme d'une souris
Par saint Martial !

Malade suis et me sens mourir,
Mais n'en sais pas plus qu'en entends dire.
Médecin querrai à mon gré,
Mais ne sais quel :
Bon il sera s'il peut me guérir
Mais non si mon mal empire.

L'amie que j'eus : ne sais qui c'est.
Jamais ne la vis par ma foi,
Rien ne m'a fait qui me plaise ou pèse,
Et ça ne m'importe pas plus
Qu'il vint jamais Normand ou Français
Dans ma demeure.

Jamais ne la vis et l'aime fort.
Jamais ne me fit justice ni tort.
Quand ne la vois, en fais ma joie
Et ne l'estime pas plus qu'un coq :
Car en sais une plus aimable et belle
Et plus précieuse.

J'ai fait ces vers ne sais sur quoi.
Et les transmettrai à celui-ci
Qui les transmettra à un autre
Là-bas vers l'Anjou :
Que celui-là m'en renvoie, de son fourreau -
En contrepoint : la clé !


(Guillaume d'Aquitaine)






Bio :

Yves-Noël Genod, interprète formé par Claude Régy, Antoine Vitez et François Tanguy et généreusement accueilli par la danse (car la danse est plus généreuse et jeune que le théâtre parfois bien sclérosé) propose des spectacles très variés depuis juin 2003 et son premier En attendant Genod produit par Loïc Touzé, au Lieu Unique, à Nantes. Il vient de vivre une success story au dernier festival d’Avignon, au théâtre de la Condition des soies (dans le Off), avec Le Parc intérieur. Il a depuis créé L’Echange (comme la pièce de Paul Claudel) au festival Plastique Danse Flore, à Versailles, quatuor mêlant deux danseurs congolais, Dinozord et Papy Ebotani à Marlène Saldana et Thomas Scimeca – et La Mort d’Ivan Ilitch, solo de Thomas Gonzalez présenté à Marseille (festival actOral) et à Lausanne (Les Urbaines). Il a déjà présenté à La Raffinerie, à l’invitation de Pierre Droulers (en 2008), le spectacle Blektre (de Nathalie Quintane et Charles Torris). Tous ses spectacles, photos, textes et vidéos sont répertoriés sur son blog.

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J’étais une dizaine

Euh, paraît qu'on avait encore un mois (au rendez-vous avec Pascale) ? Ça s'est culbuté ? Moi, je pourrai pas trop trouver qqch avant le 31 mars, je suis en pleine création (et c'est ma dernière, alors faut pas que je la loupe !)
Mais, rassure-toi, j'ai bien compris que j'étais seul, j'essaye toujours de rêver faire mieux que seul (comme spectateur, je déteste les solos...) et, dans mes premiers one man shows, j'étais une dizaine (Pour en finir avec Claude Régy...) Mais, pour le moment, j'ai pas d'idée d'argent...

On joue le 29, 30, 31 à Bruxelles avant le 1er, c'est mieux si tu peux venir à l'une de ces trois avant-premières (le 1er, ce sera bondé et comme c'est une pièce sur le cosmos, c'est mieux un peu de vide... (!) C'est très, très beau, cette pièce.

En ce moment je vais un peu rêver dans la salle, j'y retourne demain matin. Il faut comprendre sa beauté, à cette salle. Elle n'est pas nulle.
Il faut voir aussi le temps de répétition en amont – ceci parce qu'on me propose de partir à la Réunion cinq jours (pour jouer) pendant cette période. J'aimerais bien, mais je ne sais pas si je peux, combien de temps de travail on peut trouver sur place au TCI.

Oui, je pensais à toi pour Avignon. Comme je te dis, je pensais ne jouer que très peu et très cher pour m'opposer à ce que j'ai fait l'année dernière, gratuit et longtemps. On pensait quand même au moment où il y a le plus de monde au festival, c'est-à-dire juste après le 14 juillet. Et je me disais, si je gardais le principe de l'invité, que j'aimerais bien que ce soit seulement toi et les trois fois. Il n'y aurait pas de champagne (mais de l'eau, peut-être) et le texte serait en effet celui de l'Evangile. Mais peut-être que ta présence serait encore trop luxueuse... Il faudrait qqch de très pauvre, de très nocturne, de très aride et de très cher (car il faut inverser les valeurs de cette société de merde !) Je ne sais pas. J'y redescends entre le 8 et le 18 avril...

Je t'embrasse


YN

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