Sunday, September 30, 2012


« Il you tell the truth, you don’t have to remember anything. »

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Je me levais dans le château



Je me levais, j’avais un roman. C’était simple, c’était facile. C’était se lever. Bien sûr, il m’était venu des phrases en rêve, mais que je n’avais pas pris la peine de noter. Ça parlait de joie, de temps, de l’imagination de la joie.



Je me levais dans le château. A singular happiness. Tout ce que nous appelions « notre absence d’imagination », les nuages qui étaient flous… était moi. Il y avait, dans la lumière, tout ce qui était bien. Il n’y avait rien à voir, comme toujours, et notre émotion intacte.



...

Nouveau roman



Un homme entre dans sa chambre comme pour la première fois. Il est bientôt dix-neuf heures. Le spectacle a lieu à vingt heures trente. Décrivez la chambre.



Un homme entre dans sa chambre. Il se jette sur son lit et il pense. Décrivez les pensées de cet homme.



Le téléphone sonne. Il se redresse. Décrivez la conversation.



Un peu plus tard, un autre homme entre dans sa chambre et c’est une femme. Est-ce la même chambre ? Décrivez.



« Un petit mot, s’il vous plaît, sur cette mort incroyable que vous vivez-là. » Analysez la phrase. 

La liberté, c’est ça



« J’aime rêver, ne rien faire, voir le temps passer sans jamais avoir la sensation d’être à vide, de s’ennuyer : la liberté, c’est ça. »

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Mitan de la vie



Tout ce que je connais, je vais le connaître maintenant dans d’autres choses (mais ce sera la même chose). Je n’aurais pas le temps de lire tous les livres ni d’écouter toutes les musiques d’opéra… et les nuages, les merveilleux nuages…
Avec un peu de chance, Bébé m’accompagnera dans mes voyages, avec un peu de chance, Bébé… Bébé, représente – il a raison – un fantasme. Il représente tout ce que je trouve merveilleux chez un jeune homme. Bébé, quoi, et libre. C’est quelqu’un pour lequel j’évacue de ma vie une douce prière. Oui, c’est quelqu’un, chaque fois que je pense à lui, je prie, je prie pour lui : qu’il ait de la chance, qu’il vive. J’aimerais tant le faire pour tant de gens ! Et – qui sait ? – je le fais, peut-être... Tant d’acteurs chéris... Tant de femmes à protéger, à aimer... Mais Bébé me permet d’en parler. Pour les autres, je n’oserais pas. Les autres ne m’aiment pas assez. Ça, le problème : il y a toujours une limite. Bébé, pas de limites. C’est ce qu’il essaye dans la vie : pas de limites. Je trouve que c’est une bonne ambition... Et, c’est ça, ma prière : je l’encourage dans cette ambition. 

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Quand je n’ai pas le temps d’écrire (de décrire), je parle en citation



« La vie qu’on a vécue, c’est tellement dommage d’en faire une autobiographie. Ce qu’il faut, c’est en faire une fiction. »

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Calendrier 2013


Photo François Stemmer.

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Par le biais de l'écriture



« Ecrire ? Qu’est-ce que ça signifiait pour lui autrefois ? Bien une échappatoire avant tout. Mais pour échapper à quoi ? A la « réalité » ? A la contrainte de réalité ? Au monde ? Aux exigences du monde ? Non. Ou si, plutôt : si le fait d’ouvrir la bouche, d’être contraint de parler, ce « Allez, vas-y ! Raconte ! » était une de ces exigences du monde, alors il se sentait poussé à s’y soustraire, et pas par le biais du silence justement, mais par le biais de l’écriture. »

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« Il entrevit qqch qu’il ne comprenait absolument pas. »

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Princesse Comme des garçons



La première gamine de Paris, c’est Dominique  Issermann. Elle m’emmène au cinquième rang en face de « son homme ». C’est la chanson qu’il a faite pour moi ! me souffle-t-elle – Oui, je sais. » C’est connu, Dominique. Elle ajoute : « Il m’a dit récemment : « J’ai toujours pensé que c’était toi qui disais : « I’m your man »... » » Grands mystères de Leonard Cohen. Jorge Luis Borges. Les hommes aveugles. « Selon Marianne, Suzanne, Issermann… » Elle me parle de la chanson Take this Waltz, d’après un poème de Federico Garcia Lorca, qu’il a mis deux ans ou plus à finir. Elle la chantonne. Elle me souffle à mesure les paroles de First we take Manhattan : « I don’t like your fashion business, mister » et me dit à quel moment, dans le clip, apparaît le visage d’Anne enfant. Après la chanson du Partisan, très émouvante, ici, quand il chante : « J’ai la France entière », elle me dit : « En fait, il manque ça, il manque aux Français de prendre le maquis. – On va faire ça… » Dans les coulisses, j’apprends que je suis « a great stage director ». Merci Dominique. Le manager parle français. Il était en France en 1967-68. Oui, il était sur les barricades, oui, il s’est fait arrêté. Mais il remarque qu’il n’y avait que vingt-trois ans qui séparaient mai 68 de la fin de la guerre et il s’étonne encore que les étudiants aient pu crier CRS-SS... Dans les coulisses, elle parle longtemps avec Bambou, mais, dans l’ascenseur, quand Bambou veut lui rappeler encore une soirée « Tu sais... Lulu... Vanessa… – Tu sais, Bambou, je ne me souviens de rien. » Elles prennent le taxi.



One of the Webb sisters and Sharon Robinson m’avaient aperçu assis à côté de Dominique Isser.

The Few



« Yes, and here's to the few
Who forgive what you do
And the fewer who don't even care »

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Remercier Geoffroy



Peut-être ce que je cherche, par ici, encore, c’est de ne m’adresser à personne. J’en ai marre de m’adresser à un tel ou à un tel. Mon père, peut-être, mon père, mais, même mon père, maintenant, j’essaie de le semer. J’essaie toujours de semer mes lecteurs, je ne veux aucun lecteur. Ici, le désert. Ici, la feuille morte. Je veux la mort. Il ne se passera rien, ici. Aucune relation. Zéro.

Dans le tragi-comique, ceci (par exemple). Sébastien sait quand Bébé vient me voir. Alors, Sébastien, les soirs où Bébé vient me voir, épuise Bébé dans la journée. Il lui boit tout son jus, il lui tire tout son suc, je n’ai plus rien de Bébé qu’une baudruche molle, une baudruche dégonflée. Sébastien lui a « fait l’amour » (quelle expression affreuse)... Bébé est crevé, Bébé n’est plus rien.

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Ne vous déséquilibrez pas



« L’équilibre, pour moi, c’est se retrouver le soir dans son lit sans épouvante et, le matin, sans découragement. »

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Barque le soir



Bon, le Régy, aussi, phénoménal. On me dit de revenir quand je veux, mais c’est impossible : j’étais déjà en liste d’attente (et la presse n’est pas sortie). Ça raconte ça, ça tient en huit pages : un homme qui se noie. Mais si vous voulez savoir comment on coule au fond de l’eau, comment on se débat pour enlever ses bottes au fond de l’eau, comment on s’agrippe à une branche, etc., comment on rencontre une présence presque humaine – un chien – dans cette grande forêt de la presque mort, etc., etc. (parce qu’il s’en passe des choses dans ce presque poème) – alors, peut-être, essayez, oui, cette presque liste d’attente, quand il est encore presque temps… (Seul bémol : il place l'acteur au centre.) J’ai quitté Claude (presque) très heureux de la représentation – pour une fois ! – en lui disant : « Au plaisir  »  ça ne lui a pas plu... Comment faudrait-il dire alors ? Quel monsieur très spécial ! J’aurais pu lui dire : « Qui continuera ce que vous faites après votre mort ? » Ça n'aurait pas plu non plus ! J’ai évité... 

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