Thursday, June 06, 2013

Le Livre...


« Le livre n’est vraiment vivant qu’au moment où il s’écrit, où il se trame en cachette, comme une conspiration. Quand on le tape il est déjà presque mort : hors de soi. »

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Le Gouffre


Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant.
— Hélas ! tout est abîme, — action, désir, rêve,
Parole ! et sur mon poil qui tout droit se relève
Maintes fois de la Peur je sens passer le vent.

En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève,
Le silence, l'espace affreux et captivant...
Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant
Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.

J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où ;
Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres,

Et mon esprit, toujours du vertige hanté,
Jalouse du néant l'insensibilité.
Ah ! ne jamais sortir des Nombres et des Etres !






(Charles Baudelaire.)

Maintenant que nous sommes biberonner par Michel Houellebecq, nous les contemporains, nous apprenons à lire Charles Baudelaire par ses poèmes à lui — ce qui est bien. 

Marcel Proust, par exemple


« Je crois que la poésie et le désir sont exactement la même chose. La poésie, c’est l’espérance que le monde est là et qu’il va nous laisser entrer, venir. Ou qu’il va venir en nous, entrer. La poésie est comme le désir, l’espérance d’une circulation universelle, d’un abouchement généralisé. Dans le désir, comme dans la poésie, on est appartenus autant, et même plus, qu’on s’appartient. Le mot grec éros vient d’un verbe qui voulait dire « verser ». Par le désir, on se verse dans le monde ou le monde nous verse dessus ; par la poésie aussi.C’est pourquoi, sans doute, la fluidité rythmique a autant d’importance pour moi : elle est l’équivalent langagier de ce geste de verser. »

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« Il est difficile en art de dire quelque chose d'aussi bon que... ne rien dire. » 

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Les Défauts possibles de l'ami

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Avec Isabelle Launay, on a parlé du Brésil et du Mexique et, bien sûr, à l’arrivée, Paris avait l’air du Brésil et du Mexique. On a parlé aussi de l’art de droite. Ça, c’est à cause de Thomas Lévy-Lasne. Il m’avait dit que l’art était de droite et je n’avais pas su lui répondre. Comme je rencontrais à la gare Isabelle Launay et — dans la voiture qui nous emmenait, je lui posais la question  : « L’art est-il de droite ? » Il était difficile, difficile d’affiner une réponse. A la fin quand même — la fin de la journée — il était sorti une phrase très belle : « Etre de gauche, ce serait quoi ? s’effacer devant l’événement ». L’art de gauche était ce que nous désirions et que tous les artistes désiraient. Au fond. S’effacer devant l’événement. Encore une fois, nous avions réussi à ringardiser la droite ! Cela dit, au jeu de Quel artiste est de droite, quel artiste est de gauche ?, nous en trouvions beaucoup plus de droite. Ceux de gauche semblaient juste situés sur la marche au-dessous. Ça n’allait pas. Il fallait affiner... 



La solitude, maintenant, comme une force.



(Marie Collin) J’ai eu des compliments sur ce spectacle comme jamais je n’en ai eus...



On peut regarder le monde de 2 façons. On peut croire que le progrès gagne, que toutes les réformes, les améliorations sont venues par la gauche et que le progrès est inéluctable : quoi que fasse la réaction, le progrès finit par l’emporter. Mais on peut voir les choses différemment, c’est la manière de voir de la droite, elle n’est pas fausse : quoi que soit le soi-disant progrès, les avancées inéluctables, les changements de société, il y a la droite traditionnelle, catholique qui continue de diriger la France (j’avais écrit « la phrase ») en dépit des aléas, en dépit des modes, en dépit des changements. Et que cette force absolument inamovible est la seule qui compte.


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Nous mangerons des huîtres, sur les côtes...



C'est toi qui me remettras dans le chemin de Dieu, personne d'autre ! Ravi de te rencontrer et un peu amoureux de ta voix intelligente (tu vois, je réduis mes velléités... — il est vrai que dans la voix passe le corps...)

Laurent Bazin
Heureux d'avoir croisé votre âme digne d'un dominicain défroqué cher YNG. Au plaisir de vous recroiser sur les chemins de Rome...

Ohhhh... Arrête parce que... parce que...

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Walter Benjamin



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Auto


« Autobiographie ou autoportrait, je ne sais pas. Mais « auto », oui, dans la mesure où j’écris toujours à partir de moi. Ce n’est pas que ce « moi » m’intéresse particulièrement, mais c’est le meilleur instrument que j’ai trouvé pour sentir, enregistrer, les vibrations du monde. « Moi » ce n’est pas un sujet, c’est une caisse de résonance, un sismographe que j’essaie de régler toujours plus finement. À la fin du poème, ou du livre, j’espère bien que « moi » a cessé d’être « moi », et qu’il est devenu un espace de sensations. Thoreau disait : « C’est toujours la première personne qui parle. » Il a raison mais à condition d’ajouter que, sous la première personne, il y a toutes les autres. »

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