Saturday, October 04, 2008

La ceinture

« Christian Rizzo est devenu fan de Michaël Borremans »

« Christian Rizzo est devenu fan de Michaël Borremans »






Peindre avec la matière glissante, effacée le visage de la beauté, peindre sur le visage de la beauté. La beauté est un visage endormi ou un personnage de dos. Aproxima-te, ouve-me. Ou un personnage de face mais dans des tons sombres. Assis occupé. L’âme. Il faut qu’elle apparaisse – si vous voulez que le public puisse lire dedans. Je suis une star. Les sapins sont déjà peints. C’est peut-être le moment de raconter l’histoire… Il est minuit et je vais aller (plus tard) au Panorama comme chaque semaine, cette immense cité dans la cité, nuit dans la nuit. Car les hommes méritent d’être punis. D’un rouleau à pâtisserie dans le torse et dans les reins. Dans le sang et la farine. Je voudrais écrire des livres pour Mary. Je ne la lis pas. Elle croit, elle le découvre finalement, que tous les livres sont des mensonges, juste pour vendre.

J’étais aux Galleries Kaufhof, dans une grande capitale européenne, sur la place Alexandre pour être précis, vers quatre heures. C’était déjà le soir et c’était déjà Noël, c’était déjà la foule venue se réchauffer ensemble sur la place du village (dans cette grande capitale européenne). Je n’avais rien mangé de la journée, ça se voit aux yeux, le bistre des cavités, les yeux creusés. J’ai mangé quelque chose, une bratwurst à la moutarde et je suis entré dans le grand magasin de la place Alexandre. Aux Galleries Kaufhof, y avait un reportage sur un bébé ours dans un zoo. Je crois que de ma vie je n’ai jamais vu une chose plus émouvante. Le bébé ours blanc est comme un bébé normal en tout doux et tout vivant ! Il sait même pas trop marcher à quatre pattes, semble-t-il. Et il faut tout le temps le caresser. Ça l’intéresse de toucher la barbe noire du monsieur (de son museau). Mais évidemment ce qui l’intéresse le plus, c’est le biberon. Ça le rend fou ! Cette peluche. Et on le lave aussi, ça, ça l’amuse beaucoup aussi. L’éponge il la mange et il s’énerve quand on lui met de l’eau dans les yeux. « Attention, je suis quand même un ours. » Est-ce que je suis en train d’écrire une histoire pour enfants ? Oh, oui. Est-ce qu’il faut acheter la télévision pour avoir le reportage ? Je le mettrais bien dans le spectacle, ce truc. On lui prend sa température aussi à ce pauvre petit polisson. Si j’avais à m’occuper d’un truc comme ça, je crois que je m’en remettrais pas. Déjà les deux chevreaux du spectacle de Bordeaux, j’ai failli pleurer. Il y a aussi le cas de Léo Ferré. « Alles ? » Oui, la langue protège. La langue protège dans tous les sens. De ne pas comprendre. De comprendre. (Malheureusement.) Oui, des sushis, pourquoi pas ? Le rangement des immeubles par-ci, par-là. Et soudain, parmi tout, une maison recouverte de lierre. Crépuscule blond, Tiergarten. Et même un park. Il y avait aussi, mais c’était avant, un homme qui mangeait une glace. (Au moment où je parlais de Brigitte Bardot ou bien avant.) Un monsieur mange une glace. Et le commencement d’une réflexion : « Ça ne sert à rien – mais rien ! – d’écrire. Et j’ai des exemples ! » Mais je ne sais plus ce que je voulais dire. Ni quels étaient les exemples.







Berlin, samedi 4 octobre 2008.

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Les femmes de pouvoir sont des travelos

Les femmes de pouvoir sont des travelos






« You take yourself too seriously. », pourrais-je dire aux étudiantes si j’étais méchant, mais on ne l’est jamais (et tant mieux) car les gens ne comprennent pas la méchanceté. Les gens à qui on s’adresse, en tout cas. Ils ne comprennent pas ou elles ne comprennent pas parce qu’ils et elles se prennent trop au sérieux. (Je fais partie des gens, c’est un fait, Hélèna’s reading.) C’est un coton, une étuve, une étoupe de coton. « You take yourself too seriously to care about what your put on your bag. »

I don’t look back, Ellen.

…And separate bathroom…

This is like a gift from heaven.

Here is the lovely, the charming George Clooney ! Le Californien. Le gazon britannique. Regarder les filles, c’est une paire de gifles. Brigitte Bardot était fabuleuse. La nuit, la nuit liquide griffe au sang… et la nuit, la nuit liquide… C’est à dire elle est blonde, elle est longue, elle existe. On a effacé ce qu’elle disait pour ne laisser que son corps. Body language.

Like an irresolute wave
I go, I go and I come
Between your loins,
I go and I come
Between your loins,
And I retain myself.

(The naked island.) (The physical love has no exit.)







4 oct. 08.

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Le mardi noir

Le mardi noir






Les banquiers courent dans tous les sens. Ils se réunissent la nuit. Ils font des réunions en catastrophe le weekend dans des bureaux vides pour décider en deux heures de nationaliser les plus grandes banques d’Europe. C’est une espèce de mouvement, comme ça, brownien.

Des traders devant l’ordinateur.
Montrer des pommes de terre.
Les non-voyants et l’éléphant.






La physique et le temps. Les gens, partout, pris en photo – et les photos sont les plus belles du monde. L’humanité témoigne d’elle-même mieux que la peinture ne le faisait. (Ainsi.) Il y a les légendes, bien sûr, aussi. Une femme palestinienne. Valse bradée. M. Harper répète à l’envi… La planète de la mélancolie. (Ça tourne !)






Créer la beauté, dire la vérité. La vérité. La beauté. Où ? Where ? Where to go ? I’m ready. Ready to go.
And the person who could answer that question would deserve whatever crown of glory the world has to offer.
Notre misère. Notre inconscience, notre misère, nos ténèbres sont la lumière des mots, leur lumière.






L’Américain, c’est Peter Falk. Je travaille beaucoup avec les clichés parce que je n’accède qu’aux clichés. N’allez pas me faire croire… La multitudes des voix. L’attitude.

Un homme au bord de la mort monte les escaliers de l’hôtel. Propre et simplement préparé… à la mort. Soufflant beaucoup et s’aidant d’une canne. S’épongeant aux paliers. Pour finalement s’asseoir sur une chaise bien à propos (car on entend en voix off le texte de ses pensées, le texte comme un livre). Au dernier étage d’une vague terrasse. (le texte a pris le relais, mais le texte n’est pas compréhensible (du propos) – sauf le mot « Liturgie » (prononcé en allemand).






La vieillesse qu’on voit se déposer sans qu’on y soit pour tellement grand chose… All right, now you know. A very big Hollywood producer. L’autre monde. The world of fiction.






The following morning however, things did not improve. You expect the world to adjust to the distortion you’ve become. Et le pire, c’est que le monde s’ajuste ! It’s not comic. Oui, le monde s’ajuste. La preuve en est le petit bruit de l’ordinateur dans mes mains aux dix doigts. Mais je regrette le bruit que faisait, sur l’île d’Ouessant, le premier été (ou l’été dernier)... le bruit old-fashioned du martèlement à deux doigts d’Hélèna qui conduisait son tracteur fenêtre ouverte comme une folle. La vanité de tout détachement. Virginia Woolf at the train station.

Le drame d’accéder à la banlieue – ou à la ville.
« But if it is a choice between Richmond and death, I’d choose death. Je choisirais la mort. »







4 oct 08.

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Der Himmel über Berlin

The moose is next to me

The moose is next to me

pour Thomas Ferrand






C’est si faible, la faiblesse, si fort, la force… L’étrange et particulier. Than I began to suspect something. Une idée, une impression. Tenons-nous en à l’idée, à l’impression. Le luxe, les instituts. Les massages.
Do you have a fantasy life going ? Do you still fantasize ? On entend des voix, des chants grégoriens (ou juste après), des voix de femmes, des mélanges.

– Oh, Woody ! –

He smashed me in the nose with its fist and flat my nose against ma face completely.






Legalizing marijuana. Le monde du modern age. I have nothing to say. La facilité – mondiale, facile. Les deux sexes fonctionnels. La princesse d’opérette… Et les droits de l’homme s’effacent devant les droits de l’asticot.

But they combine – they combine unconsciously together. Les mariages, les fameux marriages. (Je prends quelques notes.)
Il y a dans la musique un château, un opéra. Une queue-de-pie, un quart de queue.

Les nouveaux mots sautent sur les nouvelles lèvres. Sautent, naissent sur les lèvres. « Tears sprang from his eyes. » Les yeux apparaissent des larmes. « A terrible storm sprang up. » (Le ressort des larmes.)







3, 4 oct 2008.

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