Sunday, October 15, 2023

I will go on adventuring


« I will not be "famous," "great." I will go on adventuring, changing, opening my mind and my eyes, refusing to be stamped and stereotyped. The thing is to free one's self: to let it find its dimensions, not be impeded. »


« Je ne serai pas célèbre ou grande. Je continuerai à être aventureuse, à changer, à suivre mon esprit et mes yeux, refusant d'être étiquetée et stéréotypée. L'affaire est de se libérer soi-même: trouver ses vraies dimensions, ne pas se laisser entraver. »


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De ma mère, je ne saurai jamais (jamais plus) que pas grand chose. Déjà petit, j’aurais voulu enregistrer ma grand-mère avant sa mort. Celle qui parlait breton. Je me disais tout ça va disparaître (à jamais). J’avais voulu, mais je ne l’ai pas fait. Ma mère, on ne peut déjà plus l’enregistrer. Sa boîte crânienne s’est vidée, s’est effacée déjà beaucoup. Comme elle disait souvent — et continue de dire — qu’elle n’est pas malade (comme se vantait son père, contrairement à sa mère qui avait une santé fragile, un régime sans sel, etc.), une fois j'avais dit : « La tête… » « — La tête ? Quoi la tête ? » Et elle s’était mise à bouger la tête, à la secouer pour montrer que sa tête fonctionnait bien, exactement de la même façon qu’elle aurait bougé un bras. Je pense à elle maintenant parce que je lis dans l’infini livre du soir le mot « cruche » (« Si la pierre frappe la cruche, tant pis pour la cruche ») ; elle détestait cette insulte, en tout cas, me l’avait-elle dit… C’était au volley sur la plage et quelqu’un avait dit — parce qu’elle avait loupé le ballon : « Mais quelle cruche, celle-là ! » Sur des photos anciennes, j’admire la jeunesse des vêtements, leur contemporanéité. La mémoire, une boîte extraordinaire, mais pas fiable

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N ’avouez jamais


« Ah, oui, le bonheur. Eh bien, pour le bonheur aujourd’hui, c’est comme pour le crime de droit commun : n'avouez jamais. Ne dites pas comme ça, sans penser à mal, ingénument « je suis heureux » Car aussitôt vous verriez autour de vous, sur des lèvres retroussées, votre condamnation. J’ai plutôt l’impression qu’il faut être fort et heureux pour bien aider les gens dans le malheur. Celui qui traîne sa vie et succombe sous son propre poids ne peut aider personne. Celui au contraire qui se domine et qui domine sa vie, celui-là peut être vraiment généreux et donner efficacement. Etonnez-vous après cela que le monde ait mauvaise mine, qu’il soit difficile d’y afficher le bonheur, surtout hélas quand on est un écrivain. Cependant j’essaye personnellement de ne pas me laisser influencer. Je garde du respect pour le bonheur et les gens heureux. Et je m’efforce, par hygiène, de me trouver le plus souvent possible sur un des lieux de mon bonheur, je veux dire : le théâtre. » 

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